De l’ESTACA à Dassault, Maxime raconte son expérience
Question 1 : En quelques mots, peux-tu te présenter ?
Maxime Larcher, je suis ingénieur diplômé de l’ESTACA et je travaille actuellement chez Dassault Aviation en tant qu’ingénieur en conception dans le département aérodynamique.
Question 2 : Peux-tu décrire ton métier ?
L’activité principale de Dassault est de concevoir, produire et entretenir des jets d’affaire et des avions de combat. Mon activité s’inscrit dans le cycle de conception des avions civils comme militaires, et consiste à conduire les essais en soufflerie pour les différents besoins du bureau d’étude. Ces essais sont réalisés dans des souffleries indépendantes de Dassault Aviation. Mon travail consiste à superviser la fabrication de la maquette à échelle réduite qui va être « soufflée », puis d’accompagner le personnel de la soufflerie dans la réalisation de l’essai et enfin de traiter, synthétiser et présenter les données mesurées au chef de programme.
Ce poste me plaît beaucoup car il associe travail au bureau et déplacements chez les sous-traitants et dans les différentes souffleries. Le côté concret est également important pour moi : on touche la maquette lors de l’essai et on voit les données mesurées en direct.
Question 3 : Est-ce que tu avais fait des stages dans d’autres entreprises avant ?
J’ai pu accéder à ce poste suite à mon stage de fin d’étude, effectué chez Dassault Aviation dans le même service. Au préalable, j’ai réalisé deux stages ouvriers chez SAFRAN Aircraft Engines, puis un stage dans un institut de recherche en aérodynamique belge, le Von Karman Institute.
Les stages permettent de découvrir des métiers, des secteurs d’activité. Si l’étudiant sait ce qu’il veut faire, réaliser plusieurs stages dans le domaine choisi permet de se spécialiser et va renforcer l’attrait de son profil. S’il ne sait pas trop vers quel secteur se diriger, les stages permettent de découvrir plusieurs aspects des métiers de l’ingénierie. Par ailleurs, réaliser une année de césure permet de faire des stages supplémentaires, de parfaire ses connaissances et compétences. Généralement, ce sont souvent les stages longs qui sont les plus intéressants.
Question 4 : Le domaine de l’aéronautique t’a-t-il toujours passionné ou l’as-tu découvert au cours de tes études ?
J’ai toujours été attiré par l’aéronautique, en particulier les avions militaires, c’est pourquoi je me suis dirigé vers une école d’ingénieurs spécialisée dans ce domaine. Intéressé depuis toujours par les sciences, j’ai voulu participer à l’aventure qu’est la conception d’un avion. L’ESTACA est une école de passionnés, et rencontrer les autres étudiants a renforcé ma passion pour ce secteur. Les défis techniques associés semblaient, et se confirment être, une source inépuisable d’études à réaliser, de compromis à faire et d’anecdotes aussi nombreuses qu’improbables à raconter. C’est finalement la volonté de vouloir comprendre les choix de conception qui m’a poussé dans ce métier, car la forme de chaque pièce n’est pas choisie au hasard.
Question 5 : Quelle école d’ingénieurs as-tu intégré ?
Je savais que je voulais me diriger vers une école spécialisée en aéronautique, et elles ne sont pas légion dans les banques de concours post-prépa. Je me suis donc renseigné sur les écoles post-bac, et l’ESTACA, de par la formation proposée et l’intérêt porté à cette école par les entreprises du secteur aéronautique, m’a séduite. J’ai passé le concours Avenir et intégré l’ESTACA en tant que « grand classé » du concours, j’ai donc été dispensé d’épreuves écrites.
Question 6 : Pourquoi avoir choisi de faire l’ESTACA, une école d’ingénieurs post-bac, et non pas une Prépa Scientifique ?
L’ESTACA a beaucoup de qualités pour moi : en l’intégrant post-bac, je suis tout d’abord certain d’avoir une formation spécialisée qui colle avec mon projet professionnel. Ensuite, j’ai été très attiré par le contenu pédagogique, qui propose une formation appliquée dès la première année. Aussi, cette école n’enseigne que les connaissances théoriques nécessaires aux cours de spécialité des années supérieures, au contraire d’une Classe Préparatoire qui enseigne un très grand volume de connaissances, en partie inutilisées une fois le concours passé. En résumé, on ne perd pas notre temps. Enfin, le volume de travail demandé par l’école post-bac m’a permis de continuer le sport en compétition, ce qui pour moi est très important pour mon équilibre.
Question 7 : Au sein de l’ESTACA, comment as-tu vécu ta prépa intégrée ? Quel a été ton parcours et tes choix de spécialité suite à cette prépa intégrée ?
La prépa intégrée s’est très bien passée pour moi, j’ai beaucoup aimé l’équilibre proposé entre la découverte des matières techniques spécifiques à l’ingénierie (lecture de plan, compréhension des mécanismes, travaux pratiques de mécanique) et la nette augmentation du volume de matières scientifiques par rapport au lycée (Mathématiques – Physique). La formation était pleine de défis, tout en laissant du temps pour les activités personnelles. L’implication de nombreux employés d’entreprises du secteur, tout au long du cursus, est aussi un atout : ils nous enseignent ce qui est vraiment utile en entreprise.
Question 8 : Pour terminer, quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à des élèves de Terminale intéressés par le secteur de l’aéronautique ?
N’importe quelle formation d’ingénierie (généraliste ou spécialisée) permet de travailler par la suite dans le secteur de l’aéronautique. Ce qui va donner de la valeur à un profil, ce sont en particulier les stages et les expériences en supplément du diplôme (échange académique, master spécialisé, césure). Une école spécialisée aura la plus-value d’apporter une formation plus spécifique, mais surtout d’apporter un réseau beaucoup plus fourni, que ce soit par les alumni ou les intervenants, qui sont souvent des industriels. Cela peut aider notamment dans la recherche des stages, essentiels dans le développement des compétences en entreprise et du réseau.
Si je dois donner un conseil, c’est de passer beaucoup de temps dans la recherche de stage (niveau ingénieur, c’est-à-dire les stages à Bac+3/4/5, minimum 3 mois). C’est un exercice fastidieux, difficile, qui peut être très frustrant, mais un bon stage est un élément extrêmement positif dans un profil, car c’est en entreprise que l’apprentissage du métier se fait.