Oral du Bac de français, Grand Oral : les enjeux de l’oral au Lycée
« Je n’aime pas parler en public » est une phrase prononcée par de nombreux jeunes. Peut-on vaincre la glossophobie ? Peut-on suivre une méthode et apprendre à réussir ses oraux voire devenir un bon orateur ? C’est l’objectif du ministère de l’Éducation nationale qui souhaite développer la place de l’oral dans l’enseignement français à tous les niveaux.
Il y avait déjà l’oral du Brevet et l’oral de français en Première, la mise en place du Grand oral en Terminale vient renforcer le dispositif d’évaluation de l’aisance des élèves du secondaire.
Ces différentes évaluations sont des jalons devant inciter les élèves à progresser dans leur maîtrise de l’expression orale. A force de travail et d’entrainement, l’objectif en fin de lycée est qu’un élève puisse s’exprimer clairement, soit à l’aise devant le jury, qu’il sache gérer son stress et surtout qu’il sache argumenter, c’est-à-dire échanger avec pertinence.
Oral du Baccalauréat de français
Ayant lieu fin juin et affectée d’un coefficient cinq, l’épreuve orale se construit autour d’un descriptif d’activités remis par l’enseignant et récapitulant l’ensemble des textes étudiés au cours de l’année. Sur ce descriptif, figure également l’œuvre choisie par l’élève pour l’exposé oral. Cet exercice est composé de deux parties.
La première partie (12 minutes) se déroule de la manière suivante.
Après avoir accueilli le candidat l’examinateur lui indique :
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- Le texte et le passage retenu
- Une question de grammaire
À l’issue du temps de préparation :
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- Le candidat propose une lecture expressive du texte après l’avoir situé brièvement dans l’œuvre et le parcours associé. Cette partie est notée sur 2 points et apprécie la qualité de la lecture, sa justesse de même que la pertinence de l’expression
- Le candidat propose une explication linéaire d’un passage d’une vingtaine de lignes sélectionné par l’examinateur. Cette partie est notée sur 8 points
- Le candidat répond à la question de grammaire, notée sur 2 points. La question consiste en une analyse syntaxique d’une courte phrase ou d’une partie de phrase du texte
Nous conseillons donc aux élèves préparant l’épreuve orale de Français de reprendre un par un chacun des textes étudiés et de les analyser précisément tant du point de vue de leur contenu, de leurs grands thèmes, de leur forme et de leur structure. Nous les invitons également à apprendre par cœur les introductions et les conclusions des explications linéaires pour être performant à ces moments stratégiques de l’épreuve.
La seconde partie de l’épreuve, notée sur 8 points et d’une durée de 8 minutes, se décompose en une présentation de l’œuvre choisie par le candidat suivie d’un entretien avec l’examinateur. Le candidat jugé sur sa capacité à rendre compte de ses réflexions sur ses expériences de lecture doit justifier son choix d’œuvre et répondre aux relances de l’examinateur afin de défendre son point de vue.
Pour cette partie, l’élève doit se préparer en lisant très attentivement l’œuvre en question, en résumant chaque chapitre, en sélectionnant les passages-clefs, en extrayant des citations puis en structurant un argumentaire qui explique les raisons pour lesquelles il trouve cette œuvre particulièrement intéressante. Chacun de ces arguments doit être assorti d’exemples précis choisis dans l’œuvre. Il ne s’agit en effet ni de faire un cours sur l’œuvre, ni de réciter un texte appris par cœur : il faut au contraire que l’examinateur sente que l’œuvre a fait l’objet, de la part du candidat, d’une réelle appropriation personnelle.
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Le Grand Oral
Le Grand oral est une des épreuves finales du Baccalauréat et compte avec un coefficient dix (sur cent) dans la note finale du Baccalauréat pour les élèves en voie générale.
Les sujets
Pour le Baccalauréat général, les questions problématisées doivent être en lien avec les programmes du cycle terminal des deux enseignements de spécialité du candidat suivis en classe de Terminale. Elles peuvent soit être transversales aux programmes des enseignements de spécialité, soit porter sur un point précis du programme de l’enseignement choisi.
Dès la Première, il est intéressant de débuter sa réflexion sur les sujets pouvant être présentés mais le sujet sera définitivement validé en Terminale. Les élèves peuvent travailler seuls ou en groupe et sont accompagnés par un ou plusieurs enseignants.
La question, validée par les professeurs, ne peut pas faire l’objet d’une évaluation.
Le déroulé
L’examen du Grand Oral, d’une durée de 20 minutes, est présenté individuellement et est précédé d’un temps de préparation de 20 minutes également.
Dans un premier temps, l’élève énonce les deux sujets au jury qui en choisit un.
Le temps de préparation permet au candidat de structurer son argumentation, d’organiser son propos et de réaliser une production écrite s’il le souhaite. Cette production peut être remise au jury au début de l’épreuve et ne donne pas lieu à une évaluation.
L’oral en lui-même s’articule autour de 3 étapes :
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- S’engager et convaincre : 5 min debout avec notes rédigées durant la préparation
Le candidat présente la question choisie par le jury et expose les motivations qui l’ont conduit à étudier cette question. Il présente ensuite sa réponse.
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- Dialoguer : 10 min sans notes debout ou assis
C’est une phase d’échange entre le candidat et le jury pour approfondir certaines notions et juger la maîtrise du programme des enseignements de spécialité. Le jury évalue particulièrement les qualités d’argumentation du candidat.
Il est important d’anticiper les questions pouvant être posées et de préparer des mots-clefs pour chacune d’elles.
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- Synthétiser et préciser son projet d’orientation : 5 min sans notes debout ou assis
Le candidat montre que la question traitée a participé à la maturation de son projet de poursuite d’études et même de son projet professionnel. Il met en lumière les différentes étapes qui lui ont permis de s’orienter dans la trajectoire qu’il a choisie (stage de Troisième, choix des enseignements de spécialité, d’enseignements optionnels, autres stages ou expériences professionnelles, rencontres, choix des vœux Parcoursup, résultats…)
Cependant, si la question traitée ne correspond pas à son projet d’orientation, le candidat ne sera pas pénalisé. En revanche, le jury l’interrogera probablement sur la cohérence de ses motivations.
Le jury
Le jury est composé de deux examinateurs. L’un est nécessairement enseignant de la spécialité à laquelle s’adosse la question qui a été présentée par le candidat. L’autre examinateur peut être un professeur de toute discipline, y compris un professeur documentaliste.
Comme pour toutes les épreuves finales, l’organisation relève des services académiques, dans le respect des consignes nationales.
Lors de la prestation du candidat, une attention particulière sera portée par les membres du jury sur les points suivants :
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- la qualité de sa prestation orale, c’est-à-dire sa capacité à capter l’attention, soutenir un discours, etc
- la qualité de sa prise de parole en continu, c’est-à-dire sa gestion du temps, la ponctuation du discours, etc
- la qualité de ses connaissances
- la qualité de son interaction avec les membres du jury, c’est-à-dire sa capacité à réagir à une interrogation, à la reformuler, à prendre l’initiative dans l’échange, etc
- la qualité et la construction de son argumentation et de sa démonstration
Conseils pour les oraux
L’oral se prépare le plus tôt possible. Il est important de travailler la qualité de la parole et de la gestuelle. Un travail sur la posture et la respiration est primordial. Il s’agit d’apprendre à mieux coordonner sa pensée et son corps. Il faut également s’entrainer à organiser ses idées selon une méthode : choisir et ordonner ses arguments (lister, justifier, documenter, sourcer, établir une démarche, rédiger un plan ou une carte mentale…).
Enfin, au-delà de la maîtrise de son sujet, il peut être très utile de se filmer, de s’écouter ou de visualiser mentalement son oral.
En conclusion, le but des épreuves orales, est évidemment de valoriser un travail réalisé dans la durée mais surtout de mettre l’accent sur l’expression orale et ainsi préparer les étudiants aux exercices qu’ils rencontreront dans l’enseignement supérieur et le monde professionnel.
Souvent relégué aux traditionnelles épreuves de rattrapage, « l’oral » avait l’habitude d’occuper une place subalterne dans le système éducatif français. Les évolutions récentes et notamment l’apport scientifique des neurosciences rappelant l’importance de la coordination entre la pensée et le corps, entre la prise de parole et l’engagement physique du candidat ont conduit à accorder plus d’influence à la prestation orale.
En travaillant et en s’entraînant avec les bonnes méthodes, il est donc possible de progresser significativement à l’oral. De grands timides remportent des concours d’éloquence !