Entretien avec Sixte_SPO

Entretien avec Sixte*, étudiante en première année à Sciences Po sur le campus de Paris, programme Général 

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Sixte, j’ai 18 ans et je suis en Première année à Sciences Po sur le campus de Paris après m’être préparée deux ans à Ipesup et avoir obtenu ma Certification Cambridge C1.

 

Pourquoi avoir préparé la Certification C1 en parallèle de votre dossier d’admissibilité pour entrer à Sciences Po ?

Que ce soit avec ma famille ou grâce à mon lycée, j’ai eu la chance de beaucoup voyager. J’ai donc toujours eu un profil tourné vers l’international ; par exemple, entre ma Troisième et ma Seconde j’ai séjourné deux semaines dans une ferme du Wisconsin, puis, dans le cadre d’un échange scolaire, j’ai vécu six semaines chez ma correspondante en Nouvelle-Zélande.

Préparer la certification C1 marquait donc une continuité dans mon parcours. Au-delà de mon attrait pour l’international, j’avais envie de progresser en anglais tout en ayant la possibilité de le démontrer par un diplôme, aussi bien pour Sciences Po que dans la vie professionnelle. Cela a aussi été très utile lors de la constitution de mon dossier Parcoursup, puisque j’avais demandé un double-cursus entre Paris-Dauphine et un établissement londonien pour lequel je devais fournir une certification.

 

Avez-vous mis en avant la dimension internationale de votre profil au sein de vos écrits personnels ou lors de votre oral d’admission ?

Les deux. Cela a été un atout, à la fois pour les écrits et pour l’oral. Le premier écrit avait quatre sous-parties dont l’une dédiée aux langues, aux voyages, etc. et je me souviens l’avoir mentionnée dans cette « carte d’identité de l’étudiant ». Dans le deuxième écrit personnel, je me souviens avoir mobilisé cet argument autant dans la justification de mon projet professionnel, qui est de travailler dans une institution internationale, que dans la motivation de mes choix de campus, car j’avais également demandé le campus de Reims en programme EURAM (Europe-Amérique du Nord).

 

En évoquant les écrits personnels, quels sont les engagements que vous aviez mentionnés et que vous mettez en œuvre maintenant que vous avez intégré Sciences Po ?

J’ai découvert l’association Melting Potes grâce à une étudiante qui était intervenue au « Carrefour des associations » à Ipesup. Elle était venue nous présenter cette association tournée vers les échanges entre étudiants internationaux. J’avais fait quelques recherches, et après avoir contacté leur groupe sur Facebook, j’ai eu la confirmation qu’elle existait bel et bien à Paris, mais qu’aucune antenne n’avait été montée à Reims.

L’un de mes arguments principaux concernant la vie associative était le suivant : soit de m’y engager sur le campus de Paris, ce que j’ai fait, soit de monter une nouvelle antenne sur le campus de Reims. Au-delà de Melting Potes, beaucoup d’autres associations dont j’avais eu connaissance grâce à Ipesup m’intéressaient.

En intégrant Sciences Po, j’ai eu envie de toutes les rejoindre, comme tous les nouveaux élèves, et j’ai eu du mal à faire un choix (rires). Cependant, avec la charge de travail de la première année, j’ai préféré m’engager pleinement dans une seule association plutôt que d’avoir de nombreux engagements que je ne pourrais assumer par manque de temps.

 

Les associations sont par ailleurs très présentes lors de la rentrée à Sciences Po, comment s’est déroulée la vôtre ? 

La semaine de pré-rentrée s’est très bien passée. Nous sommes effectivement encadrés par les associations qui nous orientent, nous guident, organisent de multiples Afterworks facilitant le processus d’intégration et les rencontres. Personnellement, je me suis fait beaucoup d’amis durant cette semaine.

Les associations ont également mis en place toute une visite de campus durant laquelle nous avions pu faire des ateliers avec Sciences Polémiques ou Sciences Po Environnent. Nous avons aussi assisté à une présentation du BDA et suivi des ateliers d’art oratoire qui ont été très utiles et qui m’ont rappelée les cours de soft skills enseignés à Ipesup.

 

Sur la continuité pédagogique évoquée, qu’est-ce que vous avez appris à Ipesup qui vous est encore utile maintenant vous êtes à Sciences Po ?

D’un point de vue académique, je dirais qu’il y a une grande différence entre Sciences Po et le lycée, que nous avons tous ressentie, mais à laquelle j’ai eu le sentiment d’avoir été préparée.

A Ipesup, nous avions des examens blancs dès la Première, par exemple, ce qui m’a poussée à acquérir de nouvelles méthodes de travail et d’organisation. Nous avions aussi acquis une bonne connaissance de Sciences Po qui, je pense, m’a permis de ne pas me sentir totalement perdue. J’ai eu l’impression de « baigner » dans Sciences Po dès la Première, comme si Ipesup était devenu une « antichambre de Sciences Po ».

Sur la préparation des écrits et de l’oral, Ipesup nous poussait à aller plus loin, à être toujours en recherche de l’élément, l’information qui allait changer la donne. Aujourd’hui, lors d’une dissertation ou d’un exposé, ces méthodes et outils sont fondamentaux. Je me souviens du premier exposé que j’ai passé, en Institutions politiques, ma professeure m’avait dit « j’ai beaucoup apprécié le fait d’aller toujours plus loin dans votre raisonnement ». La recherche de l’esprit critique et le fait d’aller toujours plus loin dans l’analyse du sujet étaient des choses que j’avais travaillées à Ipesup, notamment durant les oraux blancs. Les soft skills citées précédemment apportent d’ailleurs des compétences utiles bien au-delà de Sciences Po. La capacité d’effectuer une réflexion sur soi-même, de gérer son stress, de maitriser l’art du story telling sont des apprentissages qui me serviront toute ma vie, ce dont j’avais fait le constat avant même de savoir que j’étais prise à Sciences Po.

 

Que vous ont concrètement apporté les oraux blancs d’Ipesup dans le cadre de la préparation à l’oral d’admission ?

Ils m’ont permis dans un premier temps de mieux connaître et appréhender le format de l’examen. Une de mes très bonnes amies avait également demandé Sciences Po, seulement elle avait choisi de se préparer seule : elle s’est vite rendu compte qu’elle n’en connaissait pas du tout les modalités, lorsque nous avons commencé à nous entraîner ensemble.

Si je n’avais pas fait Ipesup, je ne sais pas si j’aurais accordé autant de temps à la préparation de ma courte présentation orale du début par exemple, alors que dans la nouvelle épreuve, c’est primordial. Aussi, le fait d’avoir quatre oraux blancs a été un entrainement non-négligeable : j’ai eu le sentiment d’avoir véritablement progressé entre mon premier oral blanc et mon oral d’admission, à la fois sur le contenu, la forme et la gestion du stress.

 

Comment s’est déployée votre préparation aux écrits personnels ?

Comme l’oral, les écrits sont préparés sur le long terme, nous permettant de les réécrire plusieurs fois et de bien comprendre les différents attendus. Lors du début de la rédaction de mes écrits, je n’avais pas de projet professionnel spécifique en tête. C’est donc quelque chose que j’ai réussi à construire de manière progressive, grâce aux conférences et aux ateliers que j’ai pu suivre à Ipesup, tout en obtenant une masse d’informations sur Sciences Po, ce qui a rendu beaucoup plus simples les liens à établir entre mon parcours et l’Institut.

Puis, nous avons eu deux relectures par des professeurs … Même plus que deux ! Nous en avons eu deux en ligne et deux sous forme d’ateliers durant lesquelles des alumni de Sciences Po sont aussi venus nous aider. J’ai pu me rendre compte concrètement de ce qui n’allait pas, de ce que je pouvais modifier et améliorer…

Enfin, de manière très pratique, le fait d’avoir des dates de rendus claires m’a poussée à me préparer très tôt, en commençant dès janvier pour aboutir à la version finale en avril, ce qui m’a donnée confiance. Le suivi a donc été individuel, personnalisé et surtout, sur le long terme, ce qui est absolument nécessaire quand préparer Sciences Po est un projet qui se mûrit, se réfléchit et qu’il ne s’agit pas de se réveiller un beau matin en se disant soudain : « Bon, je vais préparer Sciences Po ».

 

Ces écrits font partie des grandes nouveautés de la nouvelle procédure d’entrée, qu’est-ce que vous redoutiez avec la fin du concours ? 

Le fait que ce soit une toute nouvelle procédure, cela fait peur. Nous ne savions pas comment procéder, nous ne pouvions avoir le retour d’autres élèves, parce que même si les élèves de Sciences Po que nous avons côtoyés connaissaient évidemment l’établissement, aucun n’avait expérimenté la nouvelle procédure d’entrée. C’était ma principale peur.

A Ipesup, on nous avait donné de nombreuses brochures pour nous expliquer les écrits et nous avions constaté qu’il y avait de multiples méthodes et attendus implicites que nous ne pouvions saisir par nous-mêmes avec le seul descriptif sur la page de Sciences Po. Concernant l’oral, j’avais finalement moins de craintes, même s’il y a désormais l’exercice obligatoire de la description d’image, qui est spécial.

 

Pourquoi avoir choisi Ipesup et qu’est-ce que vous avez aimé dans la préparation ?

J’avais dans mon entourage des connaissances actuellement à Sciences Po qui avaient suivi une préparation à Ipesup. C’était pour moi un gage de qualité. J’ai alors décidé de préparer Sciences Po durant deux années, dès la Première, par le format « Cycle continu ».

La formation m’a fait comprendre en Première que Sciences Po était véritablement l’école dans laquelle je voulais évoluer, et en Terminale elle m’a permis d’acquérir les différentes méthodes propres à la nouvelle procédure d’entrée grâce à un suivi individualisé, encadré par des experts et des personnes dont c’est le métier de préparer à l’entrée de Sciences Po ou d’enseigner au sein même de l’Institut.

Parallèlement, avec toute une consolidation des acquis des spécialités, j’avais parcouru certaines notions du programme scolaire à Ipesup avant même de les voir en cours. J’ai donc beaucoup mieux suivi au lycée et j’avais une vraie longueur d’avance. J’ai pu également mieux me préparer au baccalauréat de français et à ma certification d’anglais.

 

Quelles sont les spécificités du « Cycle continu » d’Ipesup ? 

Le Cycle Continu permet surtout, pour ceux qui le souhaitent, de préparer sur le long terme. J’ai eu envie de faire Sciences Po dès la Seconde à peu près, et ce cycle a permis de confirmer ce choix et de concrétiser ma préparation sur la durée. J’ai donc pu obtenir un suivi régulier et progresser chaque samedi. Je tenais vraiment à retenir toutes les informations données en les intégrant de manière progressive et à faire un point toutes les semaines.

Le programme est le même que celui des stages, la différence majeure étant la densité des informations fournies sur un temps plus ou moins long, et le Cycle continu correspondait totalement à mon rythme.

 

Quel a été votre meilleur cours, professeur ou intervenant à Ipesup ?

De manière générale, j’ai été frappée par le niveau de spécialisation des intervenants que nous avons eus, que ce soit dans le cadre des cours, comme ceux de soft skills, ou lors des conférences, avec notamment un sénateur qui est intervenu ou même la plume de la Banque de France ; et plus spécifiquement, j’ai le souvenir d’avoir été marquée par leur professeur d’économie, sachant que c’est aujourd’hui un domaine qui m’intéresse beaucoup et vers lequel j’aimerais davantage orienter mes études.

 

Et à Sciences Po ?

La première année est une formation assez généraliste, qui nous apporte les fondamentaux de matières telles que la science politique, l’économie, l’histoire, la sociologie et les humanités. Le niveau des professeurs est aussi impressionnant. J’ai le souvenir du premier cours magistral de Monsieur Tusseau. Lorsque nous arrivons à Sciences Po et que nous l’avons dans nos premiers cours, cela fait de l’effet (rires).

Je me souviens aussi très bien de ma professeure de conférence de méthodes en Institutions Politiques, qui était… géniale ! Elle nous a énormément appris concernant la méthode propre à l’école, elle nous a poussés à aller toujours plus loin et nous a bien préparés à l’examen final qui diffère des autres car il est exclusivement oral.

 

Quel conseil donneriez-vous à un ou une élève qui souhaiterait rejoindre Sciences Po ?

Pour préparer Sciences Po, je donnerais les conseils suivants : soyez curieux, ouverts, et si vous sentez une envie d’intégrer Sciences Po germer en vous, préparez-vous sérieusement, donnez-vous à fond, mettez-y tous les moyens nécessaires ! Et pensez également à bien travailler votre dossier académique dès le lycée !

 

* Le prénom a été modifié.

 

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