Surmonter les exigences du Bac de français
Deux ans après le Brevet des collèges et un an avant le Baccalauréat, les Épreuves Anticipées de Français (communément appelées Bac de français) n’incarnent pas seulement le point d’orgue de la classe de Première : destinées à évaluer à la fois la culture littéraire du candidat, sa capacité de réflexion, et son niveau de langue, elles constituent la consécration de toute une scolarité antérieure, et un tremplin vers les études supérieures.
Il faut donc les prendre très au sérieux, et ce d’autant plus que leur coefficient n’est pas négligeable : cinq pour l’épreuve écrite, cinq pour l’épreuve orale – et donc coefficient 10 au total. Les notes qu’y obtiendront les candidats seront de surcroît déterminantes dans leurs possibilités d’orientation post-bac.
Constitué d’une épreuve écrite et d’une épreuve orale, le Baccalauréat de français ne s’improvise pas, d’autant que l’épreuve écrite portera obligatoirement sur l’un des « objets d’étude » qui auront été étudiés en classe, et que l’oral, lui aussi, portera sur des textes qui auront fait l’objet d’une étude approfondie (ce qu’on appelle les « lecture analytiques »). Au Bac de français, la « faute à pas de chance » n’a pas droit de cité, et la clef du succès réside dans le travail.
Rappel de la nature des épreuves du Bac de français :
L’épreuve écrite
Ayant lieu à la mi-juin (le vendredi 13 juin cette année), et affectée d’un coefficient cinq, l’épreuve écrite portera sur l’un des quatre « objets d’étude » étudiés au cours de l’année scolaire, soit :
- la Poésie du XIXe siècle au XXIè siècle
- le Théâtre du XVIIe siècle au XXIè siècle
- l’Argumentation/La Littérature d’idées du XVIè siècle au XVIIIè siècle
- le Roman et le Récit du Moyen-Age au XXIè siècle
En quoi consistera donc cette épreuve écrite ?
Les candidats, qui disposeront de quatre heures pour composer, auront le choix entre deux sujets, correspondant aux deux types de travaux d’écriture académiques : une Dissertation ou un Commentaire composé.
- La Dissertation portera sur l’une des œuvres intégrales (et son « parcours associé ») étudiées en classe (par exemple, pour l’Argumentation : Jean de La Fontaine, Fables (livres VII à XI) et pour le parcours associé : « Imagination et pensée au XVIIe siècle »)
- Le Commentaire composé, lui, portera sur un texte « hors programme », mais en lien avec l’objet d’étude choisi par le Ministère (par exemple, pour l’argumentation : Voltaire, Article « Guerre » du Dictionnaire philosophique)
L’épreuve orale
Ayant lieu fin juin (du lundi 23 juin au vendredi 4 juillet 2025) et affectée elle aussi d’un coefficient cinq, l’épreuve orale se déroule en deux phases :
a) une phase « Exposé » (de 12 minutes, et sur 12 points), elle-même constituée de trois étapes :
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- une explication linéaire (qui portera sur l’un des 14 textes étudiés en classe par chacun des candidats) (sur 8 points)
- une lecture expressive du texte (sur 2 points)
- une question de grammaire (sur 2 points), qui portera préférentiellement sur l’un des trois chapitres de grammaire au programme de Première : l’Interrogation, la Négation, ou les Propositions subordonnées
b) une phase « Présentation d’une œuvre de son choix » suivie d’un entretien avec l’examinateur (8 minutes, sur 8 points) :
Cette œuvre sera choisie par les candidats parmi les œuvres intégrales étudiées en classe ou parmi les lectures cursives proposées par leur professeur. Il s’agira pour le candidat de présenter rapidement l’œuvre choisie avant d’expliquer les motifs de son intérêt pour cette même œuvre, puis de répondre précisément aux questions du jury.
Les compétences à acquérir pour réussir le Bac de français
Pour les épreuves écrites
- il s’agira d’abord d’assimiler les cours théoriques prodigués en classe et lors des Stages du Lycée Ipesup sur chacun des objets d’étude, sur les œuvres intégrales, et sur les parcours associés. Ce n’est qu’après avoir assimilé ces contenus que les élèves seront à même de traiter le sujet de dissertation, qui exige à la fois un certain recul historique pour pouvoir mettre une question en perspective, et de maîtriser les concepts et les outils spécifiques à chaque genre.
- étant donné qu’aucun document n’est autorisé lors de l’épreuve écrite, il faudra avoir acquis une très bonne connaissance de l’œuvre intégrale et de son parcours associé pour la dissertation, ainsi qu’une solide culture littéraire pour pouvoir affronter sans en être dérouté le texte qui servira de support au commentaire composé hors-programme.
- dans la mesure où l’épreuve écrite constitue aussi bien une épreuve de langue qu’une épreuve de littérature, il s’agira également, tout au long de l’année, d’améliorer ses compétences linguistiques, c’est-à-dire à la fois d’étoffer progressivement son lexique, d’acquérir une orthographe, une grammaire et une syntaxe irréprochables, d’apprendre à formuler une problématique ou une annonce de plan (sans confondre interrogation directe et interrogation indirecte par exemple), ou encore à intégrer des citations dans son propos.
Pour les épreuves orales
- en vue de l’exposé sur l’un des quatorze textes au programme, il ne faudra pas seulement connaître lesdits textes sur le bout des doigts (leurs thèmes, leurs enjeux, leur structure, etc..) : il faudra également avoir appris à s’exprimer en public, à gérer son stress, à travailler sa diction pour bien articuler son propos, à calibrer son exposé pour ne pas être en-deçà ou au-delà de la durée impartie à l’épreuve.
- pour la présentation de l’œuvre préférée, il faudra avoir appris à bâtir un argumentaire convaincant, à agencer ses arguments, à les illustrer par des exemples, et à anticiper les questions qui pourront être posées par le jury.
Comment se préparer au mieux aux épreuves du Bac de français ?
Comment se préparer à l’écrit ?
Préparer la dissertation sur programme, c’est à la fois maîtriser la méthodologie de l’épreuve et s’assurer de bien connaître les œuvres au programme.
- s’agissant de la méthodologie, il faut d’abord savoir analyser les mots-clefs du sujet pour en circonscrire le « champ » et en discerner les enjeux. Il faut également savoir distinguer les trois types de plans auxquels peut correspondre l’exercice (le plan dialectique, le plan analytique et le plan thématique). Il faut enfin apprendre à construire un développement, et comprendre quels sont les ressorts d’une bonne introduction et d’une belle conclusion (lieux particulièrement stratégiques du devoir). A cet effet, lors de chaque stage Prépasup, nous donnons à nos élèves une fiche méthodologique dédiée et nous les confrontons à des sujets-type pour qu’ils apprennent à construire une problématique et à agencer leurs arguments.
- s’agissant de la connaissance approfondie des œuvres intégrales, l’on ne saurait trop recommander aux candidats une étude précise de cinq ou six extraits de chacune d’entre elles, c’est-à-dire, concrètement, une mise en fiche des extraits étudiés en classe et/ou en stage afin qu’ils puissent s’assurer d’avoir à leur disposition un matériau suffisamment riche pour illustrer leurs arguments. Le critère distinctif de la réussite de cet exercice consiste en effet moins dans la compréhension du sujet (qui ne pose en général pas de problème majeur) que dans la précision des exemples convoqués pour étayer ses arguments et la finesse des analyses et des développements qui les accompagnent.
Pour le commentaire composé, là encore, un double travail de préparation s’impose en amont de l’examen :
- côté méthodologie
- il faut s’être plusieurs fois confronté, en classe et/ou en stage, à des types de textes variés pour savoir quel faisceau de questions il faut leur poser : ce questionnement des divers paramètres du texte constitue le levier même du commentaire. Si certaines questions sont communes à tous les textes (« quels sont les grands thèmes de l’extrait ? », « comment est-il construit ? », « qu’a cherché à faire l’auteur ? », « comment s’y est-il pris pour parvenir à ses fins ? »), d’autres dépendent en effet du genre et/ou du type de texte à étudier (par exemple, un incipit romanesque ou une scène d’exposition de tragédie ne comportent pas les mêmes enjeux qu’un poème). Lors de chaque stage à Prépasup, nous tenons à confronter nos élèves à des textes hors-programme et à construire, de concert avec eux, des plans détaillés de commentaire, pour nous assurer qu’ils sauront, à la fin de l’année, affronter n’importe quel texte avec lucidité et pertinence.
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- il faut également maîtriser les outils d’analyse textuelle : les outils propres à l’analyse grammaticale (c’est-à-dire les natures et les fonctions des mots et des propositions) ; mais aussi les outils relatifs à l’analyse littéraire (la terminologie propre à chaque genre – savoir distinguer par exemple un monologue d’une tirade, une focalisation externe d’une focalisation interne…- ainsi que les fameuses « figures de style »). Là encore, nous tenons à « armer » nos élèves en la matière en leur donnant, à chaque stage, des fiches ou des fascicules de grammaire et de stylistique, de manière à ce qu’ils se familiarisent, tout au long de l’année, avec ces notions.
- côté culture littéraire
- dans la mesure où les élèves de Première ont déjà un programme et des semaines très chargés, la difficulté consiste, au cours de l’année, à « couvrir » un maximum d’œuvres en un minimum de temps, afin de ne pas être désarçonné(s) par le texte « hors-programme » qui tombera le jour du Bac de français, et de ne pas commettre de contresens fatal à son endroit. Il ne s’agit donc pas de tout lire, de tout savoir des grandes œuvres de notre patrimoine littéraire, mais d’en savoir assez pour ne pas se fourvoyer. Dans cette perspective, on ne saurait trop recommander – et nous le faisons à chaque stage – la fréquentation assidue et la mise en fiche régulières de manuels comme le fameux « Lagarde et Michard », manuel d’histoire littéraire qui présente le double avantage d’adopter un ordre chronologique et d’obéir à un principe anthologique : offrant une belle sélection d’extraits des grands classiques de la littérature française, il permet aux candidats d’en faire le tour assez rapidement, d’en comprendre les enjeux sans avoir à en faire une lecture exhaustive, et donc d’arriver parfaitement « armés » pour le commentaire le jour de l’épreuve.
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- Quant au développement des compétences linguistiques nécessaires aux deux épreuves écrites (la précision du vocabulaire constituant un critère d’évaluation majeur des copies), il requiert, lui aussi, un travail de longue haleine tout au long de l’année : à chaque stage, nous incitons d’ailleurs fortement nos élèves à s’acheter un « répertoire », et à y consigner, jour après jour, pendant leurs cours ou durant leurs lectures personnelles, tous les mots qu’ils seraient susceptibles d’apprendre et de s’approprier en vue de donner une plus grande précision à leurs travaux.
Comment se préparer aux oraux ?
« Terreur » de la plupart des élèves, qui n’ont guère l’habitude de prendre la parole en public, et qui n’y sont pour la plupart, à l’évidence, pas assez préparés dans leurs lycées respectifs, l’épreuve orale constitue pourtant une aubaine pour ceux qui l’ont bien travaillée en amont : à condition de s’être renseigné sur les modalités de cet exercice très codifié ET de s’y être suffisamment entraîné, l’on peut assez facilement décrocher une excellente note à l’oral.
Comment faire, donc, pour gagner un maximum de points à l’oral ?
Pour la première partie de l’exercice (explication linéaire des textes présentés à l’oral du Bac de français), nous conseillons aux élèves, lorsqu’ils révisent chez eux :
- de reprendre un par un chacun des textes du classeur, de les imprimer, et de les défricher méthodiquement les uns après les autres de manière à ce que lesdits textes n’aient plus aucun secret pour eux (tant du point de vue de leur contenu, de leurs grands thèmes, que du point de vue de leur forme et de leur structure). Plutôt que d’apprendre bêtement par cœur les développements de leurs professeurs tout en restant étranger aux textes, il faut privilégier la connaissance intime des extraits pour se donner les moyens d’en parler avec aisance et de les commenter avec pertinence.
NB : pour élaborer ces fiches, les élèves ne doivent pas hésiter à faire flèche de tout bois et à s’aider des nombreux outils de travail qui sont à leur disposition : leurs cours, bien sûr, mais aussi : les manuels de littérature, les préfaces et dossiers qui encadrent les textes à étudier dans toutes les éditions de poche et, enfin, les « profils d’une œuvre », souvent très bien faits.
Pour la 2e partie de l’épreuve (présentation de l’œuvre de son choix et entretien avec l’examinateur), il ne faut surtout pas se faire trop confiance et se dire que, connaissant à peu près l’œuvre, l’on improvisera sans difficulté un bon développement le « jour J ». Il faut au contraire préparer cet exposé très sérieusement et l’apprendre quasiment par cœur. Comment le préparer donc ? En lisant très attentivement l’œuvre en question, en se faisant des fiches avec des résumés de chaque chapitre, en y sélectionnant les passages-clefs, en y picorant des citations, puis en agençant, de manière très structurée, un argumentaire qui déroulera l’une après l’autre les raisons pour lesquelles vous trouvez cette œuvre particulièrement intéressante. Il faudra également veiller à ce que chacun de ces arguments soit assorti d’exemples précis choisis dans l’œuvre. Il ne s’agit en effet ni de faire un cours sur l’œuvre, ni de réciter une page Wikipédia, ni de se complaire dans des généralités fumeuses sur l’œuvre et/ou l’auteur : il faut au contraire que l’examinateur sente que l’œuvre a fait l’objet, de la part du candidat, d’une réelle appropriation personnelle.
Pour l’un et l’autre de ces exposés, l’on ne peut pas se contenter de travailler seul, chez soi, fût-ce très sérieusement. Il faut également s’entraîner, se mettre en situation, bref se « jeter à l’eau ». A l’oral, il n’y a pas que les contenus qui comptent : tout ce qui concerne la « performance orale » joue un rôle clef dans l’impression que l’on va donner à l’examinateur et donc dans la note que l’on va obtenir. La manière dont on se tient, la façon dont on articule son propos et dont on fait circuler son regard, le tempo que l’on adopte, la capacité à gérer son temps (et son stress), la manière dont on réagit au questions… : tous ces paramètres sont partie prenante de l’évaluation de la prestation des candidats. Or, ces aspects ne peuvent être travaillés et améliorés qu’en pratiquant des « oraux blancs ». D’où les trois sessions que Prepasup propose aux candidats (le 18 avril, 29 mai et le 6 juin), sessions qui permettront aux élèves de Première de se tester en temps réel, d’avoir un autre regard que celui de leurs professeurs de lycée sur leur prestation, et au terme desquelles ils se verront prodiguer de nombreux conseils pour améliorer leur performance.
L’importance cruciale de la préparation de ces épreuves pour la suite de la scolarité :
- La préparation intensive des élèves aux épreuves écrites du Bac de français leur permettra d’abord, bien entendu, d’améliorer leur niveau de langue, d’expression et de rédaction – compétence qui constitue la clef de voûte de leur réussite dans toutes les autres disciplines du Baccalauréat
- Leur préparation à l’épreuve orale, quant à elle, constituera la meilleure propédeutique possible au Grand Oral qu’ils passeront en Terminale (et à tous leurs oraux ultérieurs, aussi bien ceux des concours Post-Bac que les entretiens de motivation qui jalonneront leurs études supérieures…et jusqu’à leurs futurs entretiens d’embauche)
- l’une et l’autre de ces préparations leur permettront aussi et surtout de se constituer une solide culture littéraire, indispensable à leur réussite en Philosophie et dans les épreuves de culture générale que proposent la plupart des concours
- enfin, et comme nous l’avons déjà signalé en préambule, les notes que les élèves de Première obtiendront au Bac de français pèseront lourd dans leur fameux « dossier », lequel est devenu, au gré des réformes récentes, la pièce maîtresse de leur parcours.
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