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Entretien avec Sixtine, étudiante en Finance et Stratégie, passée par le double diplôme Sciences Po Paris – Columbia

Après une année de prépa Sciences Po Paris suivie à Ipesup en parallèle de ton année de Terminale, tu as rejoint l’IEP de Paris, puis son double diplôme avec Columbia.

 

Quel a été ton parcours de lycéenne ?

Je suis entrée au lycée Victor Duruy (Paris) en seconde où j’ai effectué ma scolarité jusqu’à mon bac. En première, je me suis orientée assez naturellement vers la section Économique et Sociale où j’allais poursuivre les enseignements qui m’intéressaient jusqu’alors : histoire-géo et SES. Je m’y suis beaucoup plu, même si je regrette a posteriori de ne pas avoir fait plus de mathématiques au lycée – qui m’auraient été très utiles plus tard pour faire de l’économie. Parallèlement, je me suis engagée en tant que membre du conseil d’administration, présidente du conseil de la vie lycéenne et j’ai participé à la création d’un club de débat. J’ai finalement obtenu mon bac en juin 2016.

 

Pourquoi t’es-tu orientée vers Sciences Po Paris ?

Assez jeune, vers la fin du collège, j’avais déjà en tête l’idée de vouloir intégrer Sciences Po. J’écoutais ma famille parler de politique et j’étais intéressée par les opinions conflictuelles qui émergeaient des discussions. Aussi, les débats des élections présidentielles de 2007 et 2012 m’ont captivée, tant sur la forme (qualités oratoires des candidats…) que sur le fond. Je lisais et écoutais l’actualité assez régulièrement. De plus, je ne savais pas précisément ce que je voulais faire, donc un cursus généraliste était ce que je recherchais. C’est donc assez naturellement que j’ai décidé de préparer le concours de Sciences Po.

 

Tu as suivi un double cursus à Sciences Po et à Columbia, en quoi cela consiste-t-il ?

J’ai suivi le Double Diplôme Sciences Po – Columbia en quatre ans (à la différence du cursus classique de Sciences Po qui s’effectue en trois ans.) Les deux premières années sont à Sciences Po, à Reims ou à Paris en fonction du moment où l’on intègre le diplôme (pour ma part, j’ai intégré le DD en 2ème année, j’étais donc sur le campus de Paris), les deux dernières à Columbia. Ce cursus permet à l’étudiant d’être diplômé des deux universités. J’ai donc été élève autant à Sciences Po qu’à Columbia – à la différence de la troisième année du cursus classique où l’étudiant est en « échange » avec l’université partenaire.

L’un des beaux atouts de ce diplôme est que l’on est « élève » dans les deux universités (et non élève en « échange »), ce qui permet de vivre une expérience académique très intense dans les deux établissements. Si Sciences Po offre un enseignement généraliste les deux premières années, on peut se spécialiser (ou non) à Columbia en choisissant une « majeure » – Sciences Politiques, Économie, Histoire… Pour ma part, j’ai choisi une majeure de Sciences Politiques, avec un intérêt poussé pour l’économie politique.

Pour ce qui concerne la vie quotidienne, c’est assez génial de vivre à Paris pendant deux ans et d’enchaîner à New York, d’avoir une éducation bilingue, de vivre dans ces deux villes qu’on ne connaît jamais assez. Mon ressenti général sur ces quatre ans est très positif. Un point à améliorer serait la communication entre les deux universités au moment du passage des élèves d’un établissement à l’autre – les choix académiques des élèves de Sciences Po ne sont pas toujours transmis de façon fluide à Columbia, ce qui peut créer des difficultés dans la scolarité à Columbia.

Le coût des études à Sciences Po se calcule à partir d’un barème dépendant du revenu des parents.

A Columbia, les frais de scolarité sont très élevés (60.000 $ par an) mais les financer se planifie bien. Les banques font des prêts très avantageux et il existe des systèmes de bourse qui permettent à l’étudiant de ne pas trop s’endetter.

 

Que retiens-tu de ta scolarité à Columbia ? 

Mes deux années à New-York ont été particulièrement intenses. J’ai énormément travaillé car les cours demandent beaucoup d’investissement la plupart du temps. Le système académique est encourageant, tous les élèves qui travaillent réussissent. Globalement, j’ai l’impression de m’être éloignée du confort que j’avais – linguistique, culturel, académique… – lorsque j’étais à Sciences Po pour arriver dans une université où il a fallu je fasse vraiment mes preuves pour réussir.

 

Le campus de Columbia University

Maintenant que tu es de retour à Paris, quel master envisages-tu à Sciences Po ? Pour quelles raisons ?

J’ai longtemps hésité entre Affaires Publiques, Droit Économique et Finance et Stratégie. J’ai finalement choisi le dernier. Même si les enseignements ne me semblent pas intrinsèquement intéressants (comptabilité, stratégie de l’entreprise, marketing…), ils ont pour avantage d’être concrets et utiles pour un bon nombre d’opportunités professionnelles. Aussi, après avoir disserté pendant quatre ans sur des centaines de sujets qui m’ont appris à raisonner, j’ai envie d’essayer d’autres exercices que le « commentaire ».

 

Participes-tu à la vie associative de Sciences Po ?

Au Collège Universitaire, j’ai créé avec un ami une plateforme médiatique qui avait pour but de diffuser des interviews de professeurs de Sciences Po à propos des élections présidentielles de 2017. Ce projet a eu le label « d’initiative étudiante », c’est-à-dire que c’était un projet voté par les étudiants de Sciences Po et reconnu par l’administration – nous avions notamment du matériel à disposition.

Pour ma scolarité en master je viens d’intégrer la Junior Consulting de Sciences Po (JCSP). La JCSP est la junior entreprise de Sciences Po qui offre des services similaires à un cabinet de conseil pour ses clients, et qui donne l’opportunité aux étudiants de découvrir les métiers du conseil.

 

Sixtine en pleine interview d’un professeur de Sciences Po sur l’élection présidentielle de 2017.

Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

Au Collège Universitaire, un stage « de terrain » en fin de première année était prévu : j’ai passé deux mois en Inde à New Delhi dans une ONG – j’ai adoré. Ensuite j’ai fait des stages « d’été » (non obligatoires) : un au journal Le Monde, un autre dans une entreprise de communication, et cet été au pôle FinTech et innovation de l’ACPR (Banque de France). Le master de Finance et Stratégie prévoit une année de césure qui sera l’occasion de faire deux stages de six mois, en France ou à l’étranger.

 

Quel a été ton cours préféré au Collège universitaire ?

J’ai adoré les cours d’histoire, et plus particulièrement celui d’histoire du XIXème siècle. Ce cours très détaillé, destiné à exposer les dynamiques historiques du XIXème siècle, m’a donné l’opportunité de lire une multitude d’articles et de livres passionnants. J’ai été très agréablement surprise de la différence des méthodes d’enseignement de l’histoire entre le lycée et Sciences Po : le croisement des sources primaires/secondaires et les débats historiographiques que nous exposaient nos professeurs m’ont permis d’entrevoir la passionnante démarche du travail d’historien.

 

Comment t’es-tu préparée aux concours de Sciences Po Paris ? En quoi a consisté ta préparation ?

Je me suis inscrite à IPESUP l’été entre mon année de première et de terminale, où j’ai suivi un stage d’été intensif de deux semaines avec un premier concours blanc. A partir de septembre en terminale et jusqu’au concours, j’allais le samedi après-midi à IPESUP suivre des cours de préparation et j’allais également passer les concours blancs organisés par IPESUP. Parallèlement, j’ai fiché et appris le Berstein et Milza en histoire, je m’entrainais en SES grâce à des livres de cours recommandés par mes professeurs d’IPESUP et je demandais aussi de l’aide à mes professeurs de lycée. Une partie importante de la préparation consistait à me concerter avec tous ceux qui allaient passer le concours pour vérifier que j’apprenais ce qu’il fallait, que je n’étais pas en retard et que mon rythme de travail était à peu près similaire à celui des autres.

 

Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ?

Beaucoup de connaissances dans les trois matières au concours, une capacité à gérer plusieurs projets en même temps (préparation du bac et du concours), et une plus grande rigueur de travail. Je me souviens avoir beaucoup travaillé en terminale et d’avoir été contente du résultat !

 

Conseillerais-tu la Prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

Oui ! Les cours d’IPESUP étaient de très bonne qualité, notamment en économie et en histoire, où les professeurs étaient excellents. Aussi, j’ai trouvé qu’il était bénéfique d’être pendant toute la durée de la préparation en relation avec beaucoup d’autres candidats.

 

Gardes-tu des souvenirs marquants du concours de Sciences Po ?  

Je me souviens que les épreuves écrites étaient conformes aux programmes. Autrement, je pense avoir été assez bien préparée pour ne pas en garder de souvenir traumatisant !

 

Te souviens-tu de certaines questions qui t’ont été posées lors de l’oral d’admission ?

Je me souviens qu’on m’a posé des questions sur l’actualité (pas très compliquées). On m’avait demandé si je pouvais parler de la situation au Brésil à propos de l’impeachment de Dilma Rousseff ; on m’a demandé de citer « un homme politique sud-africain » ; quelques questions sur les lois El Khomri.

 

Quels sont tes projets ?

Je suis encore assez indécise, les opportunités de carrière étant nombreuses. Je pense plutôt m’orienter vers des postes au sein d’institutions bancaires/financières du secteur public telles que l’Autorité des marchés financiers (AMF), la Banque de France, la Banque centrale européenne… Je compte sur les stages de mon année de césure pour me décider !

 

As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ? 

Postulez à Sciences Po ! J’y ai été tellement épanouie, aussi bien par les enseignements que pour les formidables rencontres que j’y ai faites. L’opportunité de passer deux ans à New York et d’être diplômée de Columbia ne se serait probablement jamais présentée si je n’avais pas été élève à Sciences Po. En plus, une fois entrés à Sciences Po, les élèves ont une place réservée en master, ce qui enlève bien du souci !

 

Merci à toi Sixtine d’avoir accepté cet entretien !

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