L’avènement d’un nouveau modèle d’école
L’IEP de Paris a procédé, il y a quelques années, à une réforme radicale de sa scolarité, sans doute la plus importante de son histoire, qui a positionné résolument Sciences Po comme un institut moderne, où une solide culture générale est alliée à une réelle professionnalisation du cursus et à une intégration internationale marquée. Cette réforme a été reprise et appliquée par les IEP de Province. A l’issue de cette mutation les neuf Instituts d’Etudes Politiques des régions se situent à la fois comme des systèmes universitaires d’excellence et, dans leurs domaines, l’équivalent des grandes écoles d’ingénieurs et des grandes écoles de commerce.
Ces neuf IEP de province (Aix, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Rennes, Saint-Germain-en-Laye, Strasbourg et Toulouse) recrutent chacun entre 150 et 200 étudiants en première année et certains proposent également des places en deuxième année.
Les cursus sont passés à 5 ans avec un premier cycle de 3 ans incluant une année à l’étranger et un Master en deux ans. Le diplôme de chaque IEP est donc délivré à Bac+5 conférant à leur titulaire le grade de Master. Le positionnement des Instituts d’études politiques s’en trouve ainsi clarifié tant sur la scène internationale que sur le marché du travail hexagonal et s’intègre bien au système européen L-M-D.
L’accent mis sur les langues et, de manière plus globale, sur l’intégration internationale va évidemment dans le sens de l’évolution de toutes les formations supérieures en Europe. Les IEP régionaux ont par ailleurs mutualisé leurs cursus et offrent de nombreuses passerelles d’un établissement à l’autre dans le cadre de la cinquième année d’études. L’étudiant qui rentre dans l’un des IEP dispose ainsi de la possibilité de choisir entre une centaine de masters. Certains IEP régionaux (Lille, Bordeaux, Aix, …) proposent des filières franco-étrangères en partenariat avec des universités étrangères (anglaises, allemandes, espagnoles, …). La souplesse introduite dans le 2e cycle, ainsi que la possibilité d’acquérir une spécialisation professionnalisante, ne peuvent que renforcer l’attrait que les Instituts d’Etudes Politiques exercent depuis de nombreuses années, tant auprès des étudiants que des employeurs.
Cette évolution des Instituts est évidemment bienvenue. Les différents classements publiés récemment dans les revues spécialisées situent les IEP des régions au niveau des bonnes écoles de commerce et des bonnes écoles d’ingénieurs quant aux salaires d’embauche et aux perspectives de carrière dans le secteur privé. Les IEP constituent par ailleurs plus que jamais la voie d’accès privilégiée aux postes de responsabilité de la fonction publique française et des organismes publics européens et internationaux. Les IEP régionaux offrent conjointement la possibilité de concilier la qualité intellectuelle de leurs études supérieures, le prestige d’un diplôme reconnu et la perspective d’une insertion rapide et réussie sur le marché du travail.
Les Institut d’Études Politiques, perçus naguère comme des formations généralistes peu opérationnelles, ont ainsi adopté un nouveau modèle à part entière résolument tourné vers l’avenir.
Sept IEP régionaux se sont regroupés pour proposer près de 1100 places en un concours commun d’admission en première année : Aix – Lille – Lyon – Rennes – Saint-Germain-en-Laye – Strasbourg et Toulouse. Bordeaux et Grenoble continuent à recruter leurs étudiants de façon indépendante.
Par ailleurs, contrairement à Sciences Po Paris, l’ensemble des IEP des régions (à l’exception de l’IEP de Bordeaux) continue à recruter au niveau Bac + 1. C’est dire que les IEP de Province constituent pour beaucoup de candidats une alternative très sérieuse à l’IEP de Paris.