Réforme du lycée : présentation et analyse

Effectif dès 2020, la réforme du lycée à réussi tant bien que mal à s’implanter comme nouveau système d’enseignement du secondaire supérieur. Cette refonte du lycée a introduit des nouveautés dans chaque classe du lycée, permettant ainsi aux élèves de pouvoir construire leur propre chemin vers l’enseignement supérieur.

Quelles ont été les principales nouveautés de cette réforme dans chaque classe de lycée ? Qu’en dit le rapport Mathiot remis au ministre de l’Éducation nationale ? Cet article présente les principaux changements que connaissent les classes de Seconde, Première et Terminale, et en propose une analyse.

 

Une nouvelle organisation

La mesure la plus retentissante de la réforme du lycée est bien entendu la fin des filières, dans la mesure où celle-ci affecte matériellement l’organisation complète des lycées. Le Lycée général était marqué jusqu’ici par une certaine prépondérance des Mathématiques, discipline où excellent en général les Français (et procurant à nos Grandes Écoles une reconnaissance internationale). Il en découlait un certain biais élitiste poussant tous les bons profils – scientifiques comme littéraires – vers la voie S. Ainsi les Mathématiques ne deviennent qu’un enseignement de spécialité parmi douze autres dès la classe de Première : les élèves pourront faire leurs choix en fonction de leurs affinités et leurs objectifs sans craindre de se retrouver dans une « mauvaise classe » ES ou L.

Le nouveau Lycée valorise désormais certaines disciplines parfois négligées que l’on retrouve pourtant dans les filières les plus sélectives et prestigieuses (Lettres et Philosophie en Khâgne, Géopolitique en ECS, SVT/Biologie en BCPST etc.). Les lycéens pourront, à l’issue de la Seconde, sélectionner les matières qu’ils souhaitent approfondir sans être pour autant catégorisés.

Ce mécanisme devant disparaître avec la réforme, les premières années d’application de la réforme du lycée montrent un remaniement de certaines matières jugés comme propice à l’admission aux études prestigieuses (les Mathématiques, la Physique Chimie et la SVT étant la première combinaison demandée chaque année depuis la mise en place de la réforme et représentant respectivement 64%, 43% et 48% des choix des élèves rentrant en Première).

Plus généralement, la réforme du lycée prend en compte des problématiques en apparence « simples » : notamment uniformiser le niveau des lycéens dans les matières fondamentales telles que le Français, les Mathématiques et les langues vivantes. Les élèves doivent impérativement bénéficier à la sortie du Lycée de très bonnes capacités rédactionnelles et de réflexion. La réalisation de cette ambition passe par la constitution d’un tronc commun pertinent et d’un objectif clair de sensibilisation des jeunes à la culture humaniste et scientifique. Afin d’accompagner les lycéens au sein de cette nouvelle organisation, une attention particulière est accordée à une implication des établissements du Supérieur au sein du Lycée. La réforme devrait introduire des cours de découverte de disciplines, des interventions d’universités et écoles, voire des stages d’immersion et de découverte professionnelle dès la Seconde. Les établissements devraient a priori disposer d’une certaine autonomie dans la mise en place de ces mesures.

 

La Seconde comme classe d’accueil

La classe de Seconde est expressément décrite comme endossant un double rôle d’accueil et de stimulation. Le premier semestre permettrait donc aux jeunes lycéens de prendre leurs marques et d’adopter un nouveau rythme de travail. L’enjeu pour les enseignants sera principalement d’appréhender le niveau souvent hétérogène des classes et donc de permettre aux élèves les plus fragiles de se remettre à niveau et à leurs camarades d’avancer quant à eux à un rythme plus soutenu. Par ailleurs, au cours de la seconde quinzaine de Septembre, l’ensemble des élèves de Seconde sera soumis à un « test de positionnement » comprenant une épreuve de Mathématiques et de Français. Ce test numérique constitue le premier élément de l’accompagnement personnalisé et permettra aux enseignants de s’adapter au niveau de leurs classes.

Le test de Français se déroulera en un temps imparti de 50 minutes et évaluera les compétences suivantes :

  • Étude de la langue
  • Compréhension écrite
  • Compréhension orale

L’épreuve de Mathématiques aura de même une durée de 50 minutes et s’articulera autour des domaines suivants :

  • Organisation et gestion des données
  • Nombres et calculs
  • Géométrie
  • Calcul littéral

Tant en Français qu’en Mathématiques, le processus est majoritairement adaptatif. Ainsi, après une première série d’exercices, l’élève est orienté vers une seconde série en fonction de ses résultats. Les réponses aux questions ne nécessitent pas de rédaction.

Il est évidemment important que les élèves abordent la classe de Seconde avec le plus grand sérieux possible pour les raisons suivantes :

  •  Le programme de Seconde (voir ci-après) constitue le socle commun à tous les lycéens, il est donc crucial de n’y accumuler aucune lacune.
  • Les notes de Seconde seront très probablement étudiées par certains établissements (par exemple : examen du dossier dans la nouvelle procédure de sélection de Sciences Po Paris). Les résultats seront d’autant plus étudiés qu’ils concernent l’ensemble des lycéens (i.e. évaluation de tous les lycéens sur le même programme).
  • C’est à l’issue de cette classe de Seconde que les lycéens formuleront leurs choix d’enseignements de spécialité. Ils doivent donc durant cette première année de Lycée s’interroger avec sérieux sur leurs affinités pour certaines matières et leurs objectifs d’orientation et se donner les moyens d’accéder aux enseignements de spécialité de leur choix.

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Le Cycle Première/ Terminale

C’est lors du « Cycle Terminal » (i.e. les quatre semestres de Première et Terminale) que les élèves vont progressivement affiner leurs choix d’orientation et approfondir les matières correspondant le plus à ces derniers. Rappelons que jusqu’ici le BAC S rassemblait 52% des élèves de filière générale et 40% d’entre eux n’envisageaient pas de poursuivre un cursus scientifique. Afin de mettre fin à ce choix presque obligé de la série S, le nouveau Lycée entend favoriser une personnalisation du parcours qui s’organisera autour de 3 unités que nous allons nous attacher à détailler ci-après.

 

DE NOUVEAUX PILIERS D’ENSEIGNEMENTS

Les trois années de Lycée (et particulièrement le cycle Première / Terminale) seront désormais organisées autour de 3 unités :

  1. L’unité générale : elle constitue le tronc commun à tous les lycéens, décrite par le rapport Mathiot comme constituée d’enseignements « relevant de la culture de l’honnête homme ».
  2. L’unité d’approfondissement et de complément : elle regroupe les nouveaux enseignements de spécialité choisis par les élèves ainsi que les options.
  3. L’unité d’accompagnement : c’est la nouveauté de la réforme du Lycée dont les modalités pratiques ne sont pas encore totalement précisées. L’unité d’accompagnement correspondrait à un volume horaire dédié à la préparation des élèves à la poursuite d’études supérieures.

Les unités d’enseignement en Seconde

Sans grande surprise, l’unité d’enseignement général accapare la majeure partie du temps (26 heures) des élèves de Seconde.

Réforme du lycée

Le programme s’avère pluridisciplinaire et plutôt équilibré. A noter l’introduction d’un module d’enseignement des sciences numériques et technologiques qui devrait fournir aux élèves les bases de programmation de langages informatiques et algorithmiques et les sensibiliser à la collecte et l’utilisation des données numériques, le rôle des réseaux sociaux etc.

Le Français occupe par ailleurs le premier poste de volume horaire (avec les Mathématiques) en vue de la préparation des épreuves anticipées du Baccalauréat. Le programme attache une grande importance à la consolidation et au renforcement des acquis grammaticaux, syntaxiques et lexicaux afin de donner à l’ensemble des lycéens une aisance orale et écrite en Français. Les professeurs effectueront un travail autour d’un corpus littéraire s’inscrivant dans les thèmes suivants :

  • La poésie du Moyen Age au XVIIIe siècle ;
  • La littérature des idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle ;
  • Le roman et le récit du XVIIIe siècle au XXIe siècle ;
  • Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle.

Les Mathématiques pures seront enseignées de manière magistrale uniquement en classe de Seconde. Le programme s’articulera autour de cinq grands chapitres :

  • Nombres et calculs
  • Géométrie
  • Fonctions
  • Statistiques et probabilités
  • Algorithmique et programmation

Ce programme entend bien entendu consolider les acquis du Collège et préparer les choix d’orientation des lycéens pour l’unité d’enseignement d’approfondissement.

Le programme d’Histoire entend quant à lui synthétiser les « Grandes étapes de la formation du monde moderne » alors que le programme de Géographie s’articulera autour de la notion d’« Environnement, développement, mobilité : les défis d’un monde en transition ». Fait intéressant : contrairement aux Mathématiques, l’Histoire-Géographie demeure obligatoire jusqu’en Terminale. Preuve que la réforme du lycée atténue l’hégémonie des Mathématiques, matière que les élèves devront choisir délibérément en cycle terminal. Le tronc commun de la  Seconde ne néglige néanmoins pas les disciplines scientifiques en accordant 3 heures à la Physique Chimie et 1h30 à la SVT.

L’enseignement de la SES permettra aussi aux élèves de se confronter dès la Seconde à des problématiques économiques et sociologiques, ce qui devrait les aider dans leur orientation. Enfin, les élèves de Seconde auront l’opportunité de choisir des enseignements optionnels : ils pourront suivre 1 ou 2 options et une troisième pour les étudiants latinistes ou hellénistes (Langues et Culture de l’Antiquité : Latin ou Grec).

Réforme du lycée

Les unités d’enseignement en cycle terminal

L’unité d’enseignement général apparaît toujours comme celle dispensant des enseignements élémentaires à tous les lycéens. Le rapport Mathiot vise particulièrement six domaines de compétences :

  • L’ancrage historique et territorial
  • Les Sciences
  • La Langue
  • L’international
  • Le corps
  • La réflexion sur le monde

L’enseignement classique des disciplines scientifiques est par ailleurs évacué du tronc commun et laisse place à un module d’enseignement scientifique concentré autour de quatre thématiques (matière, soleil, terre, son et musique).

Dès la rentrée 2023, l’enseignement scientifique sera marqué par la réintégration d’une heure et demie de Mathématiques en tronc commun. Cette intégration tardive permettra aux élèves n’ayant pas choisi la spécialité Maths de pouvoir bénéficier d’un enseignement général, leur permettant ainsi de prendre l’option Maths complémentaires en Terminale. Une bonne opportunité pour avoir la chance de peser dans la procédure d’admission à une filière sélective requérant le suivi de cours de Mathématiques.

Les modalités d’enseignement du Français devront quant à elles demeurer les mêmes dans la mesure où les épreuves anticipées de Français conservent leur architecture actuelle. Le principal défi pour les Lycées sera d’organiser les classes d’élèves, puisque seulement 17h30 d’enseignements ont lieu en commun.

L’unité d’approfondissement sera au cœur des questionnements des lycéens. Ils devront choisir parmi douze matières trois enseignements de spécialité en Première (3 x 4 heures) puis en conserver seulement deux en Terminale (2 x 6 heures). Un des enseignements de spécialité sera donc abandonné en fin de Première. Les deux autres seront poursuivis en Terminale.

 

LES DOUZE ENSEIGNEMENTS DE SPÉCIALITÉ 

C’est donc dans cette unité d’approfondissement que l’on retrouve les disciplines scientifiques prépondérantes. D’autant plus que les Mathématiques pourront être renforcées par une option Mathématiques expertes en Terminale. Une option Mathématiques complémentaires est également proposée à tous les élèves, dont ceux ayant abandonné la spécialité Mathématiques en Première. Un enseignement de spécialité pourra également renforcer l’Histoire-géographie, déjà présente dans le tronc commun. Il en va de même pour la Philosophie que l’on retrouve dans l’enseignement Humanités, Littérature et Philosophie. On retrouve dans cette large proposition d’enseignements de spécialité les prémices de l’enseignement supérieur et il est facile de se figurer des découpages plutôt littéraires ou scientifiques. Les enseignements peuvent en outre – comme en Seconde – être complétés par des options :

  • En Première : 1 option possible. Une seconde option est ouverte pour les élèves choisissant l’option Langues et cultures de l’Antiquité.

  • En Terminale : 1 option supplémentaire parmi

Le ministère a par ailleurs publié les statistiques de choix d’enseignement de spécialité formulés par les lycéens intégrant une classe de Première en Septembre 2022.

 

LES DOUZE COMBINAISONS LES PLUS FRÉQUEMMENT CHOISIES PAR LES ÉLÈVES

Les Mathématiques seules et la combinaison scientifique répliquant la maquette de la Première S arrivent très largement en tête de ce classement. Les disciplines scientifiques apparaissent encore comme des valeurs refuge du Lycée. Il est aussi intéressant de constater un certain succès des Sciences Économiques et de l’Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques. La SES devance d’ailleurs peut-être l’Histoire dans la mesure où cette dernière est déjà présente dans le tronc commun.

Enfin, l’unité d’accompagnement devrait représenter un volume horaire sanctuarisé afin d’initier une réflexion sur l’orientation (54h dès la Première). Bien que le nouveau Lycée s’organise pour accompagner les élèves, il est primordial pour chacun d’entre eux d’adopter une démarche active et de multiplier les opportunités d’échanges au sujet de leur orientation.

Un nouveau rythme en expérimentation

Cette fin des filières et le passage à une articulation en unités d’approfondissement ont amené le rapport Mathiot à proposer un rythme semestriel. Plusieurs lycées adoptent cette recommandation depuis l’application de la réforme.

Une organisation en semestres apparaît plus pertinente en face de la nouvelle architecture en unités du Lycée tournée vers l’enseignement supérieur. En effet, l’organisation trimestrielle ne convient plus forcément dans la mesure où les résultats du premier trimestre arrivent trop vite en Seconde et Première. Et le troisième trimestre souvent tronqué est peu utile pour l’orientation en classe de Terminale. Un passage au rythme semestriel permet non seulement d’adopter la même nomenclature que l’enseignement supérieur et surtout d’inscrire le travail des élèves dans une certaine continuité. Ils pourront ainsi disposer d’un plus grand nombre d’évaluations afin de mieux appréhender leur progression, que ce soit en vue de Parcoursup ou de l’examen du Baccalauréat.



Ma vie en école. Entretien avec Alexandre, étudiant en 3ème année à Sciences Po Paris et à Assas

 

Quel a été ton parcours de lycéen ? 

Élève au lycée Janson de Sailly à Paris dans l’ancienne filière ES, les matières telles que les SES et l’histoire-géographie m’intéressaient particulièrement. Cependant je n’éprouvais aucune aversion pour les mathématiques et le français, bien au contraire. Mon choix de formation post-lycée a donc difficilement émergé car j’aimais à peu près toutes les matières dispensées. 

 

Pourquoi t’es-tu orienté vers Sciences Po Paris ? 

Avec une formation pluridisciplinaire, exigeante et ne l’oublions pas, prestigieuse, je me suis dit que Sciences Po Paris serait une école où je pourrais m’épanouir sans me fermer trop de portes. Ce sont des discussions familiales, des réunions d’informations justement proposées par Ipesup mais aussi des échanges entre amis et professeurs qui ont donné naissance à ce nouvel objectif : celui d’intégrer Sciences Po Paris.

 

Comment se passe ta vie en école ? 

Super bien ! A travers ces cours variés et ces professeurs qui viennent de divers horizons, aussi bien académique que professionnel, on ne peut que s’épanouir d’un point de vue intellectuel dans cette école. De surcroît, ce 27 rue Saint-Guillaume est aussi mythique car nous rencontrons des personnes formidables, avec qui on se lie très vite d’amitié. 

 

Pourquoi as-tu choisi de compléter ton cursus à Sciences Po par une licence de droit à Assas ? 

En première année, on découvre une matière intitulé « Institutions politiques », une forme d’introduction au droit constitutionnel. J’ai trouvé ce cours extrêmement intéressant, il m’a donné envie d’en savoir plus concernant ce vaste domaine qu’est le droit, et je me suis donc inscrit en parallèle à une licence de droit à Assas. Bien que cela demande une charge de travail supplémentaire, c’est extrêmement enrichissant et je le recommande vivement. 

 

Participes-tu à la vie associative de Sciences Po et/ou d’Assas ? 

J’ai la joie de participer à deux associations : Sciences Po Nations unies, association qui organise des rencontres informelles avec des diplomates autour d’un jus d’orange et d’un croissant, mais aussi Sciences Po TV, une sorte de web télévision qui anime grandement la vie associative de cette école. Pour ce qui est d’Assas, puisqu’une journée ne dure seulement et malheureusement que 24h, je n’ai pu pour le moment m’engager dans une association.

 

Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ? 

L’un des atouts de Sciences Po est qu’il prévoit lors de la troisième année du Collège universitaire une année à l’étranger, parmi un choix de 471 universités partenaires dans le monde. J’avais choisi Shanghai, mais en raison du Covid 19, mon séjour a été annulé pour le premier semestre.

 

Quel est ton cours préféré ? 

Le cours de Sciences Politiques dispensé au second semestre de la première année en TD (en petite classe). N’ayant jamais abordé cette matière dans le secondaire, ce fut une vraie découverte et un réel plaisir que d’assister à ce cours. 

 

Quel est ton professeur préféré ? 

C’est justement mon professeur de conférence de Sciences Politiques, Ulysse Korolitski. Pédagogue, bienveillant et disposant d’un certain humour, c’était vraiment agréable d’aller à ce cours. 

 

Quelles sont à tes yeux les principales qualités de Sciences Po et d’Assas ? 

Avec d’un côté l’ouverture d’esprit, l’enseignement pluridisciplinaire, et l’engagement civique demandé à Sciences Po, et de l’autre une rigueur méthodologique, une exigence académique et une pédagogie remarquable à Assas, ces deux prestigieuses écoles se complètent parfaitement. 

 

As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ? 

« Soyez des ponts » prononça un professeur de Sciences Po lors de ma 1ère conférence de pré-rentrée. Il sous-entendait par cela non pas une figure acrobatique, mais d’être flexible, d’être l’individu qui va vers les autres même si autrui semble, a priori, différent de nous. 

 

Comment t’es-tu préparé au concours ? 

Je me suis inscrit à Ipesup en classe de 1ère et de Terminale. Tous les samedis matin, et parfois les dimanches, j’assistais à des cours afin de me préparer au mieux au concours. Ipesup, à travers les concours blancs et les discussions avec les professeurs, m’a fait comprendre à quel point la sélection allait être rude pour intégrer Sciences Po. En somme, Ipesup m’a permis de combler cet important écart de niveau qui existe entre le lycée et Sciences Po. 

 

En quoi a consisté ta préparation ? 

J’ai suivi le cycle continu d’Ipesup qui comprenait des cours tous les samedis matin, des concours blancs les dimanches, et deux à trois oraux de préparation à l’oral d’admission. 

 

Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ? 

De la méthodologie tout d’abord. Un excellent lycéen, s’il n’acquiert pas les outils méthodologiques propre à Sciences Po, aura du mal à franchir la grille du 27 rue Saint-Guillaume. Ipesup m’a ainsi permis d’obtenir ces outils mais m’a aussi rendu plus rigoureux. Il est vraiment important de souligner l’écart de niveau entre le lycée et Sciences Po : la prise de conscience de cet écart a aussi été un élément important que m’a apporté le groupe Ipesup. 

 

Conseillerais-tu la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ? 

Incontestablement. Il m’eut vraiment été difficile, pour ne pas dire impossible, d’intégrer Sciences Po sans Ipesup. La qualité et l’exigence des professeurs de cet établissement sont de vrais atouts. De plus, rencontrer d’autres élèves d’Ipesup et se dire qu’on n’est pas seul à travailler les samedis et dimanches, nous incite et motive d’autant plus à préparer ce concours. 

 

Quels sont tes projets ? 

Ils sont encore assez flous. Initialement je souhaitais devenir diplomate. Mais à travers différents cours, je constate que le monde de l’entreprise m’attire aussi. J’espère que le séjour à l’étranger et les stages m’aideront à préciser mon projet professionnel. 

 

As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ?  

Le concours est sélectif certes, mais il est loin d’être impossible à réussir. Si vous êtes déterminés, que vous avez confiance en vous, et que surtout vous êtes préparés à ce concours, il y a de grandes chances pour que vous franchissiez le seuil du 27 rue Saint-Guillaume. Renseignez-vous bien sur l’école, ses origines, son histoire, ses disciplines, car le jour de l’oral, nombreux sont les candidats qui sont déstabilisés car ils n’ont pas réussi à citer les enseignements fondamentaux de première année. 

 

Merci à toi Alexandre d’avoir accepté cet entretien !

Pour en savoir plus sur le concours de Sciences Po, nous vous invitons à rejoindre nos réunions d’information.

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Pour vous préparer au mieux à la rentrée, a fortiori dans le contexte de fermeture des lycées de mars à septembre, Prépasup vous permet de consolider vos acquis et d’anticiper le programme dès l’été. Retrouvez ci-dessous tous nos stages de pré-rentrée pour y parvenir.

Stage de pré-rentrée Seconde 

Parcours socle maths + français sur 6 jours

  • 2h de maths par jour
  • 2h de français par jour
  • Tarif : 580 euros 
  • Date : du lundi 24 au dimanche 29 août 2020 

Détails

Afin de préparer au mieux la rentrée en lycée, Prépasup vous propose de consolider ces deux matières incontournables que sont le français et les mathématiques.

Ce stage intensif permettra d’une part de réactiver les connaissances acquises en troisième et d’autre part, d’initier dès la fin de l’été les élèves au programme de l’année de seconde.

Après les multiples perturbations engendrées par la crise sanitaire dans la majorité des établissements scolaires au printemps dernier, le but de ce stage est également d’aider les élèves à appréhender leur rentrée le plus sereinement et le plus efficacement possible.

L’année de seconde, en raison de la récente réforme du Baccalauréat, est de surcroît devenue déterminante : c’est durant cette année que les choix des enseignements de spécialité pour la première et la terminale, cruciaux car conditionnant la poursuite des études après le Baccalauréat, devront être faits.

Le français demeure un élément de stabilité durant cette période de changement. Quels que soient les choix de spécialités en première, il constituera pour tous les lycéens une épreuve déterminante du Baccalauréat. Les notes obtenues à l’écrit comme à l’oral feront l’objet d’une attention toute particulière sur Parcoursup durant l’année de terminale. Il est donc fondamental de commencer à anticiper cette épreuve dès la seconde.

Les mathématiques, dans la configuration du nouveau Baccalauréat, sont désormais sorties du tronc commun pour le Baccalauréat. Le choix, en fin de seconde, de leur maintien ou non comme spécialité en première est souvent perçu comme complexe par les élèves et leurs familles. Consolider le niveau en mathématiques en seconde offre aux élèves la possibilité de faire un « vrai » choix en fin d’année scolaire, non limité par des lacunes trop difficiles à surmonter, mais déterminé par un goût réel pour la matière et/ou une perspective d’étude supérieure nécessitant le maintien des mathématiques.

Option méthodologie  : 3h par jour sur 2 jours les après-midis

  • Tarif : 160 euros

Détails

L’entrée en lycée est un moment de transition important dans la vie d’un élève, qui doit devenir, très rapidement, bien plus autonome qu’au collège.

La classe de seconde est devenue déterminante dans le contexte de réforme du Baccalauréat et du poids accru du contrôle continu. Les élèves devront s’adapter très rapidement à un nouveau rythme et à des exigences nécessitant un travail personnel efficace.

Ces deux demi-journées seront consacrées à des ateliers pratiques d’apprentissage des méthodes de travail nécessaires pour appréhender sereinement et efficacement l’année de seconde.

  • Apprentissage des techniques de rédaction et de prise de notes
  • Apprentissage des techniques de révision et d’assimilation des cours
  • Développement et maitrise de l’expression écrite
  • Initiation à la culture générale

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Stage de pré-rentrée Première

Préparation aux matières clef de Première : 10 jours

  • Jusqu’à 2 enseignements de spécialité possibles (maths/ HGGSP / SES / physique) + le français
  • Organisation :
    • Du 17 au 20 août (4 jours) : révision du programme de seconde [reprise des points non vus en fin d’année scolaire – confinement – nécessaires à la compréhension du programme de 1ère]
    • Du 24 au 29 août (6 jours) : fin des révisions/ initiation au programme de 1ère : maîtriser les bases essentielles avant la rentrée
  • Tarif : 460 euros par matière 

Détails : Pour vous préparer au mieux à la rentrée, Prépasup vous propose de consolider vos acquis de seconde, tout en vous initiant aux programmes de première en français et dans vos spécialités respectives.

Après les multiples perturbations engendrées par la crise sanitaire dans la majorité des établissements scolaires, le but de ce stage est de permettre aux élèves d’appréhender leur rentrée le plus sereinement et le plus efficacement possible.

La classe de première représente en effet une étape déterminante dans la réussite du Baccalauréat, dont une grande partie sera évalué en contrôle continu dès cette année scolaire. Le Baccalauréat de français en est par ailleurs l’horizon.

Ce stage constituera pour les élèves une transition entre la seconde et les toutes nouvelles exigences et complexités du programme de première.

 Nouveauté : Week-end Méthodologie (écrit + oral)

Apprendre les méthodes de travail indispensables/ Travailler l’expression orale

  • Heure de cours : 12h de cours (6h / jour)
  • Dates : 22/23 août
  • Tarif :  310 euros le week-end

Détails

L’entrée en classe de Première, en raison de la réforme du Baccalauréat et du poids du contrôle continu, est devenue une étape déterminante pour les élèves qui devront très rapidement s’adapter aux exigences d’un programme complexe, nécessitant un surcroît de travail personnel et autonome. C’est pourquoi deux demi-journées de ce week-end seront consacrées à des ateliers de méthodologie spécifiques : prise de notes, organisation du travail chez soi, fiches de révision, repères de culture générale etc.

Parallèlement, c’est en première que la plupart des élèves passeront leur premier oral d’examen : celui du français du Baccalauréat. Peu habitués à travailler leur expression orale dans leurs lycées – discipline qui y est rarement pas enseignée en soi –  beaucoup d’élèves, s’ils maîtrisent le fond de leur épreuve, se retrouvent souvent déstabilisés quant à la forme, décontenancés face à leur jury le jour J.

L’aisance oratoire ne s’improvise pas et doit se travailler sur le long terme. C’est pourquoi le week-end sera complété de deux demi-journées entièrement consacrées à des exercices dédiés à l’art oratoire : travail sur le placement de la voix, posture corporelle, communication non verbale, travail sur l’affirmation de soi, construction et défense d’une argumentation…

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Stage de pré-rentrée Terminale

Préparation aux matières clef de la terminale [nouveau programme, Baccalauréat 2021]

  • Cours : Maths, physique, SES, HGGSP [jusqu’à 2 spécialités possibles + initiation à la philosophie* ; physique et SES incompatibles] sur 10 jours
  • Organisation
    • du lundi 17 au jeudi 20 août : révision des bases du programme de 1ère non vues en fin d’année scolaire (en raison du confinement) nécessaires à la compréhension du programme de terminale
    • du lundi 24 au samedi 29 août : fin des révisions et initiation au programme de terminale
  • Tarif : 460 euros par matière [20h de cours, 2h/ jour] 

 *Initiation à la philosophie sur 6 jours du 24 au 29 août [compatible avec 1 à 2 spécialités ci-dessus]

  • Tarif : 280 euros

Détails : Afin de vous accompagner au mieux pour votre rentrée, Prépasup vous propose de consolider vos acquis de première, tout en vous initiant aux nouveaux programmes de terminale, concernant les enseignements de spécialité (dont les programmes 2020-2021 sont inédits) mais également la philosophie, matière encore méconnue des élèves, et qui pourtant, fait partie des deux seules matières qui seront évaluées en épreuves finales, en toute fin de terminale (avec le Grand Oral).

Après les multiples perturbations engendrées par la crise sanitaire dans la majorité des établissements scolaires, le but de ce stage est de permettre aux élèves d’appréhender leur rentrée le plus sereinement et le plus efficacement possible.

La classe de terminale représente un enjeu crucial non seulement pour l’obtention du Baccalauréat, mais également pour la poursuite des études dans le supérieur : ce sont les notes des deux premiers trimestres qui seront examinées sur Parcoursup, permettant aux établissements de l’enseignement supérieur de sélectionner les dossiers. Les notes obtenues dès le début de l’année scolaire seront donc décisives.

Ce stage constituera pour les élèves une transition entre la première et les toutes nouvelles exigences et complexités du programme de terminale, totalement inédit à la rentrée 2020.

Nouveauté : Week-end Méthodologie (écrit + oral)

Apprendre les méthodes de travail indispensables/ Travailler l’expression orale 

  • Heure de cours : 12h de cours
  • Dates : 22/23 août
  • Tarif : 310 euros le week-end

Détails : En raison de l’imminence de Parcoursup dès le 2e trimestre et du Baccalauréat, évalué en grande partie en contrôle continu tout au long de l’année, les élèves de terminale devront très vite adopter un rythme de travail personnel et autonome, leur permettant de réussir tant dans leurs enseignements communs, avec la découverte de la philosophie, que dans leurs enseignements de spécialité, dont les programmes, inédits, s’avèrent complexes de l’avis des professeurs de Prépasup.

C’est pourquoi deux demi-journées de ce week-end seront consacrées à des ateliers de méthodologie spécifiques : prise de notes, organisation du travail chez soi, fiches de révision, repères de culture générale etc.

Parallèlement, pour la première fois en 2021, les élèves de terminale vont passer cette toute nouvelle épreuve qu’est le Grand Oral, seule épreuve finale maintenue en toute fin d’année scolaire avec la philosophie. Si sur le fond les élèves seront évalués sur un projet au long cours mené en première et terminale à partir de leurs enseignements de spécialité, cette épreuve a aussi pour vocation affirmée d’évaluer les compétences oratoires des candidats, d’où son nom. Or, peu de temps est généralement consacré au lycée pour étudier et mettre en pratique les techniques de l’oral de façon spécifique.

L’aisance oratoire ne s’improvise pourtant pas et doit se travailler sur le long terme. C’est pourquoi le week-end sera complété de deux demi-journées entièrement consacrées à des exercices dédiés aux méthodes de l’expression orale : travail sur le placement de la voix, posture corporelle, communication non verbale, travail sur l’affirmation de soi, construction et défense d’une argumentation…

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  • Anticipez la rentrée avec les stages Prépasup
  • Ma vie en école. Entretien avec Tommy, étudiant en 4ème année à Sciences Po Paris et à HEC

    Quel a été ton parcours de lycéen ?

    J’ai effectué mon lycée à Notre Dame de la Providence à Vincennes, où j’ai suivi une scolarité en section scientifique. J’étais au début du lycée passionné par la biologie et pensais à médecine, bien loin de Sciences Po à ce moment-là.

     

    Pourquoi t’es-tu orienté vers Sciences Po Paris ?

    Le jeu des hasards et des rencontres. J’avais en première scientifique un professeur d’histoire qui venait de Sciences Po, qui a repéré mon intérêt pour l’histoire et la culture générale et qui n’a cessé de me répéter de passer le concours. J’ai fini par me renseigner sur cette école et plus je m’y suis intéressé, plus il m’a semblé que c’était une formation faite pour moi ! J’ai effectué un virage à 360° et j’ai passé toute la fin de ma première et ma terminale à préparer Sciences Po, je ne pensais plus qu’à cela.

     

    Tommy est étudiant en 4ème année à Sciences Po Paris et HEC

    Comment se passe ta vie en école ?

    Encore mieux que ce que j’avais imaginé. J’espérais tellement pouvoir intégrer Sciences Po que je me rappellerai toujours la première fois que j’ai passé la grille du 27 rue Saint Guillaume. Les cours, les associations, le campus, les camarades de promotion, les conférences … Aucune chance de s’ennuyer. Je suivais aussi une licence de philosophie à Paris IV Sorbonne ce qui me laissait moins de temps disponible mais j’ai tout de même assisté à de nombreuses conférences et événements en plus des cours normaux.

     

    Participes-tu à la vie associative de Sciences Po et d’HEC ? 

    Lorsque je suis arrivé à Sciences Po, je me suis investi dans deux associations : Révolte-toi Sciences Po, association d’art oratoire, et Art-core, l’équipe de danse de l’école. J’ai pris la vice-présidence de Révolte-toi en deuxième année, puis la présidence de l’association en entrant en master. Il a été plus difficile de m’investir dans la vie associative d’HEC cette année car j’étais alors président de Révolte-toi Sciences Po, et ai dû partager mon temps entre les cours à HEC et les événements de l’association rue Saint Guillaume. J’ai tout de même animé des cours de danse tous niveaux sur le campus d’HEC durant l’année.

     

    Ton cursus prévoie-t-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

    J’ai effectué deux stages durant mon collège universitaire, l’un au cabinet du Maire de ma ville, l’autre au Sénat comme collaborateur parlementaire. J’ai ensuite effectué ma troisième année à l’étranger au King’s College de Londres où j’ai pu étudier la stratégie militaire et la théorie politique. J’ai ensuite rejoint HEC en double diplôme avec Sciences Po, cursus qui prévoit deux stages de 6 mois. J’effectue actuellement le premier au sein d’un cabinet de conseil en stratégie.

     

    Quel est ton cours préféré ?

    Difficile de choisir, mais je dirais « Crime et châtiment », un cours formidable que j’ai pu suivre en deuxième année et enseigné par Hélène Bellanger, historienne spécialiste de la justice pénale. Ce cours mêle philosophie, histoire et droit, et s’intéresse à la théorie et à l’histoire de la justice pénale : comment les sociétés perçoivent-elles et définissent-elles le crime, comment y répondent-elles, quelles ont été les grands moments historiques d’évolution du droit pénal … autant de questions traitées pendant le semestre. Le cours commence par traiter le crime dans l’Antiquité puis au Moyen-Age, puis termine en s’intéressant aux grands procès pénaux de l’histoire moderne et invite les élèves à se rendre au tribunal pour suivre des audiences. Un cours passionnant qui invite à une réflexion sur la justice, le procès, le rôle du tribunal et de l’Etat et constitue une excellente illustration du « temple de la culture générale » qu’est Sciences Po.

     

    Quel est ton professeur préféré ?

    Sans hésiter Fréderic Gros, professeur de pensée politique à Sciences Po. Le cours suivi en première année du tronc commun intitulé « Soumission ou Révolte, le sujet politique en question » s’intéresse à la question de l’obéissance et de la désobéissance en politique, et pose la question de la limite de l’obéissance à l’ordre politique. Utilisant un corpus de texte de philosophie très varié allant de Machiavel à l’horreur moderne du totalitarisme, et s’appuyant sur des expériences de sociologie comportementale comme l’expérience de Milgram, Fréderic Gros essaie de faire réfléchir ses élèves à cette question centrale de l’obéissance ou de la désobéissance au pouvoir. Un professeur passionnant et passionné qu’il est impossible de ne pas écouter parler.

     

    Le jardin de Sciences Po, lové entre le 27 de la rue Saint-Guillaume et la rue des Saints-Pères

     

    Quelles sont à tes yeux les principales qualités de Sciences Po et d’HEC ?

    La principale qualité de Sciences Po est selon moi l’offre de cours extrêmement diversifiée. En plus d’un tronc commun très généraliste qui permet d’avoir une vision d’ensemble de la société, le nombre incroyable d’électifs proposés (pas moins de 100 électifs différents en deuxième année) permet de s’intéresser à des sujets très spécifiques et variés, et permet à des étudiants de deuxième année de suivre deux années totalement différentes, certains étudiants n’ayant aucun cours en commun au sein de la même promotion. Une autre force de l’école est la qualité des intervenants, qui pour beaucoup ne sont pas des universitaires et viennent à Sciences Po donner une conférence une fois dans la semaine en plus de leur emploi. C’est ainsi que j’ai pu suivre les cours du DRH de l’Assemblée Nationale en histoire de l’État, du chef économiste d’une grande banque en macroéconomie, du conseiller finance du premier ministre en finance internationale et d’un député en droit constitutionnel.

    HEC propose aussi de très nombreux électifs tout comme Sciences Po, mais a surtout un très solide tronc commun en gestion, finance et management. Le programme est assez intense, mais il permet réellement d’avoir une vision solide du secteur privé, du monde de la tech et de la finance en suivant ces cours. Enfin, tout comme à Sciences Po, de nombreuses personnalités du monde politique et économique sont régulièrement invitées pour des conférences qui constituent un moment d’échange privilégié pour les étudiants. C’est ainsi que la rentrée solennelle de Sciences Po a donné la parole au Premier Ministre il y a deux ans, et que celle d’HEC a donné la parole cette année à Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal.

    Enfin, les très nombreuses associations des deux écoles permettent une vie associative extrêmement riche : les cours ne sont qu’un aspect de la vie étudiante dans ces deux écoles !

     

    As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ?

    Je me rappelle de ma deuxième année à Sciences Po, où le tronc commun est moins lourd en volume horaire et où il est possible de choisir plus de cours électifs très diversifiés. J’avais cours jusqu’à 21h le Lundi (et oui parfois à Sciences Po on travaille tard), et mes deux derniers cours étaient très contrastés : alors que de 17h à 19h je suivais un cours d’« écoute de la musique romantique au 19ème siècle », qui consistait en l’écoute et l’analyse de nombreux morceaux, le cours suivant était un cours de finance internationale en anglais. Après deux heures passées à écouter Beethoven, arriver à 19h dans un cours sur les variations de la monnaie et la théorie des avantages comparatifs en anglais était une épreuve douloureuse !

     

    Comment t’es-tu préparé aux concours ? 

    Ipesup bien sûr. Sur les conseils de mon professeur d’histoire de l’époque qui m’avait orienté vers Ipesup, alors déjà premier dans la préparation à ce concours. Je me rappelle m’être décidé à préparer le concours réellement en Juin à la fin de mon année de première. J’ai envoyé mon dossier pour Ipesup juste avant le départ en vacances pour m’inscrire à l’année de préparation démarrant par un stage en août, et ai eu le sentiment d’être à la dernière limite pour commencer à préparer le concours. J’ai redoublé d’effort à Ipesup car j’étais avec des camarades préparant les épreuves parfois depuis plus d’un an, et cela a finalement payé.

     

    En quoi a consisté ta préparation ?

    J’ai suivi la préparation annuelle d’Ipesup, qui consistait en deux semaines de stage en août, puis des cours tous les samedis matin, trois concours blancs les dimanches, et enfin trois oraux de préparation à l’oral d’admission. Le samedi matin alternait des cours d’histoire, d’anglais, et l’option littérature et philosophie.

     

    Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ?

    Avant toute chose, de la rigueur et de la méthodologie. Je n’étais pas un mauvais élève mais j’avais un réel problème de méthodologie. Mes copies étaient intéressantes mais mal organisées, mal structurées, trop « brouillon ». A Ipesup j’ai appris la rigueur de la dissertation, et mes copies ont réellement gagné en qualité à chaque concours blanc, au point de finir au palmarès des meilleures copies d’histoire du concours de Sciences Po et copie de correction de l’épreuve. Ensuite ce fut aussi la culture générale, le cours de littérature et philosophie était une réelle leçon de vie !

     

    Conseillerais-tu la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

    Sans hésiter. J’y ai rencontré des professeurs brillants et des élèves aussi motivés que moi. Je me suis rendu compte lors de cette préparation à quel point je n’étais pas prêt du tout avant cela. Je n’aurais jamais pu réussir le concours sans ces longs mois de suivi et d’entrainement.

     

    Quels sont tes projets ?

    Vaste question, le problème de Sciences Po est qu’il y a parfois trop de choix. L’orientation en master est un grand débat, les carrières sont tellement diversifiées selon le choix de master. C’est encore plus large au sein du double diplôme Sciences Po-HEC où les débouchés des deux écoles s’ouvrent à nous … Il me reste encore deux ans pour y réfléchir intensément, et les deux stages dans le privé puis le public servent généralement à se décider.

     

    As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ? 

    Ça vaut le coup ! Il est parfois difficile de se forcer à venir en cours le samedi matin et le dimanche quand la plupart de nos camarades se reposent. Pour beaucoup de mes amis, la Terminale était la dernière année de repos avant de devoir travailler intensément dans le supérieur, de rentrer en prépa, en médecine, en droit, ou la sélection est très rude et souvent sur plusieurs années. Travailler au maximum pendant l’année de Terminale pour un concours est difficile, il y a le bac en même temps en perpétuel horizon. Mais cela vaut le coup, réellement, sincèrement.

    Une fois reçu à Sciences Po, le stress de la sélection a disparu alors qu’il ne faisait que commencer pour mes camarades. On travaille à Sciences Po bien sûr, souvent beaucoup, mais il n’y a pas cette pression extrême de la part des professeurs, cette angoisse permanente des étudiants qui espèrent garder leur place l’année prochaine ou réussir leurs concours dans 2 ans. On a souvent tendance à prendre la terminale à la légère mais c’est souvent là que tout se joue !

    J’ai découvert à Sciences Po tout ce que j’espérais trouver, et plus encore, et a posteriori je me félicite d’avoir autant travaillé pendant ma Terminale, suivi les cours le samedi, les concours le dimanche. Sincérement, ça vaut le coup !

     

    Merci à toi Tommy d’avoir accepté cet entretien !

    Pour en savoir plus sur le concours de Sciences Po, nous vous invitons à rejoindre nos réunions d’information.

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    Livres, podcasts, BD : nos conseils de lecture pour l’été

    A nos futurs stagiaires qui passeront la fin du mois d’août sur nos bancs — ou seront bien installés chez eux car cette année, nos professeurs viennent à domicile grâce aux cours en digital !—, pour aborder en avant-première le programme de leur année de lycée, et à tous les lycéens de France, nous proposons quelques conseils de lecture pour l’été.

    Bonne lecture à tous !

    Retrouver la liste complète des ouvrages > Nous suivre >



    Bac 2021 : le choc de la Physique-Chimie en classe de Terminale

    Les principaux éditeurs de manuels scolaires (Hachette, Belin, Nathan, Bordas, Hatier) ont dévoilé la structure et le contenu du programme de Physique-Chimie pour les élèves de Terminale qui auront opté pour cet enseignement de spécialité. La lecture attentive de ces ouvrages révèle un programme ardu, dense, accordant une place prépondérante aux mathématiques appliquées. Quelles sont les raisons d’une telle élévation du niveau ?

     

    L’enseignement de la Physique-Chimie avant la réforme

    Entre l’institution des trois séries (L, ES et S) du baccalauréat général en 1993 et la réforme du bac 2021, la matière a connu trois programmes sensiblement différents. Les deux premiers, qui ont eu cours respectivement entre 1993 et 2003 et entre 2003 et 2013, étaient des programmes exigeants qui accordaient une place prépondérante aux mathématiques appliquées. Les épreuves du baccalauréat comprenaient des énoncés courts, sans documents, faisant appel à des mathématiques d’un niveau élevé.

    Entre 2013 et la réforme que nous connaissons, a été mis en place un programme que l’on pourrait qualifier de « documentaliste » : les épreuves contenaient de nombreux documents à lire, et l’élève devait croiser les informations tirées du document et celles apprises dans le cours pour pouvoir répondre aux questions. Le programme, moins formalisé que les précédents, excluait les mathématiques appliquées à la chimie et comprenait par ailleurs plusieurs chapitres accessibles tournés vers le monde contemporain : l’écologie, le numérique, etc.

     

    Le retour d’une prépondérance des mathématiques appliquées

    Avec la réforme du bac 2021, on assiste à un retour en force des mathématiques appliquées à la physique, mais aussi à la chimie, ce qui pour les élèves de Terminale pourra constituer une difficulté nouvelle, puisque cette approche nest pas présente dans le programme de Première et que depuis sept années, elle était absente en classe de Terminale. La présence de mathématiques dans tous les chapitres risque de provoquer un choc de niveau entre des programmes de Seconde et de Première plutôt homogènes, peu mathématisés et un programme de Terminale dense et complexe. Parmi les vingt chapitres à couvrir en Terminale, on trouve quatre chapitres dont seul le titre est en français. Le reste du cours se compose uniquement de formules mathématiques, dont certaines sont si complexes qu’on a pu les retrouver dans certains programmes du supérieur. 

    A cette première difficulté s’ajoute une déconnexion des rythmes des programmes de mathématiques et de physique-chimie. Depuis plusieurs années en effet, certaines notions comme les primitives et les équations différentielles sont abordées plus tôt en cours de physique-chimie qu’en cours de mathématiques. L’accès à ces notions, directement appliquées à des cas concrets sans avoir été expliquées de manière abstraite en cours de mathématiques, devient particulièrement difficile.

    Le nouveau programme accorde par ailleurs moins d’importance aux questions contemporaines que le programme précédent. On retrouve quelques chapitres pouvant appeler des problématiques actuelles, comme celui consacré aux piles qui peut ouvrir sur les véhicules électriques, mais le programme est dans l’ensemble plus « classique », semblable aux programmes institués entre 1993 et 2013.

     

    Un nouveau programme d’un niveau plus élevé, creusant le fossé entre la Première et la Terminale

    Ainsi, l’enseignement de spécialité de physique-chimie risque d’être extrêmement dense (20 chapitres à traiter en 24 semaines de cours) et ardu à partir de cette année en classe de Terminale. Il exigera un niveau solide en mathématiques. Dans ce contexte, il serait légitime de se demander pourquoi l’élévation du niveau n’est pas plus progressive dans cette matière entre la classe de Seconde et celle de Terminale. Un premier élément de réponse peut être trouvé dans le niveau de maturité de l’élève, davantage prêt à se confronter à des notions exigeantes en Terminale qu’en classe de Première. Ensuite, il est à noter que depuis la réforme du collège, les enseignants sont tenus de traiter une quarantaine de chapitres en trois années, sans se voir imposer d’ordre ou de cheminement d’une année sur l’autre. Les professeurs ne suivant pas systématiquement leurs élèves de la classe de Cinquième à la Troisième, il arrive que ces derniers rejoignent la Seconde sans avoir traité tels ou tels chapitres. Un travail d’homogénéisation des niveaux apparaît donc central en classe de Seconde, et se poursuit en Première, ce qui laisse peu de place à l’abord de notions très complexes appelant divers pré-requis.

    Alors qu’en mathématiques, c’est entre la classe de Seconde et la Première que la réforme entérine un choc de niveau, c’est entre la Première et la Terminale que le fossé risque de se creuser en Physique-Chimie à la rentrée.

    le programme de Terminale en Physique-chimie

     

    Une élévation du niveau qui répond à une ambition de mieux préparer les élèves aux études scientifiques, mais qui risque de pénaliser ceux qui ne l’auront pas anticipée

    Pour comprendre les raisons d’une telle réforme dans cette matière, il faut revenir à l’organisation de l’ancien bac : avant 2020, la série scientifique était composée d’élèves ayant pour projet de faire médecine ou de rejoindre une classe préparatoire scientifique, mais aussi de bons élèves indécis qui ne souhaitaient pas se fermer de portes. C’est ainsi que de nombreux bacheliers scientifiques rejoignaient chaque année des filières où les mathématiques et la physique-chimie ne constituent pas un pré-requis, comme le droit, Sciences Po, ou même les filières littéraires.

    En permettant à l’élève de choisir librement chacun de ses enseignements de spécialité, la réforme du bac 2021 suppose que ceux qui ne souhaitaient pas se fermer par exemple la porte d’une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce n’opteront pas nécessairement pour la physique-chimie, puisqu’ils pourront choisir indépendamment de suivre un ou plusieurs enseignements de mathématiques d’un bon niveau (spécialité mathématiques, mathématiques complémentaires et maths expertes), utiles en prépa HEC. L’esprit de la réforme semble donc être de mieux spécialiser les élèves dans les enseignements de spécialité, afin de mieux les préparer à des études supérieures directement en lien avec la matière choisie.

    Dans ce contexte, la réintroduction d’un programme de physique-chimie plus classique, exigeant et mathématisé, prend sens. Il n’en demeure pas moins que les élèves ayant choisi cet enseignement de spécialité devront redoubler d’efforts pour réussir dans cette matière dont le niveau a très clairement augmenté avec la réforme.

     


    Avec la contribution de Tony Kessedjian, professeur de Physique-Chimie à IPESUP, auteur de Physique-Chimie publié chez Ellipse dans la collection Cap sur le Bac’ et co-auteur de deux ouvrages sur les concours des écoles d’ingénieur post-bac.

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    Entretien avec Sixtine, étudiante en Finance et Stratégie, passée par le double diplôme Sciences Po Paris – Columbia

    Après une année de prépa Sciences Po Paris suivie à Ipesup en parallèle de ton année de Terminale, tu as rejoint l’IEP de Paris, puis son double diplôme avec Columbia.

     

    Quel a été ton parcours de lycéenne ?

    Je suis entrée au lycée Victor Duruy (Paris) en seconde où j’ai effectué ma scolarité jusqu’à mon bac. En première, je me suis orientée assez naturellement vers la section Économique et Sociale où j’allais poursuivre les enseignements qui m’intéressaient jusqu’alors : histoire-géo et SES. Je m’y suis beaucoup plu, même si je regrette a posteriori de ne pas avoir fait plus de mathématiques au lycée – qui m’auraient été très utiles plus tard pour faire de l’économie. Parallèlement, je me suis engagée en tant que membre du conseil d’administration, présidente du conseil de la vie lycéenne et j’ai participé à la création d’un club de débat. J’ai finalement obtenu mon bac en juin 2016.

     

    Pourquoi t’es-tu orientée vers Sciences Po Paris ?

    Assez jeune, vers la fin du collège, j’avais déjà en tête l’idée de vouloir intégrer Sciences Po. J’écoutais ma famille parler de politique et j’étais intéressée par les opinions conflictuelles qui émergeaient des discussions. Aussi, les débats des élections présidentielles de 2007 et 2012 m’ont captivée, tant sur la forme (qualités oratoires des candidats…) que sur le fond. Je lisais et écoutais l’actualité assez régulièrement. De plus, je ne savais pas précisément ce que je voulais faire, donc un cursus généraliste était ce que je recherchais. C’est donc assez naturellement que j’ai décidé de préparer le concours de Sciences Po.

     

    Tu as suivi un double cursus à Sciences Po et à Columbia, en quoi cela consiste-t-il ?

    J’ai suivi le Double Diplôme Sciences Po – Columbia en quatre ans (à la différence du cursus classique de Sciences Po qui s’effectue en trois ans.) Les deux premières années sont à Sciences Po, à Reims ou à Paris en fonction du moment où l’on intègre le diplôme (pour ma part, j’ai intégré le DD en 2ème année, j’étais donc sur le campus de Paris), les deux dernières à Columbia. Ce cursus permet à l’étudiant d’être diplômé des deux universités. J’ai donc été élève autant à Sciences Po qu’à Columbia – à la différence de la troisième année du cursus classique où l’étudiant est en « échange » avec l’université partenaire.

    L’un des beaux atouts de ce diplôme est que l’on est « élève » dans les deux universités (et non élève en « échange »), ce qui permet de vivre une expérience académique très intense dans les deux établissements. Si Sciences Po offre un enseignement généraliste les deux premières années, on peut se spécialiser (ou non) à Columbia en choisissant une « majeure » – Sciences Politiques, Économie, Histoire… Pour ma part, j’ai choisi une majeure de Sciences Politiques, avec un intérêt poussé pour l’économie politique.

    Pour ce qui concerne la vie quotidienne, c’est assez génial de vivre à Paris pendant deux ans et d’enchaîner à New York, d’avoir une éducation bilingue, de vivre dans ces deux villes qu’on ne connaît jamais assez. Mon ressenti général sur ces quatre ans est très positif. Un point à améliorer serait la communication entre les deux universités au moment du passage des élèves d’un établissement à l’autre – les choix académiques des élèves de Sciences Po ne sont pas toujours transmis de façon fluide à Columbia, ce qui peut créer des difficultés dans la scolarité à Columbia.

    Le coût des études à Sciences Po se calcule à partir d’un barème dépendant du revenu des parents.

    A Columbia, les frais de scolarité sont très élevés (60.000 $ par an) mais les financer se planifie bien. Les banques font des prêts très avantageux et il existe des systèmes de bourse qui permettent à l’étudiant de ne pas trop s’endetter.

     

    Que retiens-tu de ta scolarité à Columbia ? 

    Mes deux années à New-York ont été particulièrement intenses. J’ai énormément travaillé car les cours demandent beaucoup d’investissement la plupart du temps. Le système académique est encourageant, tous les élèves qui travaillent réussissent. Globalement, j’ai l’impression de m’être éloignée du confort que j’avais – linguistique, culturel, académique… – lorsque j’étais à Sciences Po pour arriver dans une université où il a fallu je fasse vraiment mes preuves pour réussir.

     

    le campus de Columbia Univesity
    Le campus de Columbia University

    Maintenant que tu es de retour à Paris, quel master envisages-tu à Sciences Po ? Pour quelles raisons ?

    J’ai longtemps hésité entre Affaires Publiques, Droit Économique et Finance et Stratégie. J’ai finalement choisi le dernier. Même si les enseignements ne me semblent pas intrinsèquement intéressants (comptabilité, stratégie de l’entreprise, marketing…), ils ont pour avantage d’être concrets et utiles pour un bon nombre d’opportunités professionnelles. Aussi, après avoir disserté pendant quatre ans sur des centaines de sujets qui m’ont appris à raisonner, j’ai envie d’essayer d’autres exercices que le « commentaire ».

     

    Participes-tu à la vie associative de Sciences Po ?

    Au Collège Universitaire, j’ai créé avec un ami une plateforme médiatique qui avait pour but de diffuser des interviews de professeurs de Sciences Po à propos des élections présidentielles de 2017. Ce projet a eu le label « d’initiative étudiante », c’est-à-dire que c’était un projet voté par les étudiants de Sciences Po et reconnu par l’administration – nous avions notamment du matériel à disposition.

    Pour ma scolarité en master je viens d’intégrer la Junior Consulting de Sciences Po (JCSP). La JCSP est la junior entreprise de Sciences Po qui offre des services similaires à un cabinet de conseil pour ses clients, et qui donne l’opportunité aux étudiants de découvrir les métiers du conseil.

     

    Sixtine en pleine interview d'un professeur de Sciences Po
    Sixtine en pleine interview d’un professeur de Sciences Po sur l’élection présidentielle de 2017.

    Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

    Au Collège Universitaire, un stage « de terrain » en fin de première année était prévu : j’ai passé deux mois en Inde à New Delhi dans une ONG – j’ai adoré. Ensuite j’ai fait des stages « d’été » (non obligatoires) : un au journal Le Monde, un autre dans une entreprise de communication, et cet été au pôle FinTech et innovation de l’ACPR (Banque de France). Le master de Finance et Stratégie prévoit une année de césure qui sera l’occasion de faire deux stages de six mois, en France ou à l’étranger.

     

    Quel a été ton cours préféré au Collège universitaire ?

    J’ai adoré les cours d’histoire, et plus particulièrement celui d’histoire du XIXème siècle. Ce cours très détaillé, destiné à exposer les dynamiques historiques du XIXème siècle, m’a donné l’opportunité de lire une multitude d’articles et de livres passionnants. J’ai été très agréablement surprise de la différence des méthodes d’enseignement de l’histoire entre le lycée et Sciences Po : le croisement des sources primaires/secondaires et les débats historiographiques que nous exposaient nos professeurs m’ont permis d’entrevoir la passionnante démarche du travail d’historien.

     

    Comment t’es-tu préparée aux concours de Sciences Po Paris ? En quoi a consisté ta préparation ?

    Je me suis inscrite à IPESUP l’été entre mon année de première et de terminale, où j’ai suivi un stage d’été intensif de deux semaines avec un premier concours blanc. A partir de septembre en terminale et jusqu’au concours, j’allais le samedi après-midi à IPESUP suivre des cours de préparation et j’allais également passer les concours blancs organisés par IPESUP. Parallèlement, j’ai fiché et appris le Berstein et Milza en histoire, je m’entrainais en SES grâce à des livres de cours recommandés par mes professeurs d’IPESUP et je demandais aussi de l’aide à mes professeurs de lycée. Une partie importante de la préparation consistait à me concerter avec tous ceux qui allaient passer le concours pour vérifier que j’apprenais ce qu’il fallait, que je n’étais pas en retard et que mon rythme de travail était à peu près similaire à celui des autres.

     

    Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ?

    Beaucoup de connaissances dans les trois matières au concours, une capacité à gérer plusieurs projets en même temps (préparation du bac et du concours), et une plus grande rigueur de travail. Je me souviens avoir beaucoup travaillé en terminale et d’avoir été contente du résultat !

     

    Conseillerais-tu la Prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

    Oui ! Les cours d’IPESUP étaient de très bonne qualité, notamment en économie et en histoire, où les professeurs étaient excellents. Aussi, j’ai trouvé qu’il était bénéfique d’être pendant toute la durée de la préparation en relation avec beaucoup d’autres candidats.

     

    Gardes-tu des souvenirs marquants du concours de Sciences Po ?  

    Je me souviens que les épreuves écrites étaient conformes aux programmes. Autrement, je pense avoir été assez bien préparée pour ne pas en garder de souvenir traumatisant !

     

    Te souviens-tu de certaines questions qui t’ont été posées lors de l’oral d’admission ?

    Je me souviens qu’on m’a posé des questions sur l’actualité (pas très compliquées). On m’avait demandé si je pouvais parler de la situation au Brésil à propos de l’impeachment de Dilma Rousseff ; on m’a demandé de citer « un homme politique sud-africain » ; quelques questions sur les lois El Khomri.

     

    Quels sont tes projets ?

    Je suis encore assez indécise, les opportunités de carrière étant nombreuses. Je pense plutôt m’orienter vers des postes au sein d’institutions bancaires/financières du secteur public telles que l’Autorité des marchés financiers (AMF), la Banque de France, la Banque centrale européenne… Je compte sur les stages de mon année de césure pour me décider !

     

    As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ? 

    Postulez à Sciences Po ! J’y ai été tellement épanouie, aussi bien par les enseignements que pour les formidables rencontres que j’y ai faites. L’opportunité de passer deux ans à New York et d’être diplômée de Columbia ne se serait probablement jamais présentée si je n’avais pas été élève à Sciences Po. En plus, une fois entrés à Sciences Po, les élèves ont une place réservée en master, ce qui enlève bien du souci !

     

    Merci à toi Sixtine d’avoir accepté cet entretien !

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    Les conseils de Patrick Godfard pour se préparer aux concours des IEP

    Aux élèves de Terminale qui préparent cette année les concours des IEP de province, ainsi qu’à tous les férus d’histoire-géopolitique, l’historien Patrick Godfard dévoile ses conseils de livres, films et mangas.

     

    / A lire /

     

    Témoignages

    • BEDNARSKI Piotr, Les neiges bleues, Le Livre de Poche, 2008. Récit émouvant qui offre une vision riche en contrastes sur la Sibérie de l’époque soviétique et sur le sort des enfants.

    La première page de couverture du récit émouvant qui offre une vision riche en contrastes sur la Sibérie de l’époque soviétique et sur le sort des enfants. Les neiges bleues

      • BLOCH Marc, L’Étrange Défaite, Folio Histoire, 1990. Le grand historien Marc Bloch l’écrivit en juillet-septembre 1940. Il fut fusillé pour faits de résistance le 16 juin 1944. Son ouvrage constitue l’analyse la plus intelligente des raisons de la défaite française en mai-juin 1940.
      • DE GAULLE, Mémoires de guerre. Incontournable.
      • DELBO Charlotte, Aucun de nous ne reviendra, Éditions de Minuit, 1970. Récit très émouvant, écrit avec un style poétique, d’une ancienne déportée d’Auschwitz.
      • DRAENGER Gusta, Le Testament de Justyna (préface de Serge Klarsfeld), Le Bord de l’eau, 2019. Témoignage écrit en prison par une jeune femme qui s’est rendue à la Gestapo après l’arrestation de son mari pour partager son sort. Récit relatant les actions du réseau de Résistance juive de Cracovie dans un style littéraire, plein de compassion.
      • GUILLAIN Robert, Orient Extrême, Le Seuil/Aléa, Points Actuel, 1989. Les guerres d’Asie de l’Est vécues par un grand reporter du Monde.
      • KESSEL Joseph, L’Armée des ombres, 1943. Sur la Résistance française.
      • KLEMPERER Victor, LTI, la langue du IIIe Reich. Carnets d’un philologue, Albin Michel, 1996 (existe en collection de poche « Agora »). Livre remarquable, intelligent, d’un philologue juif allemand démis de ses fonctions de professeur et qui a, sur le vif, au cours d’un journal tenu régulièrement, étudié la novlangue nazie. Récit vivant et d’une haute tenue intellectuelle.
      • LUSSEYRAN Jacques, Et la lumière fut, Éditions du Félin, coll. Résistance- Liberté-Mémoire, 2005. Jacques Lusseyran a dirigé le réseau Les Volontaires de la liberté composé de 600 lycéens et étudiants. Il était lui-même étudiant. Et il était aveugle. Trahi, arrêté et déporté, il a survécu au camp. Un très beau témoignage.
      • PILECK Witold, Le Rapport Pilecki, Éditions Champ Vallon, 2014. « Déporté volontaire » à Auschwitz, il fut l’un des plus grands résistants de la Seconde Guerre mondiale.
      • VERCORS, Le Silence de la mer, Éditions de Minuit, 1942. Ouvrage majeur de la Résistance française.

      Etudes d’historiens à la lecture facile et captivante, romans historiques, BD

      • BEEVOR Antony, La Seconde Guerre mondiale, Calmann-Lévy, 2012. Un long récit détaillé, dense, pas que sur les batailles et écrit avec verve.
      • BINET Laurent, HHhH, Grasset, 2010 (Le Livre de Poche, 2011). Sur l’assassinat de Reinhard Heydrich, le numéro deux de la SS et de la Gestapo. Un best-seller de qualité.
      • BROWNING Christopher R., Des hommes ordinairesLe 101e bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne, Tallandier, 2007. Une analyse détaillée qui essaie de comprendre comment des hommes en arrivent à massacrer des femmes et des enfants.
      • CARTIER Raymond, La Seconde Guerre mondiale (2 vol.), Larousse, 1965. Une analyse détaillée et réfléchie des opérations militaires.
      • DELISLE Guy, Chroniques de Jérusalem, Éditions Delcourt, 2011. Témoignage sous forme de BD de la vie à Jérusalem. Instructif.
      • FILIU Jean-Pierre, Les Arabes, leur destin et le nôtre – Histoire d’une libération, La Découverte, 2015. Ouvrage court, qui se lit facilement et qui présente les principales problématiques.
      • FILIU Jean-Pierre, B. David, Les meilleurs ennemis (Tome 2 : 1953-1984) : Une histoire des relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient, Futuropolis, 2011. Une BD réussie.
      • FONTAINE André, La guerre froide, réédition Point Histoire en 2006. Livre très détaillé d’un des plus grands journalistes du Monde. Se lit comme un roman.
      • GALBRAITH John Kenneth, La crise économique de 1929Anatomie d’une crise financière, Petite bibliothèque Payot. Se lit comme un roman.
      • KERSHAW Ian, Choix fatidiquesDix décisions qui ont changé le monde (1940-1941), Seuil, Points Histoire, 2014. Se lit très facilement.
      • LACOUTURE Jean, De Gaulle (tome 2 : Le politique [1944-1959] et le tome 3 : Le souverain [1959-1970]). Une biographie détaillée.
      • MODIANO Patrick, Dora Bruder, Folio, 1999. L’auteur est à la recherche d’une jeune fille juive étrangère disparue sous l’Occupation. Un grand roman.
      • NAKAZAWA Keichi, Gen d’Hiroshima. Manga remarquable.

      La première page de couverture d'un Manga remarquable, GEN d'Hiroshima

        • NYE Joseph, Is the American Century Over ?, Polity, 2015. Ouvrage synthétique d’un des politologues les plus renommés, montrant clairement les atouts majeurs que les Etats-Unis continuent à posséder.
          • PERVILLÉ Guy, La guerre d’Algérie, PUF, collection Que sais-je ?, 2015. Ouvrage dense et intéressant.

           

          / A voir /

           

          Documentaires

           

          • DE TURENNE Henri, COSTELLE Daniel et GUILLAUD Jean-Louis, série des Grandes Batailles, 1966-1974. Très bons documentaires.
          • FOLMAN Ari, Valse avec Bachir, 2008. Une nouveauté : un « dessin animé esthétique documentaire ». Il porte sur des événements tragiques lors de la guerre du Liban.
          • LANZMANN Claude, Shoah, 1985. Le documentaire fleuve qui a fait connaître le mot Shoah. Dans la dernière partie, interviews clés de Rudolf Vrba, Filip Müller (ancien membre d’un Sonderkommando d’Auschwitz) et du résistant polonais Jan Karski qui a essayé en vain d’avertir le monde du génocide en cours.
          • OPHÜLS Marcel, Le chagrin et la pitié, 1971. Un documentaire de qualité qui a changé le regard sur la France de l’Occupation.
          • PONTECORVO Gillo, La Bataille d’Alger, 1966. Film néoréaliste tourné huit ans après les faits avec les habitants de la Casbah d’Alger. Le film ne sortit dans les salles de cinéma en France qu’en 1970 et resta censuré à la télévision jusqu’en 2004.
          • ROSÉ Jean-Christophe, Mussolini-Hitler, l’opéra des assassins, 2012. Documentaire très bien mené.

          Fictions (à partir d’éléments réels)

           

          • COPPOLA Francis Ford, Apocalypse Now, 1979. Un grand classique sur la guerre du Vietnam.
          • COSTA-GAVRAS, L’Aveu, 1970. Sur les procès staliniens.
          • COSTA-GAVRAS, Missing, 1982. Sur le coup d’État de Pinochet au Chili le 11 septembre 1973.
          • IMAMURA Shôhei, Pluie noire, 1989. Film poignant sur les conséquences du bombardement atomique de Hiroshima. D’après le roman de Masuji Ibuse fondé sur des témoignages.
          • KRAMER Stanley, Jugement à Nuremberg, 1961. Fiction qui pose les problématiques essentielles sur la question des responsabilités.
          • KUBRICK Stanley, Full Metal Jacket, 1987. Film assez réaliste sur la guerre du Vietnam.
          • MIKHALKOV Nikita, Soleil trompeur, 1994. Fiction sur les purges staliniennes des années 1930.
          • NEMES László, Le Fils de Saul, 2015. Dans la peau d’un membre d’un Sonderkommando d’Auschwitz.
          • SIRI Florent Emilio, L’Ennemi intime, 2007. Film dans une veine néoréaliste qui montre bien la nature des combats en zone interdite et les dilemmes moraux lors de la guerre d’Algérie.
          • VON DONNERSMARCK Florian Henckel, La vie des autres, 2006. Sur la Stasi en RDA.
          • ZHANGKE Jia, A Touch of Sin, 2013. Ce film est composé de plusieurs histoires tirées de faits réels : celles d’un mineur de charbon, d’un criminel et d’un ouvrier dans le textile. Le récit des laissés-pour-compte de la croissance en Chine.

          Sur Internet 

          « Histoires de Guerre » de Mamytwink (sur Hiroshima et Nagasaki, Barbie, Witold Pilecki…).

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          Patrick Godfard, agrégé d’histoire, a enseigné dans le secondaire et le supérieur aux Etats-Unis, en Russie et au Japon et est le traducteur ou l’auteur d’une douzaine d’ouvrages, notamment de préparation à Sciences Po et aux IEP.

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