DSCG Droit pénal des affaires : commentaire d’arrêt

Cass. crim., 17 février 2021, n° 20-82.068 (Droit pénal des affaires)

Dans le cadre de ses préparations au DSCG, Ipesup propose un commentaire des principaux arrêts en relation avec le programme de Droit en UE 1, par Stephen ALMASEANUvice-procureur chargé des affaires commerciales au tribunal de commerce de Paris, professeur à l’Ipesup.


www.courdecassation.fr

(Revue fiduciaire, Feuillet Hebdo n° 3883 du 18 mars 2021)
(Droit des sociétés, avril 2021, com. 55, note R. Salomon)

(JCP éd. E., 8 juillet 2021, 1346, note J.-L. Navarro)


Cet arrêt de la Chambre criminelle mérite d’être étudié car il illustre parfaitement le raisonnement suivi en droit pénal, à l’occasion d’une affaire où étaient en cause des comptes sociaux infidèles.

A la suite d’une expertise réalisée après la défaillance de plusieurs sociétés, il est découvert que les comptes sociaux consolidés établis par l’ancienne direction n’étaient ni sincères ni ne donnaient une image fidèle de la situation des sociétés concernées, notamment en raison d’une surévaluation des actifs (effectuée pour dissimuler les conséquences de certaines fautes de gestion).

La nouvelle direction se constitue alors partie civile devant le doyen des juges d’instruction du chef de présentation de comptes annuels inexacts. Le magistrat instructeur ayant conclu à un non-lieu, un appel est formé par la nouvelle direction.

Il est incontestable qu’à la lecture des faits on pense immédiatement, dans cette histoire, au délit de présentation de comptes infidèles de l’article L. 242-6, 2° du code de commerce, punissant d’un emprisonnement maximum de 5 ans et de 375 000 euros d’amende les dirigeants d’une société anonyme ayant publié ou présenté aux actionnaires, « même en l’absence de toute distribution de dividendes, des comptes annuels ne donnant pas, pour chaque exercice, une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice, de la situation financière et du patrimoine, à l’expiration de cette période, en vue de dissimuler la véritable situation de la société ».

Et oui, mais, justement, il faut remarquer que ce délit est prévu pour les sociétés anonymes par l’article L. 242-6, 2° que nous venons de citer, texte qui s’applique aux SAS en vertu de l’article L. 241-1 du même code, et que des dispositions identiques sont prévues pour les SARL par l’article L. 241-3, 3° du même code.

On retrouve là l’exigence essentielle de l’élément textuel : en droit pénal, il n’y a d’infraction que si elle est prévue par un texte, et l’incrimination (c’est-à-dire le texte de l’infraction) doit toujours être interprétée de façon stricte : dans le délit de présentation de comptes infidèles, ce sont les comptes de SARL, de sociétés anonymes et de SAS qui sont concernés, pas ceux d’autres sociétés, ni les comptes consolidés, c’est-à-dire ceux établis au niveau du groupe de sociétés en application des articles L. 233-16 et s. du code de commerce).

En droit français, il n’existe pas de délit de présentation de comptes annuels consolidés inexacts. Il est donc impossible de poursuivre, et a fortiori de condamner, des dirigeants pour cela. Cela explique le non-lieu prononcé.

 

Est-ce à dire qu’aucun délit n’a été constitué ?

La Chambre criminelle répond par la négative : il est tout à fait possible, dans un tel cas, de poursuivre et de condamner les anciens dirigeants pour faux et usage de faux, un délit puni par principe d’un maximum de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. En effet, le faux est défini par l’article 441-1 du code pénal comme « toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques ». Ici, les comptes consolidés comportant des actifs surévalués, utilisés pour vendre les sociétés concernées, peuvent sans problème constituer des faux et un usage de ces faux. Ce n’était pas le cas ici pour des raisons de fait, mais cela aurait pu l’être.

Au passage, même si la Cour de cassation ne le mentionne pas, les faits ici reprochés auraient également pu être constitutifs d’une escroquerie de l’article 313-1 du code pénal, les comptes consolidés aux actifs surévalués étant utilisés comme manœuvre déterminante pour tromper l’acheteur des sociétés concernées…

On voit bien ici que le choix de la qualification pénale est riche de conséquences… Et n’en disons pas plus : ici, n’y avait-il pas, de toute façon, et au civil cette fois, un dol de nature à entraîner la nullité de la cession des sociétés concernées pour vice du consentement (article 1137 du code civil) et la responsabilité, toujours civile, du vendeur ?

Bandeau actu DSCG



Bonne copie 2020 : Géopolitique ESCP

Obtenez l’intégralité des meilleures copies des élèves de la Prépa HEC d’IPESUP 

Bonne copie : HGG ESCP

« Les matières premières dans les stratégies de puissance des États »  

Retrouvez en téléchargement gratuit une dissertation d’un de nos étudiants notée 18/20 à l’épreuve d’Histoire, Géographie, Géopolitique de l’ESCP en 2020 ! Lire une très bonne copie contribue souvent à passer un cap et peut être plus parlant que de lire une énième méthodologie. Retenez toutefois que cette copie ne doit pas être comprise comme un modèle universel, mais comme un exemple de propos extrêmement convaincant. Cela n’implique pas qu’une approche quelque peu différente soit fausse. Bonne lecture !

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Le point sur la nouvelle procédure d’admission 2021 au Collège universitaire de Sciences Po Paris

Sciences Po Paris : une nouvelle procédure d’admission en 2021

Découvrez comment intégrer Sciences Po Paris après le Bac avec Ipesup en cliquant ici

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Sciences Po réforme sa procédure d’admission en 2021. Il s’agit désormais d’une procédure unique, constituée de 4 épreuves communes à tous les candidats français, qu’ils résident en France ou à l’étranger. L’ambition portée par le nouveau concours est d’obtenir un vivier d’étudiants le plus diversifié possible.

 

SCHÉMA_RéformeSPO_2021

 

Premier bloc d’épreuves

Une première note sur 20 sera obtenue à partir de la moyenne des notes du Baccalauréat.

La prise en compte de la moyenne des épreuves anticipées du bac participe par ailleurs de la volonté de situer chaque candidat sur des épreuves supposées harmonisées au niveau national.

Sciences Po doit communiquer prochainement au sujet des notes aux épreuves de bac qui seront prises en compte, car la crise sanitaire bouleverse depuis la Première 2020 la configuration des épreuves anticipées du bac.

 

Deuxième bloc d’épreuves

La performance académique et la trajectoire du candidat. Une double évaluation est pratiquée :

  • « quantitative », qui s’appuie sur les notes obtenues depuis la classe de Seconde, de sorte à bien mesurer la progression de l’élève au cours de la scolarité.
  • « qualitative », qui détecte les qualités de sérieux, l’engagement, la régularité (ou non), la progression, l’assiduité.

Ces informations émanent des professeurs mais aussi du proviseur via la Fiche Avenir, document rempli par le chef d’établissement dans le cadre de Parcoursup.

Deux évaluateurs indépendants notent séparément sur 10, pour une note totale sur 20. Il n’y aura pas d’algorithme de traitement pour garantir une étude fine du dossier.

Ce qui sera valorisé, c’est un très bon niveau académique.

Aucune spécialité (ni combinaison de spécialités) n’est privilégiée : ce qui importe, aux yeux de Sciences Po, c’est de réussir dans les matières choisies. A noter que, dans le cadre des doubles diplômes « Bachelors of Arts and Sciences » (BASC), il est quand même recommandé d’avoir opté pour des spécialités scientifiques.

 

Troisième bloc d’épreuves : les écrits personnels (EP)

Dans l’ancienne procédure d’admission, des épreuves sur table avaient lieu en février, qui ont été supprimées. Sciences Po tient à maintenir un exercice d’écrit. Cette épreuve se décline en trois sous-parties :

 

Schéma_écrits_perso

 

EP1 : les activités et centres d’intérêt. Il s’agit d’une rubrique déjà existante de Parcoursup, dont l’objectif est de cerner le profil du candidat au-delà de la trajectoire académique

EP2 : la motivation pour entrer à Sciences Po. L’objectif ici est à la fois de saisir pourquoi le candidat se présente à Sciences Po et demande les campus qu’il a choisis, mais aussi, quel est son intérêt pour le projet pédagogique et intellectuel de Sciences Po.

EP3 : l’essai personnel. Il s’agit d’une nouveauté et d’une spécificité de Sciences Po. Cinq thèmes au choix. Le candidat devra en choisir un et rédiger un texte personnalisé qui va permettre d’évaluer capacités rédactionnelles et capacités d’analyse et d’argumentation.

Ces trois écrits personnels seront lus par deux évaluateurs qui attribueront respectivement une note sur 10, pour parvenir à une note sur 20.

Ces trois « blocs d’épreuves » détermineront l’admissibilité.

Seul un candidat déclaré « admissible » sera invité à la quatrième et dernière épreuve : l’oral.

 

Schema_oral1

 

Nouveauté de l’oral en 2021, il sera exclusivement en ligne et à distance. Cet oral durera 30 minutes, face à deux membres du jury issus des communautés de Sciences Po : enseignants, représentants de la direction, membres de l’administration, etc.

Autre évolution : il comportera 3 parties.

 

Schéma_oral

 

1) Présentation en 2 minutes chrono. Bien noter que le candidat repartira de zéro, car les membres du jury n’auront pas accès à son dossier. L’oral est une nouvelle chance de convaincre des personnes différentes de celles qui vous auront évalué.

2) Les membres de la commission soumettront ensuite au candidat deux images d’actualité aussi bien que de la culture populaire ou du champ artistique. Il aura quelques instants pour les observer et en choisir une. Il pourra alors expliquer son choix, décrire l’image, la mettre en contexte, l’interpréter … lors d’un échange d’une dizaine de minutes avec le jury Le commentaire d’images vise à vérifier compétences de synthèse et d’analyse, capacités d’interprétation et d’argumentation.

3) La fin de l’oral est plus libre. Ce sera l’occasion pour le jury de s’assurer que le candidat connaît bien Sciences Po, son projet académique, ses cours, sa structure, s’il a un projet de 3ème année à l’étranger et de Master, voire (ce n’est pas forcément une obligation) un projet professionnel ou un secteur qui l’attire. Il pourra également y avoir des questions de culture générale, d’actualité – tout cela étant le cœur de ce qui fait le projet de Sciences Po.

Cet oral, noté sur 20, s’ajoutera à la note précédente sur 60. La note finale sur un total de 80 décidera de « l’admission » à Sciences Po. Le résultat sera donné par Parcoursup. Il y aura une liste principale et une liste d’attente, les candidats admis figurant sur la première, avec un campus d’affectation, tandis que les seconds, sur liste d’attente, pourront être admis en cas de désistement.

 

Ce qu’il faut retenir de cette réforme en 3 ou 4 idées-clefs

1. Y aura-t-il encore un concours à l’entrée de Sciences Po Paris après 2021 ?

Oui. Il y a toujours bel et bien un concours. Il devrait même être plus sélectif que sa version précédente, car l’inscription se fera désormais directement dans Parcoursup et selon le même calendrier.

 

Cette simplification des démarches d’inscription conjuguée à la suppression des épreuves sur table au profit des « écrits personnels » dans le dossier devrait inciter plus fortement les élèves à cocher Sciences Po parmi leurs 20 vœux possibles. C’est ainsi 30 à 40% de candidatures supplémentaires qui sont attendues, selon une estimation avancée par la direction des études et de la scolarité à Sciences Po.

 

2. Les « Ecrits personnels » : un nouvel écrit logé dans le dossier

Sciences Po a dévoilé le contenu de la réforme de son concours entre octobre et novembre 2020. L’annonce qui a fait la plus forte impression est celle d’un bloc de trois écrits portant sur les activités et centres d’intérêt du candidat, sa motivation à faire Sciences Po et sa capacité à s’exprimer à travers l’écriture créative. Si les deux premiers exercices sont ceux d’une lettre de personnalité et de motivation, le troisième relève de la catégorie anglosaxonne de l’« essay ». A travers cinq questions aussi diverses que :

  • « Choisissez une œuvre musicale ou cinématographique (film, série, animation) du 21ème siècle qui mériterait selon vous de traverser les époques. Expliquez et justifiez votre choix. »
  • « Lorsque vous réfléchissez au monde d’aujourd’hui et à ses évolutions, qu’est-ce qui vous donne de l’espoir pour l’avenir et pourquoi ? »
  • « A quel événement de la seconde moitié du 20ème siècle auriez-vous souhaité participer, dans quel rôle et pourquoi ? »
  • « 5% du budget de votre commune sont désormais alloués à un projet porté par les 15-20 ans: quelle initiative proposez-vous et quels arguments mobilisez-vous pour emporter l’adhésion ? »
  • « Quelle statue voudriez-vous faire ériger dans l’espace public de votre pays? Rédigez le discours qu’une personnalité politique pourrait prononcer lors de l’inauguration de la statue. »

L’élève de lycée devra se livrer à une forme de portrait chinois afin d’accoucher du « talent » dont il est porteur, à commencer par son talent d’écriture. Car telle est l’ambition de ce nouveau concours : « distinguer les talents de demain » ( https://newsroom.sciencespo.fr/sciences-po-reforme-sa-procedure-dadmission-en-premiere-annee-une-ambition-renouvelee-de-conjuguer-excellence-et-ouverture/ ).

 

3. Un Oral d’admission nouvelle formule

L’autre grande nouveauté est celle d’un Oral qui aura lieu désormais à distance, via une plateforme interactive. Finie l’attente interminable dans le couloir du 13, rue de l’Université, pour être invité à pénétrer dans la salle où attend le jury, avant que ne commence un mano à mano d’une grosse vingtaine de minutes à l’issue incertaine. L’Oral n’est même plus « couperet » : il ne décide plus à lui seul du succès ou de l’échec du candidat. Il obéit à une nouvelle ritualisation au sein de laquelle est remis en selle le « commentaire d’image » déjà utilisé par le passé au concours de Sciences Po. Images de l’actualité aussi bien que de la culture populaire ou du champ artistique. Exercice assez risqué, en réalité, qui, du point de vue des compétences, n’est pas moins discriminant que l’écrit.

 

4. Un concours qui repose à 50% sur des compétences extra-académiques

Finalement, seuls deux des quatre critères d’admission relèvent des « hard skills », des notes obtenues en lycée (moyenne des écrits du Bac, bulletins sur 3 ans). Ce qui signifie que 50% des critères de sélection supposent désormais d’autres compétences que celles d’être un bon élève. Certes, il s’agit pour Sciences Po de diversifier le plus possible son vivier d’étudiants en cherchant tous les talents là où ils sont. Mais les épreuves 3 et 4, le bloc des trois écrits et l’oral d’admission, demandent une grande maturité dans le domaine des « soft skills », des compétences personnelles et interpersonnelles qui permettent de dévoiler un potentiel. Ces capacités aussi s’apprennent et se cultivent. Le « talent », c’est la personne même, quand elle parvient à s’exprimer. Et ce potentiel, il va falloir le révéler.

 

La réponse du Groupe Ipesup à cette nouvelle donne

Le Groupe Ipesup s’est déjà adapté en s’appropriant l’esprit du nouveau concours de Sciences Po et développe des programmes originaux de formation qui incluent les « soft skills ». Des coachs certifiés enseignent dans nos programmes aussi bien la confiance en soi ou la gestion du stress que la prise de parole en public ou la communication d’influence, et cela, dès la classe de Seconde ! A côté des matières les plus académiques, qu’enseignent toujours chez nous des professeurs normaliens, des agrégés, des universitaires, nous accordons de plus en plus de place à ces « compétences douces ». Parallèlement, nos élèves participent à des conférences qui suivent l’actualité, où des acteurs économiques et publics de premier plan viennent partager leurs expériences et délivrer leurs analyses des grands enjeux contemporains. Des conséquences économiques de la crise sanitaire aux élections américaines, en passant par l’analyse des images de l’actualité, nos élèvent repartent avec une compréhension plus fine du monde et de sa diversité pour nourrir leurs performances académiques, gagner en maturité et mieux révéler leur potentiel.

Le Groupe Ipesup organise des réunions d’information consacrées à l’analyse de la réforme du concours d’entrée au Collège universitaire de Sciences Po Paris et la présentation de nos formations en Seconde, Première et Terminale. Les dates disponibles ainsi que le formulaire d’inscription sont accessibles sur ce lien : https://www.ipesup.fr/formulaire-ri-spo-paris/

Au plaisir de vous y accueillir.



Comment intégrer les formations post-bac sur concours?

Dans notre article précédent, nous vous présentions les différentes formations en écoles de commerce post-bac : le Bachelor, le BBA (Bachelor in Business Administration) et le Grade Master.

Désormais renseignés sur ces formations, leurs durées, leurs spécificités, une question reste sans réponse : comment y accéder ?

Bien que les étudiants n’aient pas à passer par une classe préparatoire, la sélectivité demeure. La plupart des formations en 4 ans (BBA) et 5 ans (Grade Master) nécessitent le passage de concours comprenant des épreuves écrites et orales.

Les deux principaux concours, ACCES et SESAME, récemment intégrés à Parcoursup, seront présentés dans cet article. Les modalités d’inscription et les épreuves des concours ACCES et SESAME sont encore mystérieuses ? Rassurez-vous, on vous explique tout !

 

Le concours ACCES : 1 concours pour 3 écoles

Depuis 1998, trois écoles de commerce, membres du même réseau et proposant des formations Grade Master, l’IESEG, l’ESSCA et l’ESDES, sont réunies autour d’une seule et même banque d’épreuves, le concours ACCES.

Pour l’année 2021, ce sont 2 370 places qui étaient proposées dans les trois écoles.

Concours acces_carte1
Voici la CARTE des écoles et formations proposées dans le concours ACCES.

 

Que vous candidatiez à une ou plusieurs de ces trois écoles, vous passerez les mêmes épreuves écrites. C’est ce qu’on appelle une banque d’épreuves. Les oraux, quant à eux, sont propres à chaque école.

 

Les épreuves écrites :

 

Coefficients
ÉPREUVES : DURÉES et COEFFICIENTSDuréesESDESESSCAIESEG
Synthèse3h466
Raisonnement logique et mathématiques2h688
Ouverture culturelle45 min633
Anglais45 min433

 

La Synthèse

Pour l’épreuve de la synthèse, ce sont les capacités de compréhension et d’expression écrites du candidat qui seront évaluées.

Le candidat devra s’imprégner d’un corpus de 12 documents, principalement des textes auxquels peuvent s’ajouter des documents iconographiques (images, photos, dessins, etc.) et en faire la synthèse en seulement 350 mots (une marge de 10% en plus ou en moins est acceptée).

La synthèse est l’épreuve phare du concours ACCES. Elle nécessite de l’entraînement et de la préparation car les compétences auxquelles elle fait appel ne sont pas familières aux élèves.

 

Raisonnement logique et mathématique

Pour cette épreuve, le candidat sera évalué sur sa capacité à utiliser différents outils mathématiques complexes.

Elle prend la forme, inédite pour des élèves de lycée, d’un QCM (questionnaire à choix multiples).

Les 15 questions (15 blocs de 4 propositions), auxquelles le candidat doit répondre Vrai ou Faux, s’articulent autour de trois parties :

    • Partie 1 : Le raisonnement logique

Le candidat doit être capable de répondre rapidement aux problèmes posés, en utilisant des techniques de logique. Les questions appartenant à cette partie sont indépendantes.

    • Partie 2 : Le raisonnement mathématique

Le candidat utilise sa maîtrise des mathématiques pour répondre aux questions posées.

Les principales notions couvertes dans cette partie sont :

  • L’étude des fonctions (exponentielle et logarithme népérien)
  • Les limites et dérivées
  • Les statistiques et probabilités
  • Les suites arithmétiques et géométriques
  • L’intégration

Les questions appartenant à cette partie sont indépendantes.

    • Partie 3 : Le problème mathématique

Le candidat est face à un problème mathématique, appliqué au monde de l’entreprise, présentant des questions dépendantes les unes des autres.

Cette épreuve est la plus redoutée des élèves peu à l’aise en mathématiques car elle nécessite la maîtrise parfaite d’outils vus en Terminale, au minimum en option maths complémentaires.

 

L’ouverture culturelle

Pour cette épreuve, le candidat doit mobiliser l’ensemble de ses connaissances de culture générale et d’actualités nationales et internationales. Elle se décline en 65 QCM.

Les questions de cette épreuve sont imprévisibles et le candidat doit répondre à 260 questions en 45 minutes. Chaque seconde compte, entraînez-vous !

 

L’Anglais

Cette épreuve de 50 QCM s’organise en deux parties :

  • Partie 1 : Questions de grammaire et de vocabulaire
  • Partie 2 : Compréhension écrite (QCM portant sur deux textes)

C’est l’épreuve la plus abordable pour un élève qui a travaillé sérieusement ses cours d’anglais au lycée. Cependant, le format en QCM privilégie les pièges en particulier concernant les faux amis qui sont nombreux entre l’anglais et le français.

 

Les épreuves orales

 

ÉPREUVES ORALESESDESESSCAIESEG
Entretien individuel (de motivation)30 min30 min45 min
Coefficients7107.5
Anglais15 min15 min20-30 min
Coefficients332.5

 

L’entretien individuel aussi appelé entretien de motivation permet de vérifier l’adéquation entre la personnalité, les ambitions du candidat et l’enseignement délivré, les valeurs portées par l’école.

Rassurez-vous ! Pour les écoles, l’objectif de cet entretien n’est pas de vous piéger mais plutôt de vous connaître ! Toutefois, il est nécessaire de préparer cet entretien afin de savoir comment vous valoriser.

L’entretien d’Anglais consiste en un échange avec le jury autour d’un thème de société. Pour l’oral de l’ESSCA, vous aurez, à l’avance, une liste des questions à préparer pour cette entrevue.

E.g: Our society is too obsessed with sport? Do you agree?

Pour l’IESEG et l’ESDES en revanche, le thème n’est pas prévisible … A vous de savoir comment orienter les questions du jury vers un terrain qui vous est familier !

 

L’essentiel du concours ACCES

Vous l’aurez compris, les épreuves du concours ACCES sont particulièrement denses. D’autre part, il attire chaque année de plus en plus d’étudiants intéressés par les formations post-bac en écoles de commerce : en 2021, le nombre de candidats au concours était supérieur à 6000.

Tout cela va dans le sens d’un renforcement de la sélectivité.

Ainsi, pour réussir à intégrer la formation de vos rêves, vous devrez savoir vous démarquer des autres candidats. La réussite du concours ACCES passe par une préparation aussi bien sur les épreuves écrites qu’orales.

Vous êtes convaincu de vouloir passer le concours ACCES ? Retrouvez toutes les étapes d’inscription, ainsi que les dates des épreuves et les formations que nous vous proposons en cliquant ici.

 

Le concours SESAME : 1 concours pour 14 écoles

Le concours SESAME est, tout comme le concours ACCES, une banque d’épreuves.

Créé en 1998, il mutualise aujourd’hui l’organisation des épreuves écrites de 14 écoles de commerce post-bac proposant 5 907 places dans des formations BBA (Bac+4) et Grade Master (Bac+5).

Les candidats passent donc un seul et unique concours quelle que soit la formation et l’école qu’ils visent (seuls les coefficients attribués par les programmes des écoles varient).

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Voici la CARTE des écoles et formations proposées dans le concours SESAME.
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Voici la CARTE des écoles et formations proposées dans le concours SESAME.

 

Le concours SESAME comporte une sélection à deux niveaux : les épreuves écrites d’admissibilité (avec une prise en compte du dossier scolaire) et les épreuves orales d’admission.

 

Les épreuves écrites

ÉPREUVES : DURÉES Durée
Analyse documentaire2h
Raisonnement & Compétences1h
Épreuve de langues (dont anglais obligatoire)2 x 1h
Enjeux Contemporains1h

 

L’analyse documentaire

Pour cette épreuve, on vous propose un corpus de textes et de documents iconographiques dont vous devrez prendre connaissance avant de répondre à 20 questions (QCM) réparties de la façon suivante :

  • Des questions de repérage : vous devrez retrouver les réponses aux questions dans l’ensemble du corpus.
  • Des questions d’analyse : vous devrez faire appel à votre esprit d’analyse et de mise en relation d’informations dispersés dans différents textes.
  • Des questions de synthèse : vous devrez faire appel à vos compétences de reformulation.

Cette épreuve requiert de l’organisation, une excellente gestion du temps ainsi qu’une méthode sans faille pour repérer, analyser et synthétiser efficacement l’ensemble des documents qui vous seront proposés.

 

Raisonnement & Compétences

En une heure, vous devrez compléter cette épreuve qui se présente sous forme de QCM (45 questions réparties équitablement en 3 parties) :

  • Logique générale : cette partie fait appel à vos compétences de raisonnement
  • Aptitudes Numériques : vous devrez résoudre des questions mathématiques
  • Aptitudes Verbales : vous devrez montrez votre connaissance de la langue française (conjugaison, grammaire, orthographe et compréhension).

Cette épreuve est la plus déstabilisante du concours pour les candidats car vous devez répondre à 45 questions qui abordent des notions très diverses en seulement 1 heure. Les techniques de logique et l’entraînement sont les clés de réussite de cette épreuve.

 

Les langues

Le concours SESAME vous propose deux épreuves de langue vivantes.

L’anglais étant obligatoire, vous devrez choisir une deuxième langue parmi celles-ci :  allemand, arabe, chinois, espagnol, hébreu, italien, japonais, néerlandais, portugais et russe.

Les épreuves se présentent sous la forme de QCM (40 questions à remplir en seulement une heure), portant aussi bien sur la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire, la compréhension de la langue et la culture.

Les épreuves de langues sont, tout comme pour le concours ACCES, les plus abordables. Cependant, elles nécessitent une bonne maitrise des conjugaisons, de la grammaire et du vocabulaire, tout comme des connaissances culturelles approfondies.

  

Enjeux contemporains

Cette épreuve permettra de tester vos connaissances des 12 derniers mois sur différents sujets (politique, culture, sport, art, environnement, etc) aux échelles nationales mais aussi internationales. Vous devrez répondre à 40 QCM.

Cette épreuve impressionne par le large spectre de connaissances qu’elle requiert. Il est évident que vous ne pourrez pas être certains de toutes vos réponses. Cependant, maximisez vos chances de réussite en vous tenant informés de l’actualité via différents moyens (journaux, applications, télévision, radio, réseaux sociaux).

 

L’examen du dossier

En complément des épreuves écrites, le concours SESAME analyse les dossiers des candidats (moyennes, positionnement par rapport à la classe, appréciations etc.). Suivant les écoles, les notes du dossier peuvent être prises en compte pour votre admissibilité.

 

Les épreuves orales

Une fois les écrits passés et vos admissibilités reçues, vous vous sentez libérés ? Ne lâchez rien ! Il reste encore la rencontre avec les écoles lors des épreuves orales.

Celles-ci sont très semblables à celles du concours ACCES. En effet, on y retrouve un entretien de motivation et une épreuve de langue étrangère.

La première, l’entretien de motivation, est l’occasion pour vous de montrer aux écoles que vous êtes LE meilleur candidat ! L’objectif pour les écoles est de vérifier la bonne adéquation entre votre personnalité et l’enseignement que vous vous apprêtez à recevoir.

 

 Notre conseil : Attention ! Réussir un entretien de motivation ne signifie pas savoir se vendre. Vous devez pouvoir montrer au jury que votre profil est particulièrement intéressant pour eux. Préparez vos arguments, entraînez-vous, votre discours doit être construit, clair et efficace.

 

Les épreuves de langue étrangères ne sont pas systématiques et le niveau requis peut varier selon les écoles. Cependant, savoir et pouvoir converser dans une autre langue que la sienne n’est pas une compétence innée. Là encore, vous devez vous entraîner, perfectionner votre présentation, votre vocabulaire ainsi que votre grammaire.

Comme indiqué plus haut dans cet article, les coefficients des épreuves (écrites, analyse du dossier et orales) varient selon les écoles et les formations proposées par le concours SESAME.

Pour connaître les coefficients attribués à chaque épreuve en fonction des écoles et formations visées, cliquez ici.

 

L’essentiel du concours SESAME

Tout comme le concours ACCES, le concours SESAME est dense. Pour le réussir, il faut s’y préparer, connaître les techniques pour gagner en méthode et en rapidité et, bien évidemment, s’entraîner !

Vous souhaitez vous entraîner au concours SESAME avec PREPASUP ? Cliquez ici

 

Réussir les concours ACCES et SESAME

Malgré l’originalité des épreuves et la sélectivité des écoles, les concours ACCES et SESAME restent accessibles aux candidats qui se seront donné les moyens de leurs ambitions en se préparant spécifiquement.

Notre prochain article traitera des formations post-bac accessibles sur dossier.


EDITION 2021

Cette année, du fait de la crise sanitaire due au COVID 19, les concours ACCES et SESAME ont décidé de faire passer les épreuves entièrement en ligne et à distance.

De plus, à la suite d’un problème technique, le concours SESAME a décidé de remplacer les épreuves orales par une analyse approfondie du dossier Parcoursup.

 

Pour découvrir les étapes et modalités d’inscription SÉSAME, ACCÈS et Parcousup. 

DÉCOUVRIR >



DSCG Droit des contrats : commentaire d’arrêt

Cass. civ. 3e, 23 juin 2021, n° 20-17.554 (Droit des contrats)

Dans le cadre de ses préparations au DSCG, Ipesup propose un commentaire des principaux arrêts en relation avec le programme de Droit en UE 1, par Stephen ALMASEANUvice-procureur chargé des affaires commerciales au tribunal de commerce de Paris, professeur à Ipesup.


www.courdecassation.fr
(Blog de Clément François du 24 juin 2021 : clementfrancois.fr)


 

Quelle sanction le juge saisi doit-il appliquer en cas de non-respect d’une promesse unilatérale de vente ?

On sait que par une telle promesse le propriétaire d’un bien s’engage à vendre ce bien à un prix déterminé et dans un délai déterminé. Le bénéficiaire de la promesse, lui, ne s’engage pas à acheter (sinon, il s’agit de ce que l’on appelle une promesse synallagmatique de vente). Dans la promesse unilatérale, le bénéficiaire s’engage au maximum à verser une indemnité au promettant s’il décide finalement de ne pas profiter de la clause, l’idée étant alors de rémunérer l’immobilisation du bien pendant le moment où le bénéficiaire pouvait opter.

 

Mais que doit-il se passer si le promettant, au lieu d’attendre la décision du bénéficiaire, décide de vendre le bien à un tiers, en ne respectant donc pas son engagement ?

La solution la plus forte, et la plus respectueuse de la promesse, est certainement l’exécution forcée en nature : le promettant s’est engagé à vendre, le juge doit pouvoir le forcer à le faire…

Depuis un fameux arrêt quasiment unanimement critiqué par la doctrine (Cass. civ. 3e, 15 décembre 1993, Consorts Cruz), la Cour de cassation, par un revirement, avait mis fin à cette possibilité, en ne permettant comme sanction au profit du bénéficiaire que l’attribution de dommages-intérêts : « Tant que les bénéficiaires n’avaient pas déclaré acquérir, l’obligation de la promettante ne constituait qu’une obligation de faire et (…) la levée d’option, postérieure à la rétractation de la promettante, excluait toute rencontre des volontés réciproques de vendre et d’acquérir ». La Cour de cassation abandonna ensuite le fondement de l’obligation de faire (ancien article 1142 du code civil), mais elle maintint sa solution : au fond, le promettant pouvait donc violer sa promesse en vendant valablement à un tiers, mais il devait indemniser le bénéficiaire. Si le tiers lui versai un complément de prix supérieur à sa future condamnation, le promettant avait alors bien eu raison de ne pas respecter son engagement…

Cette solution étant, nous l’avons dit, quasiment unanimement critiquée, le législateur a profité de l’ordonnance du 10 février 2016 portant réforme du droit des contrats pour inscrire dans le code civil une solution contraire. C’est désormais l’article 1124 du code civil, applicable, comme tous les nouveaux textes, aux contrats conclus ou renouvelés après le 1er octobre 2016, qui régit la matière :

 

Article 1124

« La promesse unilatérale est le contrat par lequel une partie, le promettant, accorde à l’autre, le bénéficiaire, le droit d’opter pour la conclusion d’un contrat dont les éléments essentiels sont déterminés, et pour la formation duquel ne manque que le consentement du bénéficiaire. 

La révocation de la promesse pendant le temps laissé au bénéficiaire pour opter n’empêche pas la formation du contrat promis. 

Le contrat conclu en violation de la promesse unilatérale avec un tiers qui en connaissait l’existence est nul. »

 

Cela signifiait que, sauf si la Cour de cassation changeait d’avis, sa jurisprudence Consorts Cruz ne jouait plus que pour les vieilles promesses, car pour celles signées après le 1er octobre 2016 la solution est désormais claire : malgré la vente effectuée en violation de la promesse, le bénéficiaire peut lever l’option et ainsi entraîner la formation du contrat…

C’est tout l’intérêt de l’arrêt du 23 juin 2021 ici commenté : la Cour de cassation, en sa troisième chambre civile (celle qui avait rendu l’arrêt Consorts Cruz en 1993), abandonne sa vieille jurisprudence et s’aligne, jusqu’à un certain point (cela restera à démontrer pour la règle posée par l’article 3 de l’article 1124) sur le nouveau texte.

Les paragraphes 7 et s. de l’arrêt ne laissent guère de doute : le promettant s’engage bien, dans la promesse, à vendre, et cet engagement empêche toute rétractation valable, ce qui signifie que le bénéficiaire, même après la vente au tiers, peut lever valablement l’option et entraîner ainsi la formation du contrat.

« 7. En application des articles 1101 et 1134 du code civil, dans leur rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016, et 1583 du même code, la Cour de cassation jugeait jusqu’à présent, que, tant que les bénéficiaires n’avaient pas déclaré acquérir, l’obligation du promettant ne constituait qu’une obligation de faire.

    1. Il en résultait que la levée de l’option, postérieure à la rétractation du promettant, excluait toute rencontre des volontés réciproques de vendre et d’acquérir, de sorte que la réalisation forcée de la vente ne pouvait être ordonnée (3e Civ., 15 décembre 1993, pourvoi n° 91-10.199, Bull. 1993, III, n° 174), la violation, par le promettant, de son obligation de faire ne pouvant ouvrir droit qu’à des dommages-intérêts (3e Civ., 28 octobre 2003, pourvoi n° 02-14.459).
    2. Cependant, à la différence de la simple offre de vente, la promesse unilatérale de vente est un avant-contrat qui contient, outre le consentement du vendeur, les éléments essentiels du contrat définitif qui serviront à l’exercice de la faculté d’option du bénéficiaire et à la date duquel s’apprécient les conditions de validité de la vente, notamment s’agissant de la capacité du promettant à contracter et du pouvoir de disposer de son bien.
    3. Par ailleurs, en application de l’article 1142 du code civil, dans sa rédaction antérieure à celle issue de l’ordonnance du 10 février 2016, la jurisprudence retient la faculté pour toute partie contractante, quelle que soit la nature de son obligation, de poursuivre l’exécution forcée de la convention lorsque celle-ci est possible (1re Civ., 16 janvier 2007, pourvoi n° 06-13.983, Bull. 2007, I, n° 19).
    4. Il convient dès lors d’apprécier différemment la portée juridique de l’engagement du promettant signataire d’une promesse unilatérale de vente et de retenir qu’il s’oblige définitivement à vendre dès la conclusion de l’avant-contrat, sans possibilité de rétractation, sauf stipulation contraire ». 

Un revirement après presque 30 ans de résistance : tout est toujours possible en droit !



DSCG Droit des sociétés : commentaire d’arrêt

Cass. com., 13 janvier 2021, n° 18-24.853 (Droit des sociétés)

Dans le cadre de ses préparations au DSCG, Ipesup propose un commentaire des principaux arrêts en relation avec le programme de Droit en UE 1, par Stephen ALMASEANUvice-procureur chargé des affaires commerciales au tribunal de commerce de Paris, professeur à l’Ipesup.

 

www.courdecassation.fr
(Gaz. Pal., 15 juin 2021, n° 22, p. 74, obs. Matthieu Buchberger)
(Rev. Soc., 2021, p. 248, obs. Alain Viandier)

 

Cet arrêt rendu par la Chambre commerciale de la Cour de cassation le 13 janvier 2021 est digne d’attention car il revient sur les possibilités de désignation, dans une société, d’un administrateur provisoire et d’un mandataire ad hoc, et permet de préciser la différence entre les deux.

De façon schématique, la société, surtout à responsabilité limitée (SARL, SA, SAS, etc.) est normalement dirigée par des dirigeants qui représentent la majorité des actionnaires ou associés. Dans ce type de sociétés, le minoritaire, et a fortiori le minoritaire ne disposant pas d’une minorité de blocage, n’est pas dans une situation avantageuse car il ne peut que s’opposer aux décisions des autres, et ne peut le faire avec succès que dans les rares cas où, augmentant les engagements des actionnaires, ces décisions nécessitent l’unanimité (article 1836 alinéa 2 du code civil).

Sinon, c’est la jurisprudence et parfois la loi qui donnent aux minoritaires le pouvoir de s’opposer plus efficacement. On pense immédiatement, bien sûr, à la jurisprudence sanctionnant les abus de majorité annulant les décisions prises contrairement à l’intérêt général de la société et dans l’unique dessein de se favoriser au détriment des minoritaires (Cass. com., 18 avril 1961, arrêt Schumann-Picard).

On peut également penser à la création de l’administrateur provisoire par le Tribunal de commerce puis la Cour d’appel de Paris dans le fameux arrêt Fruehauf France, CA Paris, 22 mai 1965 : en cas d’urgence, et au nom de l’intérêt social, le juge peut, si on le lui demande, nommer un administrateur provisoire pour gérer, pendant un temps qu’il détermine, la société à la place des dirigeants. Depuis, la Cour de cassation est venue approuver cette jurisprudence, en précisant toutefois son caractère exceptionnel : pour qu’un administrateur provisoire soit nommé, encore faut-il que le fonctionnement des organes sociaux soit anormal et que l’intérêt social soit menacé d’un péril imminent ou d’un trouble manifestement illicite (voir notamment Cass. com., 25 janvier 2005, n° 00-22.457 et, plus près de nous, Cass. civ. 3e, 16 novembre 2017, n° 16-23.685).

On peut enfin penser au mandataire ad hoc (celui du droit des sociétés, pas le mandataire ad hoc des procédures collectives de l’article L. 611-3 du code de commerce) : lui est soit prévu par certains textes, par exemple l’article L. 225-103 appliqué dans le présent arrêt (pour convoquer une assemblée générale), soit peut voir sa désignation demandée en dehors de ces textes spéciaux.

Mais attention, il ne faut pas confondre, et c’est tout l’intérêt de l’arrêt du 13 janvier 2021 de le rappeler. L’administrateur provisoire et le mandataire ad hoc, en effet, même s’ils ont des points communs, sont deux institutions différentes :

– L’administrateur provisoire a beaucoup plus de pouvoirs que le mandataire ad hoc : il dessaisit, par sa nomination, les dirigeants, et va se voir attribuer par le président du tribunal de commerce un véritable pouvoir de gestion de la société, pour mettre fin au péril ou au trouble. Cette atteinte grave aux pouvoirs des dirigeants explique que les conditions de sa nomination soient strictes ;

– En revanche, le mandataire ad hoc ne dessaisit nullement les dirigeants sociaux de leurs pouvoirs : il est nommé par le président du tribunal de commerce pour faire quelque chose (par exemple, l’article L. 225-103 ici en jeu prévoit il la nomination d’un mandataire ad hoc pour convoquer l’assemblée générale quand le conseil ne le fait pas), mais le président, plus largement, peut lui confier de multiples missions, notamment de médiation, mais pas de gestion, en général, de la société.

En l’espèce, dans l’arrêt ici commenté, la cour d’appel avait refusé la demande faite de nomination d’un mandataire ad hoc pour que lui soit donnée comme mission de convoquer une AG ayant comme objet la révocation d’administrateurs et la nomination d’autres, en considérant qu’il n’y avait ni péril imminent, ni trouble. C’était une confusion avec les conditions de nomination d’un administrateur provisoire, ce qui entraîne la cassation de l’arrêt d’appel :

« 18. Pour rejeter la demande de désignation d’un mandataire ad hoc de la société Figesbal avec mission restreinte de convoquer l’assemblée générale des actionnaires de la société ayant pour ordre du jour la révocation de MM. B. et D. de leurs mandats d’administrateurs et leur remplacement par les sociétés Figespart et Cofical et de convoquer le conseil d’administration de cette société à l’effet d’y voir désigner son nouveau président et, le cas échéant, un directeur général, l’arrêt retient que la désignation d’un mandataire par le juge des référés, qui est toujours subordonnée soit à l’imminence d’un dommage soit à la démonstration d’un trouble manifestement illicite, n’est prévue de manière supplétive que dans l’hypothèse d’un dysfonctionnement avéré au sein de la société.

      1. En statuant ainsi, alors que la désignation d’un mandataire ad hoc en application sur l’article L. 225-103, II, 2 du code de commerce n’est subordonnée ni au fonctionnement anormal de la société, ni à la menace d’un péril imminent ou d’un trouble manifestement illicite, mais seulement à la démonstration de sa conformité à l’intérêt social, la cour d’appel a violé le texte susvisé (…) » 

 

On le voit, la seule condition commune de désignation entre l’administrateur provisoire et le mandataire ad hoc est la nécessité de conformité de cette désignation à l’intérêt social. Mais est-ce une bonne idée de contrôle de la part des juges ? Comment apprécier, pour la désignation du mandataire ad hoc, la conformité avec l’intérêt social ? Ici, il s’agissait de réunir une assemblée générale pour révoquer deux administrateurs et en nommer d’autres. Serait-il admissible que le juge saisi rejette cette demande en ne trouvant pas opportunes les révocations prévues ?

C’est toujours le même problème qui se pose quand on fait référence à l’intérêt social : comme il n’en existe pas de définition précise, on peut légitimement se méfier, au nom de la prévisibilité et, partant, de la sécurité juridique, du choix d’un tel critère…

En tout cas, pour une application de ce critère de l’intérêt social dans la nomination du mandataire de l’article L. 225-103, voir également CA Paris, 17 décembre 2020, à propos de ce qui était encore à l’époque la société en commandite par actions Lagardère : la Cour, pour rejeter la demande des deux principaux actionnaires en capital, la société Vivendi (28,81 %) et les fonds d’investissement Amber Capital (19,93 %), lesquels faisaient valoir l’un et l’autre qu’il y avait lieu de convoquer l’assemblée générale aux fins de remplacer plusieurs membres du conseil de surveillance, a alors affirmé que la requête en nomination d’un mandataire devait « être conforme à l’intérêt social et non à la satisfaction des seules fins propres des demandeurs ».

 

Le rôle du juge n’est pas prêt de s’affaiblir en droit des sociétés !




la rédaction vous propose :

Ecoles de commerce post-bac : 3 formations pour tous les profils d’étudiants

Les écoles post-bac, depuis près d’une dizaine d’années, tendent à s’imposer comme une option crédible aux côtés des Grandes Écoles en proposant en particulier une alternative aux classes préparatoires. 

L’orientation vers une école post-bac permet aux étudiants de se confronter, dès la première année, aux disciplines en rapport direct avec les débouchés professionnels auxquels ils aspirent.  

Pour s’adapter à tous les profils d’étudiants, les écoles de commerce et management proposent un large éventail de formations : le Bachelor, le BBA (Bachelor of Business Administration) et le grade Master. Alors laquelle choisir ? Par quoi diffèrent-elles ?

Bien que ne nécessitant pas le passage par une classe préparatoire, ces trois formations restent très sélectives. Certaines écoles, comme le BBA de l’ESSEC ou l’IESEG, sont accessibles par des épreuves écrites et orales (concours SESAME et ACCES) et délivrent des formations de niveau BBA (bac +4) ou Master (bac+5). D’autres, comme l’ESCP, proposent des formations (bac+3) accessibles après étude de dossier des candidats.

 

Les trois grandes formations proposées par les écoles :

Un Bachelor, qu’est-ce que c’est ?

Un Bachelor est une formation en trois ans au sein d’une école de commerce (le plus souvent). Il est donc délivré par un établissement privé, contrairement à la licence.  

L’accès aux formations Bachelor ne nécessite pas de passer de concours au sens stricte du terme. La sélection des étudiants se fait sur une étude du dossier scolaire (informations disponibles sur Parcoursup) et sur un entretien de motivation, servant à vérifier l’adéquation entre votre profil et les valeurs de l’école. Restez vous-même ! 

Quelques spécificités de sélection existent toutefois entre les écoles, nous les présenterons dans un prochain article.

La formation du programme Bachelor se veut générale bien que souvent orientée vers un secteur professionnel spécifique (marketing, finance, audit, etc) et propose une spécialisation en dernière année. L’EMLV propose par exemple, en collaboration avec l’ESILV, Ecole d’ingénieurs du Pôle Léonard de Vinci, le Bachelor Technologie & Management en 3 ans.

Le Bachelor est connu pour sa formation de qualité sur une courte durée et son ouverture à l’international. Les étudiants peuvent faire le choix d’étudier pendant 1 an dans une université partenaire pendant leur formation. 

 

 Point de vigilance : Soyez vigilant quant à la reconnaissance de votre diplôme. Le titre de Bachelor n’étant pas un terme protégé par une institution, certaines écoles proposent une formation appelée Bachelor, sur 3 ans, sans gage de qualité.

 Afin de vérifier la qualité de la formation, vous pouvez consulter la liste des diplômes visés (qui ont obtenu un Visa de l’Etat). En suivant une formation Bachelor visée, vous vous assurez de  la qualité de la formation et de l’adéquation entre les compétences acquises et les besoins du marché du travail. En 2020, le label grade de licence vient compléter le visa de l’Etat en distinguant, lors de la première promotion (2021), une quinzaine d’écoles.

 La liste des diplômes visés est accessible via ce lien 

 

Que faire après un programme Bachelor ?

Après votre Bachelor, vous pourrez :  

  • Vous lancer directement sur le marché du travail
  • Poursuivre vos études à l’université en programme master ou bien en école de commerce en passant par la voie des admissions parallèles (recrutement sur dossier et entretien oral).

 

« A la suite de mon Bachelor à l’ESCP, j’ai décidé de faire une année de césure avec deux stages de 6 mois dans le monde de la finance et plus particulièrement dans le domaine des fusions-acquisitions. Ces deux stages dans ce domaine ont confirmé mon désir de poursuivre dans cette voie ce qui m’a donc amené à postuler à un Master en Economie et Finance d’entreprise à l’Ecole Polytechnique. »

Charles Zeitoun (Bachelor ESCP)

 

Les différents Bachelors permettent aussi une poursuite d’études en direction d’un diplôme de grade Master Bac+5 : Masters et Master of Science voire bac +6 : Mastères spécialisés.

  • Le Master est un diplôme attestant le suivi des études sur une durée de 5 ans après le Bac mais c’est aussi une certification accordée par une commission spécialisée puis reconnue par l’Etat. Le Master vous assure de la qualité de la formation et de la reconnaissance de votre diplôme auprès des entreprises.
  • Le Master of Sciences (MSc), se déroule quant à lui sur une durée de 18 mois. Il diffère du Master classique par l’importance de la dimension internationale dans la formation en assurant l’adéquation entre les compétences acquises et les besoins du marché du travail étranger.

L’appellation MSc n’étant pas protégée, restez vigilant quant à la reconnaissance de votre diplôme, en consultant les formations visées par la Conférence des Grandes Ecoles (CGE).

  • Le Mastère spécialisé est une formation supplémentaire après un master (ou après un MSc, plus rare mais possible). Elle vous permet de poursuivre votre spécialisation au sein d’une école qui délivrera, après une année, un label de formation Bac+6. De plus, poursuivre ses études dans une autre école c’est élargir son réseau professionnel, un atout majeur pour débuter sa carrière !

 

« J’ai choisi de faire un Bachelor […] car cela me donnait la possibilité de pouvoir changer d’école lors de mon grade master et ainsi renforcer mon réseau. C’est un atout non négligeable dans le monde professionnel. »

Charles Zeitoun (Bachelor ESCP)

 

Synthèse : Les 3 avantages de la formation Bachelor 

  • Une formation courte donc un accès rapide sur le marché de l’emploi (même si la poursuite d’études est possible)
  • Une formation moins couteuse (entre 5 000 et 7 000 euros par an sur 3 ans)
  • Un accès sur dossier – Sans épreuve écrite

Aspiration professionnelle après un Bachelor : Chargé(e) de communication digitale dans le sport

 


Un BBA, qu’est-ce que c’est ?

BBA ou Bachelor in Business Administration est une formation en quatre ans proposée par certaines écoles de commerce, dont les plus prestigieuses (comme l’ESSEC ou l’EDHEC).

En fonction des écoles, les voies d’accès au BBA varient. Certaines formations sont disponibles via le concours SESAME. D’autres sont proposées après étude de dossier et entretien de motivation (Pass).

Cette formation se distingue par deux points :

D’abord, les formats des cours sont moins traditionnels, avec des formats innovants comme les cours inversés ou des mises en situation régulières.

Ensuite, la formation BBA permet une grande ouverture à l’international. Au cours du cursus, vous profiterez du large réseau de votre école pour effectuer au moins une année à l’étranger (stages et échanges universitaires).

 

« S’intégrer à une culture différente de la sienne ne peut être qu’enrichissant. Que ce soit en termes de maturité mais surtout d’autonomie. Pour ma part, je pense que se retrouver loin permet de mieux se connaître et d’appréhender ses choix futurs et ses responsabilités. C’est une bonne entrée en matière avant le grand saut vers la vie active. »

Morgane Joly (BBA EDHEC)

 

Que faire après un BBA ?

Au terme des quatre années, vous pouvez continuer votre formation en vous spécialisant dans un domaine précis (comme le Marketing, la Finance ou encore la Comptabilité). Vous choisissez alors de poursuivre un Master dans une école de commerce.

Autrement, si vous souhaitez vous spécialiser tout en débutant une carrière à l’étranger, vous avez la possibilité d’intégrer un Master of Science (MSc).

« Après mes quatre ans au BBA j’ai poursuivi avec une école d’événementiel […] et j’ai intégré une agence Parisienne en alternance. […] L’événementiel est ce qui m’anime et je sais pertinemment que je suis destinée à y retourner à 100% d’ici quelques temps. Quitte à ouvrir ma propre agence de conseil événementiel…. C’est un projet qui se prépare doucement. »

Morgane Joly (BBA EDHEC)

 

Synthèse : Les 3 avantages de la formation BBA 

      • Une ouverture à l’international très forte donc une progression remarquable dans la pratique des langues étrangères et un environnement de travail cosmopolite
      • Un enseignement concret et évolutif en lien avec les réalités opérationnelles du monde du travail
      • La possibilité d’intégrer un programme Master d’une autre école de commerce

Aspiration professionnelle après un BBA : Chef de projet Marketing


Un Grade Master, qu’est-ce que c’est ?

Le Grade Master est une formation sur cinq ans proposée par les écoles de commerce.

Si cette formation avait une seule et unique fonction, elle serait la suivante : la montée en compétence progressive par la spécialisation.

Au cours des dernières années du Grade Master vous choisirez une spécialisation en lien avec votre projet professionnel. Celle-ci peut être de tout ordre : finance, comptabilité, marketing, entrepreneuriat, audit, négociations, etc.

Le Grade Master, quels apports ?

Ce programme vous apporte une spécialisation reconnue en adéquation avec les besoins du marché, possible grâce à des comités d’orientation qui vous guideront pour votre projet professionnel.

Cette formation permet également une ouverture à l’international du fait du brassage d’étudiants de différentes nationalités, de la réalisation d’échanges universitaires et de stages à l’étranger d’une durée de six mois à un an.

 

« La formation grade Master de l’IESEG m’a permis d’affiner mon projet professionnel et de confirmer mon appétence pour le Marketing. J’ai choisi un cursus sur cinq ans car il laisse le temps de se spécialiser, de mettre en pratique nos compétences au cours des stages, de s’ouvrir au monde lors des échanges universitaires à l’étranger et d’accéder à un réseau d’anciens élèves précieux pour débuter plus sereinement dans le monde du travail. » 

Leïa Rossinelli (Grade Master IESEG)

 

Que faire après un Grade Master ?

A la suite du Grade Master, vous obtenez un diplôme BAC+5. Plusieurs possibilités s’offrent alors à vous :

  • Intégrer le marché du travail directement après l’obtention de votre diplôme.
  • Poursuivre vos études en vous orientant vers un Mastère spécialisé.

Comment intégrer un programme Grade Master ?

L’année de votre baccalauréat, vous vous inscrivez aux banques de concours des écoles de commerce proposant la formation Grade Master (parfois appelée Programme Grande Ecole).

Les épreuves écrites de ces concours, tels que Accès et Sesame, sont communes aux différentes écoles et seuls les coefficients attribués à chaque épreuve varient. Après votre admissibilité aux écoles sélectionnées au préalable, vous passerez la dernière étape de sélection : l’épreuve orale, propre à chaque école.

Synthèse : Les 3 avantages de la formation Grade Master

  • Une formation proposée post-bac ne nécessitant pas de passer par une classe préparatoire.
  • Une spécialisation pour un approfondissement de ses connaissances dans un domaine précis (Marketing, Communication, Finance, Audit, RH etc).
  • Un diplôme niveau BAC+5 reconnu par l’Etat et valorisé sur le marché du travail en France et à l’étranger (grâce aux équivalences).

Aspiration professionnelle après un Grade Master : Directeur Marketing


Découvrez ci-dessous notre interview complète avec le Directeur de l’EMLV, Sébastien TRAN.



Études de médecine : quelle voie choisir entre PASS et L.AS ?

Depuis la mise en place en septembre 2020 de la réforme des études de santé (médecine, dentaire, sage-femme, pharmacie et kinésithérapie) voulue par les ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur, un étudiant souhaitant s’orienter vers de telles études a deux alternatives : le Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS) ou une Licence « Accès santé » (L.AS).

Cette réforme a mis fin à l’ancienne PACES, première année couperet extrêmement exigeante, encadrée par un numerus clausus n’autorisant qu’environ 15% d’étudiants à passer en deuxième année. Entérinant la fin de la PACES et du numerus clausus, le nouveau système entend diversifier les voies d’accès afin de permettre à différents profils de rejoindre les études de médecine à différents moments de leurs études, tout en supprimant la possibilité de redoubler sa première année.

Si l’objectif de cette réforme est de décloisonner les études de médecine en les rapprochant du fonctionnement des autres filières universitaires, une forte sélectivité demeurera. Quelle stratégie adopter pour mettre toutes les chances de réussite de son côté ? Est-il plus intéressant de s’orienter vers le PASS ou vers une L. AS ? Toutes les universités en proposent-elles ? Cet article rappelle les caractéristiques de la réforme et répond à l’ensemble de ces questions.

 

Les deux voies d’accès : le PASS et la L.AS

Les élèves de Terminale ont le choix dans Parcoursup entre les deux voies d’accès vers les études de médecine.

S’offre d’abord à eux le PASS, proposé uniquement dans les facultés dotées d’une UFR Santé, qui délivre, comme une première année de licence classique, 60 crédits ECTS. Ce nouveau parcours met fin au concours couperet de fin d’année, au profit du contrôle continu. Il comprend une majeure (équivalant, selon le cadre national, à au moins 30 ECTS) dont les matières auront directement trait à la santé et une mineure (au moins 10 ECTS) au choix dans la limite de l’offre de l’université visée. A titre d’exemple, l’Université de Paris (résultant de la fusion de Paris Descartes et de Paris Diderot) a décidé d’attribuer 48 ECTS à sa majeure santé, et 12 ECTS à une mineure au choix parmi dix, dont le droit, l’économie-gestion, la santé des populations ou la biologie-physique-chimie.

Les matières principales de la majeure santé sont semblables à celles de la PACES ; on retrouve, tantôt en cours magistral, tantôt en enseignements dirigés en petits groupes, les enseignements de chimie-biochimie, de biologie cellulaire-histologie-embryologie, de biophysique-physiologie, d’anatomie, de pharmacologie, de bio-statistiques et de sciences humaines et sociales. S’ajoutent à ce programme, souvent au second semestre de la première année, des enseignements spécifiques consacrés au projet professionnel, à la préparation des potentiels oraux de fin de première année, et à l’anglais.

Si cette première année apparaît au premier abord plus ouverte, la sélectivité demeure très forte, et il ne suffit pas d’obtenir ses ECTS pour pouvoir poursuivre des études de médecine. Même si l’étudiant a validé sa première année, l’université examine à la fin du second semestre les dossiers de toute la promotion, et décide d’un passage direct en deuxième année pour les meilleurs élèves, d’oraux et/ ou d’écrits supplémentaires ou d’une réorientation pour les autres. L’étudiant qui a validé sa première année mais n’a pas réussi à intégrer l’un des parcours santé (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) à l’issue de celle-ci ne pourra pas redoubler. Il aura néanmoins la possibilité de s’orienter vers la deuxième année de licence « Accès santé » correspondant à la mineure suivie au cours de son PASS et de retenter sa chance une fois, en deuxième ou en troisième année.

Les L.AS sont proposées à la fois par des universités proposant des parcours PASS, mais également par des établissements qui n’offraient jusqu’alors pas de cursus de santé ; leur spécificité est de posséder une mineure Santé (au moins 10 ECTS) qui permettra à l’étudiant de rejoindre, si ses résultats le lui permettent, l’un des parcours santé de son choix, dans la limite de deux tentatives au cours de ses trois premières années d’études (L1, L2 et L3). La majeure peut être choisie par l’élève parmi les choix que propose chaque université (droit, économie, informatique, mathématiques, lettres, etc.). A Lyon, l’Institut catholique propose par exemple une L.AS de Sciences de la vie (biologie et humanités), tandis que les Universités Lumière et Jean Moulin proposent respectivement des L.AS de droit et de psychologie-sciences cognitives.

Études de médecine

 

Les universités libres de déterminer leur contingent de places

L’une des caractéristiques majeures de la réforme est la liberté nouvelle accordée aux universités dans l’organisation de ces deux parcours. Elles déterminent désormais, en collaboration avec les Agences Régionales de Santé, le nombre d’étudiants admis par filière. Cela ne signifie toutefois pas que les places sont beaucoup plus nombreuses, puisque les capacités d’accueil des universités restent constantesL’Université d’Amiens a par exemple choisi de réserver 830 places au PASS (700 pour la mineure Sciences, 30 pour la mineure Psychologie, 20 pour la mineure Philosophie et 20 places à Boulogne-sur-Mer). A toutes les L.AS confondues, cette université réserve 242 places.

A Marseille, l’Université  réserve 1 500 places au PASS (avec une pléthore de mineures possibles) contre 286 aux L.AS. Ainsi, les pourcentages de places accordées au PASS et aux L.AS peut varier selon les universités : l’Université d’Amiens accorde environ 22% de ses places aux L.AS, contre environ 16% pour l’Université de Marseille. La proportion d’étudiants admis en deuxième année venant de chaque parcours suivant ces tendances, le contingent de places réservées à chaque L.AS apparait donc comme minoritaire.

Il est enfin important de noter que les universités de Créteil, Caen, Poitiers et Strasbourg ne proposent pas de PASS ; les étudiants devront donc nécessairement porter leur choix vers l’une des L.AS disponibles ou s’orienter vers d’autres universités. Néanmoins, chacune de ces universités propose en réalité une L.AS correspondant, en terme de contenu d’enseignements, peu ou prou aux anciens programmes de PACES, telle la licence Sciences pour la Santé de Paris-Est (Créteil).

Études de médecine

 

PASS ou L.AS : sur quels critères choisir sa voie ?

Compte tenu des spécificités de chaque parcours et du nombre de places accordées dans chacun d’entre eux, quelle est la meilleure orientation possible ? Plusieurs critères peuvent éclairer l’étudiant hésitant.

En effet, c’est d’abord son profil et ses aspirations qui seront les bons déterminants de son choix. A un élève ayant un profil scientifique et un projet mûri le destinant avec certitude aux études de médecine, on peut conseiller de s’orienter vers le PASS, qui lui permettra de concentrer l’essentiel de son énergie sur les matières qui lui serviront dans la suite de son parcours. Sa mineure ne sera toutefois pas à négliger, puisqu’en cas d’échec à intégrer la filière de son choix en fin de première année, l’étudiant devra, pour pouvoir retenter sa chance, rejoindre la L.AS correspondant à sa mineure, et y exceller.

Pour un élève encore hésitant sur son projet professionnel, qui envisage des études de médecine, mais aussi d’autres professions, il peut être intéressant d’envisager une L.AS. Cette licence lui permettrait de conserver un parcours très ouvert lui laissant le temps de mûrir son projet personnel, médical ou plus en lien avec sa majeure. Opter pour une licence spécialisée dans une matière dans laquelle on excelle (par exemple mathématiques, anglais, économie) peut en outre être judicieux : les places autorisant l’accès aux filières de santé sont peu nombreuses, mais un étudiant particulièrement brillant dans sa matière, même s’il a peu étudié les sciences au lycée, peut avoir plus de chances de s’y distinguer qu’en PASS où toute la promotion se trouve face à de nombreuses matières nouvelles qui s’appuient souvent sur de solides pré-requis en sciences.

La personnalité propre à chaque élève est également à prendre en considération. Les universités signalent que pour réussir son PASS, il faut être doté de bonnes capacités de mémorisation, d’une grande puissance de travail (le travail personnel journalier d’un étudiant en première année de médecine est estimé à six à dix heures, y compris les week-ends), et d’une certaine résistance à la pression. En L.AS, celle-ci sera peut-être moins palpable, mais la sélectivité demeurera très importante. Il faudra donc que l’étudiant soit capable de beaucoup s’investir dans la majeure choisie, sans bien sûr délaisser sa mineure qui sera examinée avec soin par le jury chargé de sélectionner les dossiers à admettre en filière santé.

Projet professionnel, personnalité, dossier scolaire, motivation sont les principaux éléments à examiner avec soin avant de faire le choix du PASS ou d’une L.AS. Quelle que soit la voie sélectionnée, le niveau d’excellence requis pour poursuivre ses études dans la filière de son choix est particulièrement élevé et les étudiants ayant minutieusement construit leur parcours dès le lycée partiront avec un avantage certain.

Pour retrouver les enseignements de spécialités conseillés au lycée dans le cadre de la réforme pour une orientation vers les études de médecine vous pouvez consulter notre article.


Pour tout comprendre de la réforme des études de médecine venez nous rencontrer lors de nos réunions d’information.

Toutes les informations sur la réforme du lycée :

Guide d’orientation >



  • Études de médecine : quelle voie choisir entre PASS et L.AS ?
  • École d’ingénieur post-bac, mode d’emploi

    Les écoles d’ingénieur post-bac sont de plus en plus plébiscitées par les lycéens dans leurs choix d’orientation. Elles permettent d’entrer dès la sortie du lycée dans une école sans passer par la classe préparatoire et proposent des applications plus concrètes dès la première année. Attention cependant : loin d’être une solution de facilité ou « de secours » pour des élèves moins performants, ce sont des établissements sélectifs – à un niveau variable selon les écoles,  vers lesquels il convient de s’orienter avec un projet défini.

     


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    1. École d’ingénieur post-bac ou post-prépa : quelle différence ?

    A la sortie du lycée, deux voies s’offrent à vous pour devenir ingénieur : intégrer une classe préparatoire scientifique (les meilleures d’entre elles sont très sélectives) puis passer les concours après deux ou trois ans d’études, ou intégrer directement une école post-bac. Comment faire son choix entre ces deux voies d’admission ?

    Tout d’abord, il est important d’identifier les écoles que vous souhaitez intégrer. En effet, certaines d’entre elles ne recrutent qu’après une classe préparatoire, comme l’École Polytechnique, les Mines ou CentraleSupélec. Cette voie vous donne également accès à toutes les écoles d’ingénieur de France, celles recrutant dès le bac proposant également aux élèves de prépa de les rejoindre directement en « cycle ingénieur », c’est-à-dire à bac +3.

    Si la classe préparatoire vous semble trop compétitive ou que vous trouvez cette voie trop généraliste, vous pouvez vous tourner vers les cursus proposés par les écoles d’ingénieur post-bac. Elles sont une centaine à être accessibles dès la sortie du lycée et sont sélectives à l’entrée : après une étude de dossier, vous devrez passer des épreuves écrites et/ou des épreuves orales, que ce soit auprès de l’école que vous visez (comme l’ICAM, qui possède sa propre procédure avec dossier et entretien) ou par l’intermédiaire d’un concours  » commun  » (Avenir, Puissance Alpha, GEIPI-Polytech, Advance).

    L’ensemble des écoles a  rejoint la plateforme Parcoursup. C’est donc directement sur cette plateforme qu’il faut se porter candidat.

     

    2. La scolarité en école d’ingénieur post-bac

    Rejoindre une école d’ingénieur après le baccalauréat vous engage sur cinq ans : deux ans de classe préparatoire intégrée puis trois ans de « cycle ingénieur », pour aboutir à un diplôme de niveau Bac+5.

    Les deux premières années, bien que portant le nom de « prépa intégrée », ne sont pas aussi compétitives qu’une classe préparatoire aux Grandes Ecoles. L’admission en cycle ingénieur n’étant conditionnée qu’à une attente de résultats suffisants, la pression est moins importante et les relations entre élèves sont plutôt portées sur l’entraide et la solidarité. La prépa intégrée reste difficile et demande un travail rigoureux, mais a l’avantage d’être plus concrète qu’une classe préparatoire plus « générale » : stages, projets et enseignements spécifiques à l’école (informatique…) rythment les deux premières années et permettent d’entrer directement dans le « vif du sujet».

    Ce premier cycle permet également aux élèves de se projeter dès la sortie du bac dans la vie d’école. Ils peuvent par exemple rejoindre des associations, comme en témoigne Charles, étudiant à l’ECE.

    « … il existe de nombreuses associations où on peut faire du sport, défendre des causes comme l’écologie ».

    Après validation des deux premières années, les étudiants entrent en « cycle ingénieur ». Selon les écoles, l’orientation vers votre secteur de prédilection peut se faire directement à l’entrée ou durant la dernière année du cursus. Vous pouvez intégrer une école « généraliste » et choisir une spécialité au cours de votre formation ou, à l’inverse, choisir une école directement spécialisée dans un secteur défini, comme l’IPSA qui propose des formations centrées sur l’aéronautique et le spatial.

    Les cinq ans d’école s’achèvent sur un stage de fin d’étude en entreprise.

     

    3. Quels débouchés ?

    Le taux de chômage des ingénieurs (3,5%) est plus de deux fois inférieur à celui de l’ensemble des actifs. Les écoles affichent également d’excellents taux d’insertion professionnelle, supérieurs à 90%. Selon une étude de l’ESIEE menée auprès de ses étudiants diplômés, 89% d’entre eux ont signé un contrat avant la fin de leur formation, 6% moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme et 5% entre deux et quatre mois après la fin de leurs études.

    Avec un titre d’ingénieur, il est possible d’exercer un grand nombre de métiers. Près d’un diplômé sur deux travaille en recherche, étude et développement : selon le secteur et le poste, cela inclut la conception de solutions innovantes mais également la réalisation d’essais et de prototypes. D’autres préfèrent s’orienter vers le conseil (au sein d’un bureau d’études, d’un cabinet de conseil…), ou encore vers la production.

    Selon la majeure que vous choisirez, vous pourrez exercer différentes professions. Quelques exemples ? Chef de projet produits connectés, data scientist, ingénieur en risques industriels, ingénieur aéronautique, chef de projet système d’information santé, ingénieur Smart City et applications IoT, ingénieur en imagerie spatiale…

    Les étudiants ayant obtenu un double diplôme avec une école de commerce se destinent le plus souvent à des postes de management ou créent leur propre entreprise, parfois même avant d’obtenir leur diplôme grâce à un dispositif d’accompagnement proposé par leurs écoles. Ingénieur commercial, chargé d’affaires, ingénieur avant-vente… ne sont que quelques exemples des métiers possibles après un tel parcours.

    Enfin, pour les élèves qui souhaitent continuer leurs études et qui sont davantage intéressés par la recherche, il est possible de poursuivre en doctorat.

     

    4. Les concours d’accès aux écoles d’ingénieur post-bac

    Une grande partie des écoles d’ingénieur post-bac recrute au moyen de concours communs, tels qu’Avenir (ELSIV, ECE, ESTACA…), Puissance Alpha (EFREI Paris, ESIEE, ESIEA…), GEIPI-Polytech (toutes les écoles du réseau Polytech, ISAT Nevers…) ou Advance (EPITA, ESME Sudria, IPSA, Sup’Biotech).

    Certains d’entre eux requièrent de passer des épreuves écrites, portant sur le programme de Terminale. Leur format est différent des évaluations dont les lycéens ont l’habitude (QCM…) ; il est donc essentiel de s’y préparer sérieusement, afin d’obtenir le meilleur classement possible et se donner toutes les chances d’intégrer l’école visée.

    Nous publierons prochainement un article détaillant ces concours d’accès : restez connectés !

    Besoin de conseils ? Ipesup vous propose des réunions d’information spécifiques à ces écoles, pour vous aider à vous orienter vers celle qui vous correspond.

     


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