Chaque année, plus de 4000 étudiants se présentent aux diverses écoles de journalisme. Une quinzaine d’école pour la plupart, sont accessibles dès la L3 et attirent des étudiants souhaitant suivre les traces des plus grandes références d’un métier connu par ailleurs, pour sa précarité et son instabilité.

D’autres professionnels exercent les métiers du journalisme sans pour autant avoir suivi le cursus des écoles.
Ce métier paradoxal, attirant et répulsif à la fois est un métier imposant une rigueur et une constante motivation.

  I. Le journalisme est une profession de paradoxes.

Le journalisme est une profession dont le niveau de qualification est de plus en plus élevé. Les métiers du journalisme requièrent aussi bien des qualités intellectuelles que des qualités dites « pratiques et organisationnelles ».
Du fait de notre société « hyper connectée », et avec la montée des réseaux sociaux et des blogs, le journalisme « institutionnel » a perdu de sa valeur.
Grâce / A cause de ces nouveaux modes de communication, les lecteurs sont de plus en friands des vidéos d’actualités faisant le « buzz ».

Même si l’on parle de déclin du journalisme institutionnel, du journalisme papier ou encore des matinales radio, on remarque tout de même que toutes ces formes de journalisme cohabitent aujourd’hui en gardant leur propre pratique.
Le 20heure de TF1 attire près de 5 millions de téléspectateurs tous les soirs, les journaux locaux font vivre l’information dans les régions et les adeptes des smartphones suivent l’actualité par le biais d’applications et des réseaux sociaux.

Parmi tous ces différents canaux de communication, le citoyen cherche l’information fiable. Il a besoin de la garantie de sérieux et d’intelligence que peut apporter le journalisme « institutionnel ».
Le métier de journalisme est un métier de passion, qui allie le champ infini du réel, des faits et des degrés de signification. Le métier de journalisme est porteur de liberté́ d’aller et de venir et de choisir des sujets. Enfin, le journaliste est un passionné pour l’information, il est en quête constante de nouvelles informations pour s’instruire et les faire partager.

 II. Le journaliste se prépare sur le terrain

La Licence est devenue le diplôme minimum requis pour accéder aux écoles et de facto au métier de journaliste. Cependant, l’élévation progressive du niveau d’études ne remet pas en question la vérité́ du terrain.
Les stages contribuent à transformer le premier attrait pour le métier en une véritable motivation.

C’est à partir de l’âge de 18 ans, qu’il est possible d’acquérir davantage d’expériences par le biais de stages. Lors de ces stages, les futurs journalistes gagnent à observer le travail des professionnels, à se mettre en situation en termes de reportages ou de rédaction d’articles.
La recherche d’un stage est également un bon test de la capacité́ à créer des contacts et à obtenir des résultats concrets dans l’investigation.
La diversification des stages dans les différents médias contribue à une découverte des différentes facettes du métier et nourrit des vocations qui ne sont pas définitives mais qui renforcent la crédibilité́ de la motivation du journaliste en herbe.

L’expérience d’un ou plusieurs stages d’une période d’une semaine à un mois effectif est aujourd’hui une des conditions d’inscription au concours de certaines écoles de journalisme comme l’IFP-ASSAS. Cette dernière établit une pré́ liste des étudiants admis à concourir sur le seul critère des stages.

Grâce à ces différents stages, le candidat sera beaucoup plus à l’aise lors des oraux d’admission des écoles afin d’illustrer ses idées et de démontrer les forces et les limites du métier de journalisme en lui-même.

Le futur journaliste doit faire preuve d’initiative et de créativité. Il doit être capable de réaliser un reportage original, une maquette de reportage radio ou télé et de rédiger entièrement un article, ceux-ci pouvant être postés sur le blog du jeune étudiant ou proposés aux rédactions déjà en place.

La connaissance initiale du métier de journalisme s’accompagne inévitablement de références et de modèles étant de grandes signatures de l’écrit, de grandes voix à la radio ou encore de grandes figures du petit écran.

 III. Préparer les concours

Mais à quoi bon ce travail d’initiation puisque les écoles elles-mêmes prétendent assurer la totalité de la formation ? A quoi bon puisque les écoles nous permettent de multiplier les stages et construire notre propre réseau professionnel ?

Il est vrai que les 15 écoles reconnues par la profession se caractérisent par leur sérieux et leur professionnalisme.

Ce sont des écoles d’apprentissage où les professionnels des médias encadrent les étudiants et leurs apprennent les techniques inévitables à chaque média.
Les juristes et figures emblématiques du métier soulignent l’importance du respect des règles fondamentales de la bonne pratique journalistique.
Ce sont également des pôles universitaires où des professeurs éminents transmettent les éléments d’une culture générale renforcée indispensable au journaliste, par définition polyvalent et curieux.

Il est vrai que les écoles restent difficiles d’accès car l’inflation des diplômes pourrait desservir la profession et le niveau des salaires.
Les 15 écoles sont structurées pour des promotions de 15 à 40 étudiants avec des épreuves similaires à savoir des tests d’actualité et de culture générale, des exercices de rédaction- créativité, des exercices de rédaction d’article, des synthèses de dossier d’actualité, des épreuves de langue française ou encore des synopsis d’article.

De manière générale, les candidats passent les épreuves écrites afin d’être sélectionnés aux oraux d’admission.
Les candidats devront évoquer leurs motivations en anglais et seront également confrontés à des questions d’actualité.
Ces concours exigeants nécessitent une vraie préparation de fond et des entrainements, difficiles de mener seul.

Une préparation encadrée s’impose pour guider le candidat et l’aider à hiérarchiser et à comprendre l’actualité.
Cette préparation permet d’acquérir la méthodologie des épreuves et de faciliter l’assimilation ou le rappel des règles de grammaire et du vocabulaire en français comme en anglais.
A l’oral, le jury apprécie de voir la structure qu’il représente, bien connue et reconnue comme une entité à part.

Et derrière le terme générique d’écoles de journalisme, il existe des différences de statuts entre les écoles privées comme l’ESJ Lille, le CFJ ou l’IPJ et les formations universitaires comme le CELSA ou le CUEJ.
Toutes délivrent des Masters 2 mais pas nécessairement au même tarif annuel. Seul le passage par une école garantit la possibilité d’une carrière mais cela ne doit pas occulter la nécessité de la patience car le Master 2 d’une école de journalisme ne garantit pas l’embauche instantanée à la sortie.

Ce métier passionnant et riche apporte au professionnel de la passion et de l’enthousiasme.
Cependant, le journaliste doit fournir beaucoup de travail, d’idées et de talents, qu’il doit mettre en place dès la préparation aux concours, afin de bénéficier et qui le conduira vers une une réussite professionnelle éclatante.

 IV. IPESUP propose une formation spécialisée à la préparation aux écoles de journalisme

IPESUP propose des formations spécialisées à la préparation aux écoles de journalisme.
En effet, nous proposons un module de préparation aux écoles de journalisme.
Cette préparation s’adresse aux étudiants en année de L3 et au-delà, avec une limite d’âge se situant, dans la plupart des écoles, à 26 ans.

IPESUP met l’accent sur des points forts des concours que l’on retrouve à l’entrée de la plupart des écoles :

    • Une très bonne connaissance de l’actualité des six mois précédant les concours.
    • Une solide culture générale, historique et géopolitique en particulier.
    • Une vraie familiarité avec tous les aspects techniques, économiques et déontologiques du journalisme d’aujourd’hui.
    • Une vraie maîtrise de la langue française et une bonne capacité rédactionnelle.
    • Un honorable niveau d’anglais, à l’écrit pour le Celsa et à l’oral pour toutes les écoles sauf l’IJBA.
    • Une ouverture d’esprit et une forme d’énergique vivacité dans le cadre des entretiens individuels pour les épreuves d’admission.

En savoir plus sur la formation

                                  Article rédigé par Éric Duquesnoy.

 



  • Comment se préparer au journalisme?
  • Économie – La crise de 1929 : Théories et Interprétations

    La notion de crise renvoie traditionnellement à un retournement de situation (phase B du cycle), elle fonctionne comme une « purge » qui doit résorber les déséquilibres. C’est la première approche retenue par ses contemporains pour analyser la crise de 1929. Mais la crise peut renvoyer plus fondamentalement à une rupture du mode de régulation économique, induisant alors des changements économiques et sociaux durables. C’est l’hypothèse qui a été privilégiée plus tardivement. La crise de 1929 : crise traditionnelle ou crise spécifique ?

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    I. Les explications traditionnelles sont insuffisantes

    I.1. Les lectures libérales de la crise

    Pour les libéraux, la crise est un phénomène transitoire et exogène, qui ne remet pas en cause la stabilité générale du système capitaliste.

    Pour les économistes contemporains de la crise, sa gravité est à mettre en relation avec les entraves aux mécanismes du marché qui se sont accrues dans les années 20. Lionel Robbins, dans son ouvrage La grande dépression : 1929-1934, dénonce la montée des négociations collectives pour la détermination des salaires, ainsi que les désordres monétaires et financiers de l’après-guerre (politique monétaire expansive, développement du crédit à la consommation). Ce type d’argument est repris par Jacques Rueff pour la France : les progrès syndicaux expliquent une plus grande rigidité du marché du travail. Les salaires étant rigides à la baisse, les profits diminuent, et avec eux le niveau de l’investissement et de la production. D’où la notion de « chômage volontaire ».

    Des analyses plus tardives sont délivrées par le monétariste Milton Friedman (dans son Histoire monétaire des Etats-Unis, 1960). La crise, au départ traditionnelle, a été aggravée par l’attitude irréfléchie du Fed, qui n’a pas joué son rôle de prêteur en dernier ressort, et a laissé les banques et entreprises s’asphyxier par manque de liquidités. (La masse monétaire a diminué de près d’un tiers entre 1929 et 1933.)

     

    I.2. Des analyses hétérodoxes

    Pour Schumpeter, la crise de 1929 s’inscrit tout à fait dans le cadre traditionnel de l’analyse des cycles économiques. Seul le hasard a voulu que se juxtaposent à cette date le retournement de trois types de cycles : Kondratieff (25-50 ans), Juglar (8-10 ans) et Kitchin (2-4 ans). Ceci expliquerait donc l’ampleur sans précédent de la crise.

    Pour les marxistes, les crises sont inéluctables et endogènes. Elles ne sont que l’expression des contradictions internes au capitalisme. Pour Eugène Varga (La crise économique, sociale et politique, 1934), la crise de surproduction de 1929 trouve son origine dans un double mouvement de suraccumulation et de concentration de la richesse d’un côté, et de paupérisation de la population de l’autre. Le système capitaliste est amené à subir des crises de plus en plus violentes, jusqu’à sa disparition.

    Irving Fischer s’intéresse davantage aux facteurs financiers de la crise dans son analyse de « la déflation par la dette ». La croissance des années 20 a été tirée par l’endettement. Mais un endettement excessif pousse les agents à se désendetter car ils viennent à manquer de liquidités : ceux-ci se mettent donc à vendre leurs actifs ; l’investissement, la consommation et les dépenses publiques s’amenuisent, ce qui entraîne une déflation. Celle-ci ne fait que surenchérir le poids de la dette des agents, qui se consacrent alors davantage au désendettement et renforcent d’autant la déflation. C’est une spirale cumulative.

    Mais ces analyses traditionnelles peinent à appréhender la complexité de la crise, qui, par son ampleur et ses conséquences, semble annoncer la fin des mécanismes économiques du monde classique.

     

    II. La crise engendre donc un renouveau de l’analyse économique des crises

    II.1. La crise de 1929 à l’origine de la pensée keynésienne

    Dans la Théorie générale (1936), Keynes prend le contre-pied de l’analyse classique traditionnelle. Il constate en 1929 une situation d’équilibre de sous-emploi (surproduction + chômage), qui contredit la loi de Say. La baisse des salaires, préconisée par les classiques, n’apparaît pas comme une solution satisfaisante, car elle aboutirait à une baisse de la demande et de la production, et donc à une hausse du chômage. Une intervention de l’Etat est donc nécessaire, sous la forme d’une politique de relance (déficit budgétaire, politique monétaire de taux d’intérêt bas, politique de redistribution).

    Dans les années 60, la lecture de la crise de 1929 sera effectivement keynésienne : on estime que des politiques de relance plus précoces et plus systématiques auraient permis d’éviter la dépression. Pourtant, les pratiques pré-keynésienne menées à l’époque (New Deal aux Etats-Unis, Front populaire en France) n’ont pas été pleinement concluantes. On a pu calculer que pour compenser la baisse de régime aux Etats-Unis, il aurait fallu consentir à un déficit public représentant 50% du budget de l’Etat !

     

    II.2. Les nouvelles hypothèses de l’école de la régulation

    La période précédant la crise (de 1850 aux années 1920) se caractérise par un mode de régulation concurrentiel (flexibilité du travail, faible intervention de l’Etat dans l’économie), qui repose sur un régime d’accumulation extensive (par l’utilisation d’une plus grande quantité de facteurs). Or, depuis le début du siècle commence à se développer notamment au Etats-Unis un régime d’accumulation intensive (par la hausse de la productivité des facteurs), qui est bloqué par le manque de débouchés : la production de masse voit le jour grâce aux forts gains de productivité (taylorisme, fordisme), mais elle ne débouche pas sur une consommation de masse, en raison de la faiblesse des gains de pouvoir d’achat. Ce qui aboutit logiquement à la crise de surproduction de 1929.

    La crise n’étant pas classique dans ses origines, ne se résoudra pas automatiquement. Il est donc nécessaire d’agir sur les formes institutionnelles de la régulation : face au mouvement continu de concentration de l’offre des entreprises, les règles de la concurrence sont déjouées. Les autres agents doivent s’adapter à ce nouveau mode de régulation de type monopolistique: les salariés en développant les négociations collectives ; l’Etat en intervenant pour soutenir la demande.

    La crise de 1929 inaugure donc une nouvelle ère économique : celle d’un mode régulation monopolistique, qui repose sur un régime d’accumulation intensive.

    F.Teulon et S. Tulliez



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