Réforme du concours Passerelle en 2021 : l’analyse d’IPESUP

Mise à jour – concours 2023

Après avoir renoncé aux tests d’aptitude en 2022 pour l’admissibilité, le concours PASSERELLE a annoncé leur retour pour l’édition 2023. L’admission repose désormais sur trois éléments :

  • l’analyse du dossier scolaire : le ou les bulletin(s) de notes de la dernière année complète d’études supérieures
  • un test d’aptitude : le TAGE MAGE® (Bac +3), le TAGE 2® (Bac +2) ou bien le test « Passerelle » au choix
  • un test d’anglais : un test standardisé (qui peut être le TOEIC®, le TOEFL®, l’IELTS® ou le test Cambridge®) ou le test d’anglais « Passerelle » au choix
  • un entretien d’admission propre à chaque école

A noter : pour l’admissibilité, seuls comptent l’analyse du dossier et le test d’aptitude. L’étude des dossiers ne donne pas lieu à l’attribution d’une note. Elle conduit simplement à déclarer chaque candidat « admissible » ou « non admissible » aux six écoles selon des critères objectifs garantissant l’équité de traitement entre tous les candidats.

Mise à jour – concours 2022

En 2022, l’admissibilité repose sur l’examen du dernier bulletin scolaire ; l’admission sur un oral d’anglais et un entretien de motivation, l’entretien étant propre à chaque école.

Réforme importante du concours Passerelle en 2021

L’IPESUP analyse pour vous la réforme importante que le concours PASSERELLE vient d’annoncer pour l’édition 2021 :

  • disparition de l’épreuve de synthèse au profit d’une épreuve de français d’une heure
  • évolution significative des épreuves d’option
  • renforcement de la digitalisation du concours, avec la possibilité de passer le concours à la maison
  • introduction de dates de passage « à la carte » des écrits entre février et mai

Retour sur les évolutions 2019 et 2020

Les deux dernières années, IPESUP avait déjà analysé pour vous les réformes 2019 et 2020 des concours PASSERELLE 1 & 2. Vous y aviez appris que :

  • les tests de sélection TAGE MAGE® et TAGE 2® avaient disparu au profit d’une épreuve désormais optionnelle de « Calcul et raisonnement ». Les composantes verbales des tests étaient intégrés à la nouvelle épreuve de synthèse.
  • le nombre d’épreuves d’option possibles était réduit à 12 contre 16. Les épreuves d’option classiques (cas de gestion, cas marketing, mini-dissertation en droit ou en éco) disparaissaient au profit d’épreuves de QCM davantage tournées vers le cours. Le temps imparti pour la résolution des épreuves était réduit à 45 minutes, contre 2h auparavant.
  • l’épreuve de synthèse de textes était remplacée par une épreuve de Compréhension, Expression, Synthèse en 2019, avant de revenir à son format antérieur en 2020.

Et surtout, le concours PASSERELLE devenait, à compter de l’édition 2019, le premier concours de l’enseignement supérieur français à être entièrement digitalisé.

Deux ans après, quel bilan tirer de cette réforme, et surtout, quelle évolution pour l’édition 2021 ?

La digitalisation du Concours Passerelle maintenue pour l’édition 2021… avec quelques ajustements techniques

La digitalisation complète du concours Passerelle a été un relatif succès en 2019, et même en 2020 dans le contexte du Covid. Dans l’ensemble, les épreuves se sont bien déroulées. Le taux d’équipement des élèves sur place était proche de 99,9 % et le concours avait prévu des solutions de remplacement (ordinateurs ou exceptionnellement sujets papier) pour pallier les quelques dysfonctionnements. La plupart des étudiants avaient pu s’entraîner en amont sur la plateforme TestWe et ainsi se familiariser avec l’outil informatique.

Elle se confirme pour 2021, avec quelques ajustements inévitables après une telle révolution. Deux axes de progression technique sont identifiés :

  • en centre d’examen, s’assurer que les candidats démarrent tous leur épreuve simultanément. Il s’agit d’éviter qu’un élève qui aurait démarré plus tard pour des raisons techniques soit gêné par le bruit des autres candidats qui, eux, auraient déjà terminé leur épreuve.
  • augmenter la capacité des serveurs informatiques pour réceptionner les copies des étudiants après l’épreuve. Le système de TestWe permet aux élèves de composer sans le WiFi dans la salle d’examen. Il suppose que le candidat, rentré chez lui, se connecte en WiFi pour que sa copie (non modifiable) soit transmise par voie électronique. En 2019, des milliers de candidats se connectaient en même temps, ce qui occasionnait des délais.

En 2020, les épreuves écrites avaient été partiellement annulées en raison du Covid : la synthèse avait été annulée mais l’épreuve d’option ainsi que le QCM d’anglais étaient maintenus, quoique rendu optionnels.

En 2021 et à l’heure où de plus en plus d’Écoles se tournent vers une sélection sur Dossier (à son tour, AUDENCIA vient d’annoncer la suppression de son épreuve d’analyse de situation), on avait pu déceler dans ce maintien même partiel l’attachement du concours Passerelle aux épreuves écrites. Il se confirme pour l’édition 2021, même si les modalités de sélection évoluent vers des épreuves de type QCM.

Nouveau : la Note de synthèse Passerelle disparaît au profit d’une nouvelle épreuve de français d’une heure

Pour bien comprendre cette évolution, revenons d’abord sur les évolutions des deux dernières années.

La réforme 2019 avait transformé l’épreuve de synthèse des concours Passerelle 1 & Passerelle 2 en une épreuve de Compréhension, Expression, Synthèse. En deux heures, les candidats devaient :

  • en 20 minutes, répondre à 15 questions de compréhension de texte portant sur 3 textes
  • en 20 minutes, répondre à 15 questions d’expression
  • dans le temps imparti restant, c’est-à-dire en 1h20, produire une synthèse de 8 textes (dont les trois déjà lus dans la sous-épreuve de compréhension)

L’objectif de cette réforme était alors double.

  1. La suppression des tests TAGE MAGE® et TAGE 2® avait permis aux Écoles du concours PASSERELLE de ne plus sélectionner sur les compétences logiques et calculatoires – un choix clair. Néanmoins, les Écoles auraient aimé pouvoir conserver une sélection sur la dimension verbale des tests. La création de l’épreuve Compréhension, Expression, Synthèse permettait de répondre à cette problématique en intégrant les épreuves verbales dans l’épreuve de synthèse.
  2. Les candidats un peu faibles en synthèse de textes (ou qui, par manque de temps, ne réussissaient pas à terminer la synthèse) pouvaient, en quelque sorte, se rattraper grâce aux deux premières épreuves – et inversement. L’épreuve s’en trouvait plus équilibrée et donc, en un sens, plus juste.

Cette réforme n’allait pas sans un inconvénient : le temps imparti pour la synthèse de textes était trop court. Lire, assimiler 5 nouveaux textes puis produire une synthèse cohérente des 8 textes, le tout en 1h20, relevait pour la plupart des candidats de la gageure. En effet, la synthèse est un exercice difficile qui suppose une phase de recherche : compréhension des textes, détermination des éléments de convergence et points de divergence des auteurs ; tri de l’essentiel et de l’accessoire ; constitution d’un plan cohérent et détaillé répondant à une problématique précise. Ce travail préliminaire fait, encore faut-il rédiger la synthèse.

La difficulté qu’auraient les élèves à réaliser cet exercice en un temps si court était prévisible. Pourquoi, alors, ne pas avoir augmenté la durée de l’épreuve à 2h30 en tout par exemple (soit 1h50 pour la synthèse ?) Cette solution aurait pu être choisie, mais elle aurait supposé un allongement du temps total du concours au-delà de 4h30… alors même qu’un des objectifs de la réforme était que toutes les épreuves se déroulent sur une demi-journée en tout et non plus une journée comme auparavant.

En 2020, IPESUP vous apprenait en avant-première que le concours PASSERELLE décidait de supprimer les deux premières parties de l’épreuve. L’épreuve de synthèse revenait alors à son format initial : 10 à 12 textes (et non plus 8), et une synthèse à effectuer en une durée de 2 heures. Nous avions salué ce choix qui nous semblait raisonnable. Il correspondait aussi au choix clair qu’avait fait le concours PASSERELLE de ne plus utiliser les résultats des tests TAGE MAGE® et TAGE 2®.

Nouvelle évolution, cette fois majeure, en 2021 : la note de synthèse disparaît purement et simplement au profit d’une nouvelle épreuve de français. D’une durée d’une heure, l’épreuve évaluera la capacité des étudiants à comprendre et maîtriser la langue française courante, aussi bien sur le fond (synonymes, antonymes) que sur la forme (orthographe, grammaire). Trois éléments permettent d’expliquer ce choix :

  • Le premier, purement technique, réside dans les modalités de passage de l’épreuve. Bien que la plateforme TestWe (voir notre article de 2019) permette de digitaliser les épreuves y compris littéraires, cette solution technique n’était pas idéale pour une épreuve de synthèse de textes. On le sait bien : même dans le monde des affaires, pour effectuer une synthèse de plusieurs documents il peut être utile de les imprimer, les feuilleter, les annoter, surligner… les QCM se prêtent plus facilement à la digitalisation. Ils permettent aussi au concours de corriger les « copies » avec plus de sûreté, d’homogénéité et de rapidité.
  • L’abandon en 2019 des tests TAGE 2® (dans lequel, rappelons-le, le français évalués dans les sous-tests 1 et 4 comptait pour 43 % de la note) et TAGE MAGE® (1/3 des coefficients sur le français à travers les sous-tests 1 et 5) ne permettait plus aux Écoles de s’assurer d’un bon niveau en français de leurs candidats au-delà de l’épreuve de synthèse. Or, même s’il s’agissait d’une épreuve « littéraire », on sait à travers les barèmes que les aspects purement linguistiques ne comptaient pour tout au plus que 2 points sur 20 dans cette épreuve. Il était donc nécessaire d’introduire du français d’une manière ou d’une autre, ce qui avait été fait avec l’introduction de la Compréhension et de l’Expression dans la synthèse en 2019. Le concours PASSERELLE va au bout de sa logique en introduisant une véritable épreuve de français.
  • Dernier élément, cette fois lié à l’actualité : nous avons vu que le concours PASSERELLE avait maintenu ses épreuves de QCM (anglais, option) mais avait annulé l’épreuve de synthèse en 2020, en raison des risques de rupture d’égalité entre les candidats. Ce risque apparaît bien moindre pour une épreuve de QCM de français (dont les questions peuvent apparaître dans un ordre aléatoire) que pour une épreuve littéraire identique pour tous les candidats. Elle permet aussi de faire passer les candidats à des dates diverses (voir ci-dessous).

Les épreuves d’options (« épreuves au choix ») évoluent de manière significative

Rappelons à titre préliminaire que l’évolution des épreuves d’option n’as pas un caractère accessoire. Leur part dans la sélection à l’écrit est centrale ! A titre d’exemple, l’épreuve au choix porte un coefficient 13 à Grenoble EM contre 11 pour l’épreuve de français et 6 pour l’anglais.

Après la disparition de la Biologie, des Mathématiques, de l’Allemand et de la Créativité/Gestion de projet en 2020, c’est au tour de l’épreuve technique « Management d’une entreprise d’hôtellerie restauration » d’être supprimée. Décidément, l’année 2020-2021 ne sera pas celle des restaurateurs ! L’option « Sport et société » qui avait la particularité de n’être accessible qu’aux élèves de Bac +3, disparaît également, de même que l’épreuve d’informatique.

Du côté des épreuves dites « académiques », plusieurs évolutions sont notables.

  • La « Culture économique et managériale », ancien-nouveau nom de l’épreuve d’économie, disparaît. On revient à une forme plus classique (« Economie »).
  • Innovation surprenante, l’épreuve de Marketing se subdivise en deux : « Marketing » et « Marketing en langue anglaise ». Notre analyse est que cette distinction permet aux candidats ayant étudié le Marketing en anglais de ne pas se retrouver pénalisés par la présence dans l’épreuve de nombreux acronymes ou définitions formelles en français, que nous avons identifiés dans les annales antérieures. Exemples :
    • qu’est-ce que la PLV ?
    • qu’est-ce que la démarque inconnue ?
  • On voit réapparaître pour l’édition 2021 une épreuve de culture générale et littéraire. Rémanence de l’ancien test ARPEGE (!), pourtant abandonné depuis 6 ans maintenant, cette épreuve permet aux élèves au profil littéraire de se démarquer par leur culture.

La liste des épreuves arrêtée pour 2021 est finalement la suivante :

  • Calcul et raisonnement
  • Culture générale et littéraire
  • Droit
  • Économie
  • Espagnol
  • Géopolitique
  • Gestion-comptabilité
  • Marketing
  • Marketing en langue anglaise
  • Négociation commerciale

Les épreuves écrites Tremplin 1 et Tremplin 2 annulées en 2021, mais maintenues en 2022

La banque d’Écoles ECRICOME TREMPLIN a annoncé, vendredi 20 novembre, la suppression des épreuves écrites des concours Tremplin 1 et Tremplin 2 pour l’édition 2021, au profit d’une sélection sur un Dossier « renforcé ». Cette décision revêt un caractère exceptionnel, en raison de la crise sanitaire.

Même si la banque d’Écoles ECRICOME TREMPLIN n’a pas encore communiqué officiellement sur les modalités de son concours pour 2022, les informations dont nous disposons nous permettent d’ores et déjà de vous indiquer que  les modalités de sélection seront – sauf nouvelle crise – inchangées pour 2022 :

  • Concours Tremplin 1
    • Note de synthèse et réflexion argumentée (3h)
    • TAGE 2 (1h55)
    • QCM d’Anglais
  • Concours Tremplin 2
    • Analyse de textes comparés (3h)
    • TAGE MAGE (2h)
    • QCM d’Anglais (1h30)

Le maintien d’épreuves écrites est heureux pour les élèves qui se réorientent, dont les dossiers scolaires peuvent parfois présenter telle ou telle faiblesse. Le concours écrit « à la française » place l’ensemble des candidats sur un pied d’égalité. Ce sera donc encore le cas pour l’édition 2022.

En 2021 en revanche, les élèves devront présenter un bon dossier… académique, mais aussi extra-scolaire.

Quel impact sur nos préparations en 2020-2021 ?

Cet encart s’adresse plus particulièrement à nos élèves, qui ont déjà en main des plannings.

Nos préparations « Passerelle – Tremplin » incluent des séances de cours et DST de synthèse pour lesquels les candidats étaient invités à choisir une synthèse « type Passerelle » ou « type Tremplin ». Toutes ces séances sont maintenues. Elles seront exclusivement consacrés à la note de synthèse/réflexion argumentée Tremplin 1 (Bac +2) ou à l’analyse de textes comparés Tremplin 2 (Bac +3).

Parallèlement nous avons décidé d’ouvrir, dans nos cycles et stages et sans aucun supplément de prix, de nouvelles sessions de préparation spécifiques à la nouvelle épreuve de français Passerelle.

Pour les Bac +3/4, les cours et DST d’analyse de situation AUDENCIA sont supprimés, ce qui laisse de la place dans le planning pour y placer quelques cours de français Passerelle. Les plannings ajustés vous seront communiqués prochainement.

S’agissant des épreuves d’option, nous maintenons la préparation des épreuves suivantes : Espagnol, Droit, Gestion-comptabilité, Marketing, ainsi que Calcul et raisonnement, en rappelant que cette préparation peut être effectuée entièrement à distance, et qu’elle aura lieu en mars 2021. Nous élargissons à « Marketing en langue anglaise » et nous ouvrons également la préparation de l’épreuve de culture générale et littéraire.

Grenoble EM toujours dans les Concours PASSERELLE 1 & 2 en 2021… contrairement à l’EM Strasbourg et à Rennes School of Business

Suite logique de leur intégration à la banque d’épreuves écrite ECRICOME pour les classes préparatoires, les Grandes Ecoles de Commerce EM Strasbourg et Rennes School of Business ont rejoint en 2020 les concours ECRICOME Tremplin 1 (Bac +2) et Tremplin 2 (Bac +3). Ces derniers permettront désormais d’accéder à 4 Grandes Ecoles de management :

  • NEOMA Business School (fusion des ESC Rouen et Reims)
  • KEDGE Business School (fusion de Bordeaux EM et d’Euromed Marseille, les anciennes ESC des deux villes)
  • EM Strasbourg
  • Rennes School of Business

Alors que les meilleures Grandes Écoles abandonnent progressivement leurs épreuves écrites au profit d’une sélection sur Dossier (HEC en 2013 et 2014, l’ESCP Europe en 2014, l’EM Lyon en 2015 et maintenant AUDENCIA en 2021), on se demande si cette évolution ainsi que la situation sanitaire n’allaient pas être l’occasion pour Grenoble EM de se détacher du concours Passerelle. Il n’en est rien, et en 2021, la prestigieuse École de management demeure accessible via le concours commun. Une raison de plus pour se porter candidat(e) en 2021.

Nouveau : on pourra choisir de passer le concours Passerelle depuis chez soi en 2021… de février à mai

    Le concours PASSERELLE élargit à 30 le nombre de ses centres d’examen pour 2021. Concrètement, vous pourrez continuer de passer le concours (en apportant votre ordinateur muni de la solution TestWe) de manière « relativement » classique.

    Mais cette année vous pourrez aussi opter pour un passage intégralement à distance depuis chez vous. Le concours vous proposera alors des dates différentes, avec des séries de question de difficulté équivalente présentées dans un ordre aléatoire… mais pas identiques pour autant.

    Si vous passez le test depuis chez vous, vous ferez l’objet d’une « surveillance à distance » – dispositif anti-fraude fondé sur des prises de photographies aléatoires à intervalles réguliers. Doit-on se réjouir que la surveillance des examens s’invite jusqu’au domicile des jeunes, à travers internet ? Vaste débat auquel de nombreuses institutions d’enseignement sont confrontées. Au moins cette modalité est-elle ici circonscrite dans le temps et dans l’espace, et assortie d’une clause d’opt out vous permettant de passer l’écrit normalement en centre d’examen.

    Antoine LAMY

    Retrouvez nos formations aux concours d’admissions parallèles Passerelle et Tremplin sur cette page

    Suivez-nous sur Linkedin pour tout savoir d’Ipesup > 



  1. Réforme du concours Passerelle en 2021 : l'analyse d'IPESUP
  2. Entretien avec Diane et Elena, sœurs et Étudiantes à Sciences Po Paris

    Quels ont été vos parcours de lycéennes ?

    Diane : J’ai effectué toute ma scolarité, de la maternelle au Bac, au lycée Saint-Jean de Passy. J’ai passé un Bac S en spécialité Physique-Chimie.

    Elena : J’ai fait un Bac S au lycée Saint Jean de Passy, en spécialité physique-chimie. J’ai préparé le concours pour Sciences Po en parallèle de mes classes de première et de terminale.

    Elena, pourquoi t’es-tu orientée vers Sciences Po Paris ?

    Elena : Au lycée, je voulais travailler dans la diplomatie. J’ai ensuite changé plusieurs fois de projet professionnel, avant de finalement revenir à ma première idée. Sciences Po est l’école idéale pour ça, parce que les trois premières années sont assez généralistes, et parce qu’elle permet d’étudier à la fois les sciences politiques et les relations internationales. La troisième année se fait systématiquement à l’étranger, ce qui est aussi un atout.

    Vous avez toutes les deux décidé de suivre un cursus universitaire en parallèle de Sciences Po. Pourquoi ?

    Diane : Sciences Po m’a toujours attirée pour la diversité de son cursus. Au lycée, je ne savais pas trop ce que je voulais faire plus tard, et c’est un peu cliché, mais Sciences Po est l’école parfaite pour ça ! Il y a un peu de tout : de l’économie, de l’histoire, de la politique, de la sociologie… Et au fur et à mesure des semestres, les étudiants ont de plus en plus l’opportunité de se spécialiser en découvrant ce qui les passionne.

    J’étais attirée par les relations internationales, domaine très large, et Sciences Po me semblait la voie parfaite pour ça. La perspective de passer toute une année en échange à l’étranger me plaisait également beaucoup, puisque la troisième année du bachelor se passe à l’étranger pour tout le monde.

    Pour ce qui est du bi-cursus avec la Sorbonne, j’ai toujours été passionnée de littérature et j’ai énormément apprécié mes cours de philosophie en Terminale, donc ça me semblait être un complément parfait à la science politique. J’ai choisi la philosophie dans une optique de curiosité personnelle plutôt que dans une perspective professionnelle, puisque je ne pensais pas m’orienter vers les métiers de la littérature ou de la philosophie plus tard, mais ça m’a donné l’occasion d’apprendre énormément de choses que je n’aurais pas apprises à Sciences Po !

    Elena : De mon côté, j’avais l’impression de perdre quelque chose en arrêtant les sciences après le lycée. Ma licence est orientée vers la chimie et la biologie, qui sont indispensables pour comprendre certains enjeux du monde actuel. Bien sûr, cela reste une formation de base, mais elle me permet de moins me reposer sur des explications secondaires. La licence m’a aussi permis d’acquérir des qualités méthodologiques : une rigueur qu’on a un peu tendance à laisser passer en sciences politiques, et une bonne capacité de travail !

    blank

    Diane, en quoi consiste la sélection en « bi-cu » par rapport à la procédure d’admission classique au Collège universitaire de Sciences Po Paris ?

    Diane : La procédure est exactement la même : dossier, concours puis entretien. La seule différence est bien sûr qu’il faut expliquer son choix dans la lettre de motivation, et qu’un professeur de la Sorbonne est présent lors de l’entretien. Il me semble qu’il est également possible de candidater au bicu par la voie de la Sorbonne, uniquement sur dossier et entretien, mais ce n’est pas ce que j’ai choisi de faire.

    Quels liens avez-vous chacune pu tisser au cours de vos études entre d’un côté philosophie et sciences politiques et de l’autre sciences « dures » et affaires publiques ?

    Elena : La situation actuelle, avec le Covid-19, est le meilleur exemple ! Au semestre dernier, pour un cours d’anthropologie, j’ai réalisé une étude comparant les comportements face au virus H5N1 en Indonésie et au coronavirus en France, et comment ils influençaient le cours de l’épidémie. Au-delà de la crise sanitaire, la science s’immisce dans tous les sujets politiques et diplomatiques : changement climatique, économie des matières premières, nouvelles technologies

    Diane : Il existe en effet beaucoup de liens entre les différentes sciences ! Les cours de philo nous permettent de mettre en perspective ce que nous apprenons à Sciences Po, d’y réfléchir différemment. En quelques sortes, Sciences Po est un peu plus « pratique », et la Sorbonne est plus « théorique ». Par exemple, la licence de philosophie comporte des cours de philosophie politique, ce qui est bien sûr en lien direct avec les cours de sciences politiques, d’institutions politiques, d’histoire politique ou de droit de Sciences Po.

    Les cours d’épistémologie – la philosophie de la connaissance et en particulier des sciences – nous permettent de porter un regard critique sur ce que nous apprenons et ce qui nous est présenté comme des faits certains. De manière générale, je dirais que la philosophie nous apprend à réfléchir avant d’agir, ce qui est extrêmement important pour les décideurs politiques.

    Comment s’est déroulée votre scolarité à Sciences Po Paris ?  

    Elena : Le campus de Paris peut être un peu impressionnant au début, mais on prend vite ses repères ! L’école a des particularités auxquelles on s’attache et qui sont transmises de promotion en promotion. On se donne rendez-vous en « péniche » et on se retrouve entre amis pour un cours en « Boutmy » ou au « 13U ». Ensuite, la vie étudiante est incroyable. Les promotions à Paris sont assez grandes comparées aux autres campus de Sciences Po, mais dès la première année, nous sommes répartis par classes, les « triplettes », qui gardent souvent un lien assez fort.

    Il y a énormément d’associations étudiantes : quand on arrive, la première semaine, on peut avoir l’impression d’être submergé, mais chacun trouve l’association qui lui convient. C’est le meilleur moyen de rencontrer des gens, surtout si on se sent un peu perdu au début.

    Diane : J’ai terminé cette année mon dernier semestre à Sciences Po, qui a été la période la plus étrange de ma scolarité. Après une année de césure et un semestre à l’étranger, je suis revenue à Paris pour mon dernier semestre, qui n’a en fait duré que deux mois, puisque le confinement nous a obligés à finir tous nos cours en ligne. Du coup, je n’ai pas vraiment pu dire « au revoir » à Sciences Po et nous n’avons pour l’instant pas eu de cérémonie de remise de diplôme, donc c’est un peu difficile de penser que cette partie de ma vie s’est close de cette manière.

    Je n’ai pas vraiment passé de temps à Sciences Po depuis ma première année de master, mais j’ai toujours énormément apprécié les moments où j’y étais ! C’est une école très internationale, surtout en master – dans mon école, PSIA, la majorité des étudiants viennent d’un autre pays et 70% des cours sont en anglais. Ce n’est pas rare que je sois la seule française ou presque dans un cours ! C’est extrêmement enrichissant de pouvoir parler avec des personnes d’autant de nationalités différentes, et on y apprend autant en cours qu’en dehors des cours.

    blank

    Avez-vous participé à la vie associative de Sciences Po ?

    Diane : J’ai beaucoup participé à la vie associative pendant mon Bachelor, un peu moins en master par manque de temps et parce que j’étais souvent hors les murs. En première année, je me suis engagée dans une association de philosophie, Opium Philosophie, dont j’ai été membre pendant trois ans – au pôle communication, secrétaire générale puis vice-présidente. C’est une association regroupant des étudiants de plusieurs écoles et universités qui publie une revue thématique annuelle et organise de nombreux événements en rapport avec la philosophie, comme des conférences, des cinés-philo, des ateliers philo en prison… Cette expérience m’a appris beaucoup de choses, à la fois par une réflexion théorique, une application pratique de la philosophie et des compétences associatives et professionnelles.

    Je me suis également engagée dans l’association de théâtre de Sciences Po, Rhinocéros, dans laquelle j’étais assistante de mise en scène sur une comédie musicale qui a été présentée au festival de fin d’année, avant de fonder notre propre compagnie avec le metteur en scène. Ce semestre, j’ai été membre de l’association Sciences Po Refugee Help, qui propose des services à des réfugiés et immigrants à Paris, comme de la distribution de nourriture, des cours de français, de l’aide juridique, des cours de yoga… Malheureusement, à cause du confinement, cette expérience a été de très courte durée.

    Elena : En première année, j’ai participé à l’organisation du forum littéraire de Sciences Po, la Journée des Auteurs. Je suis aussi entrée dans l’association Sciences Po Refugee Help, pour laquelle je suis devenue responsable de pôle en 2e année. C’était un engagement très intense, et qui m’a permis de rencontrer des personnes formidables.

    Quel master avez-vous choisi ? Pourriez-vous nous le présenter ?

    Diane : J’ai fait le master International Security, qui est l’un – et le plus grand – des sept masters de PSIA, la Paris School of International Affairs. C’est un master assez large, qui en fait ne se restreint pas à l’étude de la sécurité. Il y a des cours obligatoires sur la défense, la sécurité, l’économie, la diplomatie, le droit international etc, et ensuite il faut choisir deux concentrations – généralement une concentration régionale et une concentration thématique.

    Pour ma part, j’ai choisi l’Amérique du Nord et les droits humains, ce qui m’a permis de me spécialiser dans les aspects un peu moins « sécuritaires » et un peu plus « humanitaires » des relations internationales. J’ai choisi ce master parce qu’il me semble plus diversifié que les autres masters de PSIA (comme le développement international, l’économie internationale, les masters en politique environnementale et en droits humains…), et parce que PSIA, comme je l’ai mentionné plus tôt, est une école très internationale, où il est possible de prendre tous ses cours en anglais si on le souhaite. La méthode d’enseignement est également marquée par l’influence américaine, avec des cours en petits groupes et très interactifs et des évaluations sous forme de « papers » et d’exposés plutôt que de partiels. C’est donc idéal si on veut étudier ou travailler à l’étranger, et notamment aux Etats-Unis.

    Elena : J’ai choisi le master Affaires publiques, en spécialité administration publique. C’est le master qui correspond le plus à l’image qu’on se fait traditionnellement de Sciences Po. Il permet notamment de préparer les concours de la fonction publique, mais pas seulement : certains entrent dans les directions des affaires publiques d’entreprises privées, des cabinets de conseil ou s’orientent vers la politique. Le programme est axé sur le droit public français et européen, les finances publiques, l’économie et les questions sociales. Il permet aussi d’avoir une expérience pratique, notamment grâce au laboratoire d’innovations publiques de Sciences Po.

    A Sciences Po, on part à l’étranger au moins pendant le Bachelor, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

    Elena : mon cursus prévoit en effet une année complète dans une université étrangère, en 3e année. En master, la dernière année se finit sur un stage de fin d’études d’un semestre, et il y a aussi la possibilité de faire une année de césure au cours du master.

    Diane : Oui, il y a beaucoup d’opportunités de stages et d’études à l’étranger, ce qui est selon moi l’un des principaux atouts de Sciences Po ! A la fin de la première année, il faut faire un « stage de terrain » – du moins c’était le cas quand j’y étais, le dispositif a changé maintenant et il faut faire un « parcours civique » qui s’étale sur deux ou trois ans, mais je ne connais pas les détails. Elena pourra répondre à cette question ! J’ai effectué mon stage de terrain dans un théâtre au Festival d’Avignon OFF, et ça a été un mois incroyable, passé à distribuer des tracts, vendre des places, accueillir les spectateurs et bien sûr assister à beaucoup de pièces ! Ensuite, la troisième année se passe obligatoirement à l’étranger.

    Il faut choisir parmi la liste des universités partenaires de Sciences Po, et pour les étudiants en bi-cursus comme moi, parmi les universités partenaires de Sciences Po ou de la Sorbonne, ce qui nous donne encore plus de choix ! Pour ma part, je suis partie à Hampshire College, un petit liberal arts college du Massachusetts. C’était une expérience incroyable, au cœur de la nature, où j’ai fait du théâtre, des arts martiaux, du yoga, de la randonnée, des cours d’étude de genre et d’écriture… Et finalement, il y a un semestre « hors les murs » obligatoire pendant la dernière année de master, qui peut être soit un stage, soit un semestre à l’étranger, soit l’écriture d’un mémoire.

    J’ai choisi le semestre en échange et je suis partie à la New York University, où j’ai pu prendre des cours de relations internationales avec des professeurs excellents tout en profitant du campus magnifique, en plein East Village à New York. Il est possible aussi de faire des stages optionnels tout au long de la scolarité, et beaucoup d’étudiants prennent pour cela une année de césure entre la première et la deuxième année de master, ce que j’ai fait. Je suis partie un an aux Etats-Unis, d’abord à la Mission de Défense de l’Ambassade de France à Washington, DC, puis au service culturel du Consulat français de Boston. Je conseille à tous les étudiants de prendre cette année de césure, puisque cela permet d’accumuler de l’expérience professionnelle extrêmement importante pour la suite, surtout pour ceux qui veulent travailler à l’étranger.

    blank
    Photographie prise par Diane à Washington DC

    Quel a été votre cours préféré à Sciences Po ?

    Diane : Mon cours préféré a été possible grâce à Sciences Po mais n’était pas à Sciences Po-même, puisque c’était un cours que j’ai eu à New York, intitulé Gender, conflict and security et enseigné par Dr. Mayesha Alam. C’est un cours qui regroupe mes deux passions, la sécurité internationale et les études de genre, et qui m’a ouvert les yeux sur ce que je veux faire de mon avenir professionnel.

    J’ai appris énormément de choses sur les liens entre genre et relations internationales : sur la place des femmes dans les négociations de paix et la résolution des conflits, dans les armées et les casques bleus de l’ONU, dans le terrorisme et le contre-terrorisme…

    Elena : Un coup de cœur a été un cours de négociation et médiation de conflit que j’ai choisi comme option en 2e année. C’est un cours très complet qui fait un panorama des conflits en cours dans le monde et surtout, des rivalités de puissances qui les entourent. C’est un peu lui qui m’a convaincue de revenir à la diplomatie ! Il est enseigné par une chercheuse qui travaille dans un think-tank et qui aborde les sujets avec un regard très concret. A la fin du semestre, nous avons réalisé une simulation de négociation sur la Syrie.

    Votre professeur préféré ?

    Elena : L’indéboulonnable Guillaume Tusseau, capable de dégainer des jeux de mots sur le Conseil d’Etat plus vite que son ombre tout en fournissant une comparaison des jurisprudences constitutionnelles française et étrangères des plus pointues.

    Diane : J’allais citer Mayesha Alam, qui a enseigné le cours précédemment cité, et avec qui j’ai eu des discussions passionnantes et qui m’a donné d’excellents conseils. Mais sinon je citerais l’un de mes professeurs du dernier semestre, qui a enseigné un cours sur l’OTAN et la politique étrangère américaine et qui a malheureusement été entièrement en ligne mais qui m’a tout de même beaucoup marquée. Il s’agit de Jim Townsend, qui est un fellow du think-tank Center for a New American Security (CNAS) à Washington, DC, et qui était Deputy Assistant Secretary of Defense for Europe and NATO (l’adjoint du ministre de la défense américain pour les questions concernant l’OTAN et l’Europe) pendant la présidence d’Obama.

    Ce qui est drôle, c’est que j’avais déjà rencontré Jim une fois pendant mon stage à l’Ambassade de France, quand l’ancien Attaché de Défense m’avait emmenée avec mon collègue stagiaire lui rendre visite au CNAS. Aucun de nous deux ne savait alors qu’il donnerait un cours à Sciences Po deux ans plus tard ! J’ai énormément apprécié ce cours parce que, même en ligne, il était extrêmement vivant avec des discussions passionnées ou tout le monde pouvait donner son avis. Jim, qui bien sûr a une longue expérience dans ce domaine, nous racontait à chaque cours des anecdotes hilarantes, comme le fait qu’après la construction du Pentagone en 1943, les Soviétiques auraient confondu le stand de hot-dogs au centre du bâtiment pour une base de lancement de missiles !

    Avez-vous une anecdote à nous raconter sur votre vie en école ?

    Diane : Je dirais que l’un des meilleurs moments à Sciences Po chaque année est la campagne du BDE. Pendant deux semaines environ, les différentes équipes candidates au BDE font leur campagne, ce qui en réalité ne veut pas vraiment dire présenter leur programme, mais acheter un maximum de voix en étant celui qui offre le plus d’événements et de viennoiseries gratuits aux étudiants.

    C’est une véritable débauche de pains à chocolats à volonté, de batailles en costume de sumo dans le jardin et de soirées gratuites en boîte de nuit ! Un conseil : ne manquez surtout pas ce moment, consultez chaque matin le programme des festivités pour en profiter au maximum et ne prenez pas de petit-déjeuner pour profiter des pains au chocolat.

    Elena : Chaque année, pendant la première semaine de cours, toutes les associations se présentent aux nouveaux étudiants. Et il y en a beaucoup ! C’est très drôle parce qu’elles se mettent un peu en compétition pour mettre la main sur les « petits nouveaux » – je me rappelle que c’était assez impressionnant de se faire aborder à la sortie de chaque cours par les étudiants, flyers en main, d’une foule d’associations différentes. Certaines débarquent carrément en amphithéâtre pour faire leur show, avec la bienveillance des professeurs pour qui c’est un peu une tradition.

    Au début, on ne sait pas trop laquelle choisir, donc cette semaine est l’occasion de discuter avec leurs représentants, d’aller à leurs réunions de rentrée, et de trouver son coup de cœur ! Tout en sachant qu’on pourra découvrir les autres au cours du semestre. Cette année, les associations sont obligées de recruter en ligne, mais elles se donnent d’autant plus pour attirer les étudiants.

    blank
    La péniche de Sciences Po Paris, centre de tous les abordages

    Comment vous êtes-vous préparées aux concours ?

    Elena : En première, j’ai commencé à me préparer par moi-même, notamment en lisant les manuels « classiques » de la préparation au concours. En terminale, le rythme s’est accéléré : j’ai suivi la prépa d’Ipesup, avec des cours tous les samedis après-midi et pendant les vacances et des concours blancs. Tout de suite après le concours, en février, j’ai commencé à me préparer à l’oral : les résultats d’admissibilité tombent assez tard, ce qui laisse très peu de temps avant l’oral.

    Diane : j’ai également suivi la préparation Sciences Po d’Ipesup en stage intensif pendant l’été précédant le concours puis en cours le week-end jusqu’au concours, et j’ai bien sûr aussi travaillé de mon côté.

    En quoi a consisté votre préparation ?

    Elena : Chaque semaine, j’avais 4 heures de cours sur l’une des trois matières du concours, à la fois de fond et de méthode. Les enseignants indiquent aussi des ouvrages complémentaires et la manière de travailler par soi-même et d’assimiler les cours. Les stages pendant les vacances permettaient d’approfondir le cours et de réviser tout le programme. Ensuite, on nous explique à quoi nous attendre pour l’oral, et comment réagir dans certaines situations. Sans pour autant nous donner une méthode standardisée : le but reste de se démarquer !

    Diane : La prépa Ipesup nous a prodigué des conseils tout au long de la préparation pour monter notre dossier et se préparer au mieux. J’ai pu passer des concours blancs, puis des oraux blancs lorsque j’ai été admise à l’oral. Les cours d’histoire étaient obligatoires, puisque tous les candidats doivent passer l’épreuve d’histoire, et j’ai eu aussi des cours de littérature-philosophie et d’allemand, puisque ce sont les deux options que j’ai choisies.

    Pour la préparation à l’oral, j’ai surtout lu des articles sur l’actualité, amélioré ma culture générale, lu des livres et des conseils sur comment réussir un entretien, peaufiné mon discours pour présenter ma motivation, et surtout passé des oraux d’entraînement – c’est très clairement le mieux pour s’entraîner.

    Qu’est-ce que votre préparation vous a apporté ?

    Diane : Je pense qu’elle m’a permis de réussir le concours, ce qui n’aurait peut-être pas été le cas sans la prépa ! Je sais que certaines personnes obtiennent le concours sans avoir suivi de prépa, mais c’est assez rare et très difficile de se préparer seul, parce qu’il faut non seulement beaucoup travailler mais aussi connaître le fonctionnement et le déroulement du concours et de l’oral.

    Le plus utile, à mon avis, était d’avoir des professionnels pour me donner des conseils sur ma lettre de motivation et de pouvoir passer des examens et oraux blancs pour me mettre en situation. Les conseils de lecture pour la préparation du concours et de l’oral étaient aussi très utiles, et les cours de grande qualité.

    Elena : Le rythme, très intense. Entre le moment où on décide de se lancer pour Sciences Po et le concours, il n’y a pas beaucoup de temps ! Et il faut gérer le lycée en même temps. Ensuite, c’est aussi une réflexion sur soi-même, d’abord pour la lettre de motivation où il faut décrire son projet professionnel. Bien sûr, ce n’est pas gravé dans le marbre, mais il faut tout de même se poser la question : où est-ce que je me vois dans cinq, six ans ? Et puis l’oral commence toujours par la même question : « Présentez-vous » …

    Conseilleriez-vous la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ?

    Diane : Tout à fait ! C’est à mon avis la meilleure prépa pour entrer à Sciences Po.

    Elena : Oui ! C’est assez difficile de se préparer au concours Sciences Po sans être encadré : on a une idée assez vague des attentes du concours, alors qu’elles sont très précises. Ipesup a l’avantage d’accompagner du début, quand on débarque au premier cours sans savoir par quel bout prendre la préparation, à la fin, en passant par toutes les étapes : dossier, épreuve écrite et oral.

    Quels sont vos projets ?

    Elena : Je vais débuter mon master, même si le premier semestre sera un peu particulier puisqu’une partie des cours est en ligne à cause de la crise sanitaire. En parallèle, je vais réaliser un projet collectif dans le cadre d’un partenariat entre Sciences Po et des institutions publiques ou privées. La liste des projets sélectionnés a été retardée cette année à cause du coronavirus, mais je suis impatiente de débuter !

    Diane : Je vais commencer en septembre un stage de six mois à l’UNESCO, à la division pour l’égalité des genres. Je suis très contente d’avoir obtenu ce stage parce que c’est exactement dans le domaine dans lequel je veux travailler, et j’espère que cela me permettra d’avoir d’autres opportunités dans ce domaine par la suite. J’ai conscience d’être diplômée à un moment qui n’est pas facile et que beaucoup de gens ont du mal à trouver du travail en ce moment.

    Mon objectif pour le moment est d’accumuler de l’expérience professionnelle, sous forme de stage ou de contrats courts, pour peut-être être admise plus tard aux contrats Jeunes Professionnels des organisations internationales comme l’ONU. A long-terme, je voudrais travailler dans une organisation internationale ou alors une ONG, dans le domaine de l’égalité des genres et des droits des femmes.

    blank
    La maison de l’Unesco où Diane fait son stage

    Avez-vous un mot à adresser aux lycéens qui vous lisent ? 

    Elena : Croyez en vous ! Au lycée, Sciences Po peut paraître assez impressionnant. Il y a beaucoup de candidats, alors on se dit : pourquoi moi ? Ayez confiance en vos qualités, qu’elles soient académiques ou non. Sciences Po, c’est à la fois l’excellence dans plein de domaines différents, et des profils humains variés. S’il y a une chose que la prépa, puis l’école m’ont apprise, c’est à voir le potentiel chez moi et chez les autres.

    Diane : Sciences Po est une très bonne école, et c’est un beau projet que de s’y préparer. Faire une prépa est encore une fois le meilleur moyen de réussir, mais même si ça ne marche pas, toute votre préparation n’aurait pas été inutile. Réussir le concours et l’oral est, je pense, assez aléatoire. On peut être très bien préparé et avoir un coup de stress, ou alors tomber sur un sujet qu’on ne connaît pas très bien, ou avoir des examinateurs plus ou moins sympathiques à l’oral. Vous apprendrez tellement de choses pendant votre préparation que ce ne sera en aucun cas du temps perdu !

    Ce sont des connaissances qui vous serviront forcément à l’avenir. Et puis, n’oubliez pas qu’il est toujours possible de rejoindre Sciences Po en master : beaucoup de gens font une licence puis un master à Sciences Po, et c’est un très beau parcours. Une dernière chose : si vous ne savez pas aujourd’hui ce que vous voulez faire plus tard, c’est tout à fait normal et soyez certains que vous trouverez la réponse à un moment où à un autre de vos études. Pour moi, ce moment est arrivé pendant ma dernière année de master ! Profitez simplement de toutes les opportunités qui s’offrent à vous et l’une d’elles finira par devenir votre rêve.

    Merci à vous Diane et Elena d’avoir accepté cet entretien !

    Suivre nos actualités sur Linkedin >



    Ma vie en école. Entretien avec Virgile, étudiant à HEC, passé par la prépa Commerce d’Ipesup

     

    Quel a été ton parcours de lycéen ?

    J’ai étudié au Lycée Condorcet (Paris) de la seconde à la terminale, et j’ai obtenu un baccalauréat scientifique spécialité physique-chimie. Pour autant, je ne suis pas devenu physicien.

     

    Pourquoi t’es-tu orienté vers une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce et pourquoi avoir choisi celle d’Ipesup ?

    Comme beaucoup de mes camarades, je ne savais pas quoi faire plus tard, et je me disais que c’était un choix beaucoup trop difficile à faire compte tenu de mon âge. J’ai d’abord pensé devenir paléontologue, puis entomologiste (scientifique qui étudie les insectes), puis réalisateur de films (d’ailleurs, à Sciences Po, j’ai tenté de faire croire que je voulais devenir producteur, pour augmenter mes chances de réussite : ça n’a pas marché). En classe préparatoire, je me suis découvert une passion pour la littérature et la philosophie, ce qui m’a donné envie de devenir professeur… Les passions changent trop vite (ou plutôt, leur nombre augmente trop vite) pour que l’on puisse avoir une idée fixe du métier de nos rêves.

    En terminale, je me suis retrouvé sans aucune idée certaine. Comme j’appréciais les matières littéraires, mais que je ne voulais pas abandonner les mathématiques pour autant, j’ai d’abord voulu me tourner vers une prépa B/L. Mais j’ai oublié de m’inscrire sur APB.

    C’est donc malheureusement « par défaut » que j’ai choisi de m’orienter vers une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce, bien que je ne regrette absolument pas ce choix aujourd’hui.

    Si j’ai choisi la prépa Ipesup, c’est d’abord parce que les autres prépas publiques avaient clôturé les inscriptions. Bien sûr, la prépa HEC Ipesup présente d’indéniables qualités (les meilleurs professeurs, d’excellents résultats aux parisiennes) qui la distinguait des autres prépas privées sous contrat, d’où mon choix.

     

    A quels cours assistes-tu à HEC ?

    Actuellement, j’ai trois matières obligatoires (finance d’entreprise, stratégie, droit des sociétés) ainsi qu’un cours électif (initiation aux principes de data science). Il y a aussi des cours de langue, mais ils ne requièrent absolument aucun travail ; plus généralement, on travaille beaucoup moins qu’en prépa (du moins en première année).

    En première année, j’ai assisté à des cours de comptabilité, microéconomie, macroéconomie, statistiques, finance des marchés, droit des contrats… Les élèves peuvent choisir parmi un grand nombre d’électifs (entrepreneuriat, sport, formation au business plan, prévention des risques, littérature…). De plus, toujours en première année, on nous offre la possibilité de suivre les enseignements d’une licence universitaire dans de nombreuses disciplines comme le droit (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines), les mathématiques (Paris I, Paris Sud), ou encore les sciences cognitives (ENS Ulm) ; mon choix s’est porté sur ces dernières, ce qui fait que je passais à peu près le même nombre d’heures à l’ENS qu’en cours à HEC.

     

    Participes-tu à la vie associative de ton école ?

    Non ! Je ne suis sans doute pas un modèle sur ce point. Je préfère continuer à exercer mes passions tout seul ou en dehors du campus. À cela s’ajoute le fait qu’un projet d’entreprise, sur lequel je travaille depuis huit mois avec deux amis de classe préparatoire, me demande beaucoup de travail.

    Peut-être que ça ne concerne que moi, mais je trouve que la plupart des associations ne sont en définitive pas si intéressantes que ça. Je ne pense pas être le seul à avoir ressenti de la déception. Mais la plupart des étudiants en sont très satisfaits ! Il y a énormément d’associations, et certaines proposent des activités originales et/ou engagées. Et puis, quand on n’a pas d’amis sur le campus, c’est un excellent moyen de faire connaissance avec un groupe de personnes liées par un intérêt commun.

     

    Ton cursus prévoie-t-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

    Oui, bien sûr. Pour obtenir le diplôme en fin de cursus, il faut obligatoirement avoir validé 40 semaines de stages et six mois à l’étranger.

     

    Quel est ton cours préféré à HEC ?

    Si globalement je trouve que les cours dispensés sont moins intéressants qu’en classe préparatoire, certaines matières, sur lesquelles j’avais des a priori négatifs, m’ont agréablement surprises. Je pense notamment à la finance d’entreprise et aux statistiques, qui proposent selon moi un contenu beaucoup plus riche et utile que d’autres matières.

    A l’inverse, j’ai du mal avec le droit et ses différentes ramifications (droit des contrats, droit des sociétés, droit entrepreneurial…)

     

    Quelles sont à tes yeux les principales qualités de ton école ?

    Je ne vais pas vous mentir en louant les associations ou les matières enseignées. D’autres le feront à ma place avec bien plus de conviction. Selon moi, la principale qualité de l’école, c’est le campus en lui-même, avec ses infrastructures sportives, son lac, son immense parc (on peut observer des animaux à la nuit tombée, et cueillir des champignons pour ceux que ça intéresse…)

    La seconde qualité de l’école – que je n’ai sans doute pas besoin de vous rappeler – est son rayonnement international, qui offre aux étudiants la possibilité de choisir parmi un vaste éventail de cursus et de doubles diplômes, et ce dans des domaines très différents. À titre personnel, je souhaite postuler au double diplôme HEC-ENS en sciences cognitives.

    J’ai dit « seconde », j’aurais dû dire « deuxième », car une troisième qualité me vient à l’esprit : les stages de pré-rentrée en L3 (première année) dans le cadre du programme « Sens et Leadership ». Rien que la traversée de la baie du Mont-Saint-Michel vaut le voyage, et la rédaction d’un mémoire de recherche sur un sujet de notre choix est une expérience nouvelle, très enrichissante si on la prend au sérieux. C’est un point très positif qu’une vieille école comme HEC cherche à se moderniser en proposant de nouvelles activités, et en réinventant sa pédagogie.

    blank
    Le campus HEC

     

    As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ?

    Je profite de cette question pour donner un conseil à tous ceux qui, comme moi, seraient allergiques aux mails, et à l’organisation en général. Après le confinement, le campus est resté fermé jusqu’en septembre. Les partiels de fin d’année (en présentiel) avaient par conséquent été annulés, et les élèves devaient les passer en ligne via des plateformes dédiées. Seulement, il fallait accepter les conditions d’utilisation de ces plateformes pour y participer, ce que je n’ai pas fait. J’ai donc été convié aux rattrapages du mois d’août. Mais, une fois de plus, j’ai oublié de regarder mes mails. J’ai donc été convié aux rattrapages d’Octobre. Quelle est la morale de cette histoire ?  Vérifiez votre boîte mail. VERIFIEZ. VOTRE. BOITE. MAIL. Même si c’est une souffrance.

     

    Quel(s) souvenir(s) gardes-tu de tes années de classe préparatoire ?

    En toute honnêteté, et je sais que mon point de vue est peu partagé, c’était génial. Bien sûr, j’étais content que ça s’arrête. J’ai beaucoup de bons souvenirs de ma classe préparatoire ; avec le temps, même les mauvais deviennent bons. La fatigue du métro, la traditionnelle crêpe Nutella de la rue Mouffetard à la sortie des cours, la digestion pendant les cours de maths, la digestion du cours de maths à la BSG (Bibliothèque Sainte Geneviève), le léger stress (voire la grosse angoisse) avant les khôlles de CG en première année, les soirées (d’autant plus mémorables qu’elles sont rares…)

    Je me souviens particulièrement bien du mois de révision avant le concours. On peut vraiment faire toute la différence sur ce dernier mois.

     

    Quel a été le professeur qui t’a le plus marqué ?

    En première année, mes deux professeurs de culture générale, Mme Pellegrin et M. Bachofen, pour une raison très simple : sans eux, je n’aurais jamais progressé en culture générale, car ils m’ont fait comprendre qu’une bonne copie, et pas seulement en culture générale, ce n’est pas une copie scolaire bourrée de références rares et savantes, mais une copie qu’on a pris plaisir à écrire (sans rire), une copie personnelle dans laquelle prime le raisonnement, le style personnel et l’analyse des enjeux du sujet. Si je peux donner un conseil aux (futurs) préparationnaires, c’est de ne pas hésiter à faire de longues introductions : étudiez chaque terme individuellement, puis les liens qui les unissent, cherchez des idées amusantes, autorisez-vous des divagations qui vous permettront d’aboutir à quelque chose d’original, tout en soignant votre expression…

    En deuxième année, j’aurais du mal à choisir entre mon professeur de culture générale (encore), M. Cervellon (pour des raisons semblables à celles que j’énonçais plus haut), et mon professeur d’allemand, M. Cailleux, dont la culture (linguistique, mathématique et historique), l’humour cinglant et la voix apaisante en font un personnage incroyable. Je ne veux pas avoir l’air de jeter des fleurs, je déteste ça, mais c’est assez incroyable.

    Vidéo du professeur de Culture générale Christophe Cervellon se prêtant à l’exercice de la khôlle inversée HEC
    Le célèbre professeur de Culture générale Christophe Cervellon se prêtant à l’exercice de la khôlle inversée

     

    Quelles sont les méthodes qui t’ont particulièrement été utiles pendant les concours ? Quels conseils donnerais-tu aux préparationnaires qui passent le concours cette année ? 

    En prépa, si vous maîtrisez parfaitement les méthodes, vous avez gagné. Le mieux à faire, c’est de télécharger les meilleures copies sur internet (surtout en CG, en Géopolitique et en ESH), et de les prendre pour modèle ; c’est quand j’ai commencé à travailler la méthode de cette façon (pendant le mois de révision) que je me suis considérablement amélioré en économie.

    En ce qui concerne les conseils, je vais essayer d’aller à l’essentiel. Déjà, apprenez à connaître votre fonctionnement (capacités de concentration, type de mémoire, moyens de décompression…) afin de personnaliser vos méthodes de travail et de savoir quand il est judicieux de s’arrêter. Aussi, plutôt que d’ingurgiter les références par milliers en étant convaincu que ça impressionnera le correcteur, cherchez à prendre du recul sur le sujet et réfléchissez. Par exemple, en culture générale, n’hésitez pas à mentionner votre film préféré si vous savez en parler avec suffisamment de passion.

     

    Quels sont tes projets ?

    Actuellement, je créé une entreprise (« DeepSelf ») avec deux amis de classe préparatoire (dont Thomas Beuchot, étudiant HEC, que vous avez interviewé il y a quelques semaines). C’est une plateforme RH intelligente visant à identifier et à lever les freins à l’engagement des collaborateurs en entreprise, et à accompagner les entreprises vers de nouveaux modèles plus soutenables. Nous nous fixons de nombreux objectifs : favoriser la prise d’initiative, réduire le burn-out, prendre en compte la personnalité du collaborateur, améliorer la communication entre les départements… Pour cela, nous nous basons sur les sciences cognitives (notamment pour proposer des formations en soft skills vraiment efficaces), et avons recours à de l’intelligence artificielle.

    Ce projet demande à lui seul beaucoup d’investissement, mais c’est ce que je retiendrai le plus de cette première année d’école. Quand on est un peu perdu, qu’on ne sait pas trop quoi faire, qu’on a peur de s’enfermer dans une profession routinière et abêtissante, essayer de bâtir son propre projet avec des amis qui partagent nos convictions est la meilleure des alternatives ; une alternative incertaine, mais très motivante.

    J’ai d’autres projets personnels, notamment des projets d’écriture, qui me tiennent à cœur.

     

    As-tu un mot à adresser aux lycéens et préparationnaires qui te lisent ? 

    Hakuna Matata. 

     

    Merci à toi Virgile d’avoir investi cet entretien avec autant de singularité !

    Inscrivez-vous à une réunion d’information >   Toutes nos actualités à retrouver sur Twitter >



    Pourquoi faire une prépa ? Épisode 3. Tout savoir sur la prépa littéraire

     

    Rituel de passage

    La prépa permet chaque année à certains étudiants d’accéder aux Grandes Écoles (de Commerce et d’Ingénieur notamment) à l’issue d’une préparation rigoureuse et minutieuse d’épreuves écrites et orales. Cette orientation est ouverte à tous les lycéens, pourvu qu’ils soient studieux, et ne doit pas être confondue avec une voie élitiste fermée. Au contraire, la prépa aspire à mettre sur un pied d’égalité tous les élèves en les confrontant à l’épreuve impartiale du concours. Troisième épisode de notre série « Pourquoi faire une prépa ? » avec la prépa littéraire.

    Rite de passage vers la maturité intellectuelle, la prépa laisse une trace indélébile à chacun des étudiants passés parmi ses rangs. Cette expérience révèle indubitablement vos qualités mais permet aussi de se révéler : rigueur d’esprit, méthode, discipline de vie et implication sont primordiales ; des qualités prisées aussi bien par les meilleures universités ou Grandes Ecoles que par les recruteurs futurs. Loin de constituer un moment aisé de la vie estudiantine, la prépa est pourtant une période de justice et de justesse : son dénouement – le concours – reste le procédé ultime témoignant du fruit d’un travail constant et d’une motivation sans faille, ainsi que de la capacité à articuler l’ensemble des enseignements reçus au cours de ces deux années cruciales.

     

    L’ascèse

    Les classes préparatoires initient une introspection et l’établissement d’un nouveau mode d’organisation. Il s’agit pour l’étudiant de rechercher un équilibre physique et psychologique, garant d’une plus grande capacité d’absorption intellectuelle ainsi que de réflexion : celui-ci repose notamment sur une bonne coordination entre les cours magistraux, le travail personnel, ainsi qu’un temps minimal de loisirs utiles (sport, lecture, activités artistiques et culturelles…)

    Cette réorganisation représente dès lors un passage brutal vers une ascèse de vie rigoureuse au sortir des années lycée moins exigeantes, même au sein des établissements les plus prestigieux.

    L’étudiant apprend ici à déployer des capacités de résilience durables qui seront capitales jusque dans sa vie professionnelle. Un (ancien) préparationnaire se distinguera par une organisation parfaite, une priorisation rationnelle des tâches et des objectifs, et enfin une grande persévérance même dans l’exécution de tâches laborieuses. Certains d’entre eux vous diront qu’après avoir bravé le stress d’une khôlle d’anglais, le froid des concours blancs de novembre, des notes résumées à des chiffres plutôt que des nombres, ils peuvent tout affronter car ils sont passés par là.

     

    Le champ des possibles

    À la résilience psychologique et physique vient s’ajouter un bagage intellectuel diversifié et unique. Les classes préparatoires visent à créer des têtes bien faites et bien pleines d’arguments et d’idées, que le préparationnaire se devra d’articuler de manière libre et cohérente afin de convaincre son correcteur. Tout étudiant doit appréhender et assimiler son environnement économique, géopolitique et culturel : le contenu magistral de la prépa offre aux élèves les clefs pour penser la conjoncture actuelle, héritage d’un corpus théorique et d’événements passés.

    Cette étape est une acmé intellectuelle dont la subtilité n’est souvent saisie qu’après coup, une fois le concours réussi. Enfin, cette gageure procure aux étudiants une vélocité décisionnelle et une aptitude d’analyse structurée et argumentée, qui font parfois défaut à certains de leurs homologues, notamment en entreprise.

     

    Se préparer à la prépa

    Ainsi tout lycéen se destinant à l’intégration d’une classe préparatoire se doit de préparer ce passage vers cette branche si particulière du supérieur. Cela passe tout d’abord par la constitution d’un excellent dossier scolaire dès la Première – voire la Seconde. Le candidat devra également se consacrer à une assimilation du programme de lycée animée non seulement par la volonté d’obtenir de bonnes notes mais surtout par l’intention de n’accumuler aucune lacune en vue de cette orientation sélective.

    Nous nous attacherons donc, au cours de cette série en trois temps, à revoir les principales voies s’offrant aux étudiants et à comprendre – dans la mesure des informations dont nous disposons – quelle serait la meilleure stratégie à adopter dans la sélection des enseignements de spécialité tant pour maximiser l’attrait du dossier que pour la constitution d’un profil adéquat à chaque filière. Dans cet article, nous présenterons les classes préparatoires littéraires.

     

    Les classes préparatoires littéraires

    Hypokhâgne et Khâgne A/L

    L’Hypokhâgne est probablement la quintessence des études littéraires en France : elle ouvre en particulier les portes de la Rue d’Ulm (ENS Paris) et aspire à attirer les meilleurs profils littéraires à l’issue du Lycée. Après deux années de préparation intensive, les étudiants peuvent se présenter aux concours suivants :

    •  Les concours des Grandes Écoles littéraires à travers la BEL (Banque d’Épreuves Littéraires) :
      • Le concours lettres de l’École Normale Supérieure de Paris (rue d’Ulm) ;
      • Le concours littéraire de l’École Normale Supérieure de Lyon ;
      • Le concours langue étrangère de l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay ;
      • Le concours de l’École Nationale des Chartes.

     

    • Les concours des Grandes Écoles de Commerce à travers la BCE (Banque Commune d’Épreuves), notamment les trois parisiennes (HEC, ESSEC et ESCP BS) de même que toutes les autres Écoles Supérieures de Commerce.

     

    • Les concours, après redoublement de la Khâgne et obtention de l’équivalence Licence (BAC+3) ou l’obtention d’une Licence 3 à l’issue de deux années de prépa et d’une année d’université, pour l’intégration de Sciences Po Paris, d’un IEP de province ou du CELSA.

     

    • D’autres formations diverses :
      • L’Université Paris Dauphine ;
      • École spéciale militaire de Saint Cyr ;
      • École du Louvre ;
      • L’ISIT (Institut de management et de communication interculturels) ;
      • L’ISMaPP (Institut supérieur du management public et politique) ;
      • L’ESIT (École supérieure des interprètes et traducteurs) ;
      • Les quatre grandes écoles de management de la banque d’épreuves Ecricome.

    À noter que les étudiants doivent choisir pour leur année de Khâgne (i.e. deuxième année de prépa) entre Ulm et Lyon afin de respecter la nomenclature de la Banque d’épreuves littéraires (BEL). La première année d’Hypokhâgne constitue en effet une remise à zéro en langues anciennes (Grec ou Latin à choisir courant Septembre) et c’est à l’issue de cette première année que les étudiants devront conserver ou abandonner leur langue ancienne.

    Ainsi, les étudiants ne poursuivant pas leur étude des langues anciennes sont orientés en Khâgne Option Lyon dont le concours est dit moderne et où l’épreuve de barrage porte sur la géographie contrairement à Ulm (destinée aux latinistes et hellénistes) dont le concours présente une épreuve de version en Latin ou en Grec.

    blankNomenclature Prépa Littéraire

     

    La majeure partie des étudiants a en principe pour ambition d’intégrer une ENS, l’enseignement et/ou la recherche étant les principaux débouchés de ce cursus. Mais, 95% des étudiants échouant à intégrer une ENS, la BEL donne aux préparationnaires en Lettres d’autres options d’orientation et revalorise ainsi cette voie. L’intégration d’une école de commerce constitue donc une véritable alternative bien que l’Hypokhâgne et la Khâgne ne dispensent aucun enseignement en mathématiques. En effet, suite à l’intégration des étudiants, les Grandes Écoles mettent en place une remise à niveau et ces profils éminemment littéraires peuvent finalement s’orienter vers des carrières plus quantitatives (en stratégie, finance, management etc.)

    Il n’en demeure pas moins qu’une Khâgne requiert expressément un bon – voire excellent – niveau dans l’ensemble des matières littéraires (Français, Philosophie, Histoire et Géographie, Langues Vivantes). En effet, les exigences s’avèrent élevées et équilibrées entre les différentes disciplines littéraires.

    blankVolume horaire classes de première année : Lettres supérieurs

    blankVolume horaire classes de deuxième année

     

    En revanche, comme pour les CPGE Commerce, la filière khâgne reste ouverte à tous les profils, pourvu qu’ils soient brillants et comme le souligne Stéphane Coviaux (président de l’Association des professeurs de première et lettres supérieures) : « Notre principe général est qu’aucun choix ne fermera la moindre porte. Un élève, pas encore déterminé, qui aura choisi des spécialités scientifiques aura donc toute sa place dans nos filières ». A priori aucun enseignement de spécialité ne sera donc discriminant bien qu’il soit recommandé aux élèves de faire les choix les plus cohérents avec leur ambition d’école (Celsa, IEP, école de commerce, ENS).

    La spécialité Littérature, langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) de même que l’option Langues et cultures de l’Antiquité (LCA) demeureront toutefois l’orientation la plus naturelle afin de se constituer un bagage en humanités en amont de la prépa. Ceci dit, Stéphane Coviaux assure que « Aujourd’hui, la plupart de nos étudiants démarrent le latin ou le grec en première année de prépa, et arrivent en deux ans au niveau exigé. Cette préparation intensive se poursuivra. »

    Une bonne maîtrise du Latin ou du Grec acquise dès le Secondaire constitue toutefois un avantage sensible dans la mesure où elle permet une maîtrise plus approfondie de la sémantique des sujets en Philosophie, Histoire, Géographie etc. et fournit donc aux étudiants un avantage pour comprendre certaines ambivalences et nuances. Ainsi, commencer l’étude du Latin ou du Grec de manière précoce ne peut être qu’un élément de discrimination positive, sans que cela soit rédhibitoire pour les élèves qui n’en auraient jamais fait.

     

    Hypokhâgne et Khâgne B/L

    La B/L est une classe préparatoire dite littéraire et pourtant étonnamment pluridisciplinaire et équilibrée. Les élèves issus de cette filière préparent en priorité les concours suivants :

    • Le concours B/L de l’École Normale Supérieure de Paris (rue d’Ulm) ;
    • Le concours Sciences Économiques et Sociales de l’École Normale Supérieure de Lyon ;
    • Le concours Sciences Sociales de l’ENS Paris-Saclay ;
    • Le concours Économie et Sciences Sociales de l’ENSAE ParisTech (École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique).

    Les étudiants peuvent également se présenter aux concours d’autres Grandes Écoles par des voies dédiées :

    • L’option Lettres et Sciences Humaines des concours des Grandes Écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP BS, EM Lyon, EDHEC, Audencia) ;
    • La procédure d’admission en Master 1 de Sciences Po Paris ;
    • Le concours Économie et Sciences Sociales de l’ENSAI (École Nationale de la Statistique et de l’Analyse de l’Information).

    Encore plus largement pluridisciplinaire, l’Hypokhâgne et la Khâgne B/L sont fondées sur un principe d’égalité des matières. Elles croisent prépa littéraire et prépa HEC, conservant de la première des exigences purement académiques fortes, et, à ce titre, cette formation très exigeante est un oiseau rare au sein des prépas (très peu de Lycées en proposent). Il est en revanche certain que la plupart des étudiants de B/L effectuent de brillants parcours académiques et professionnels, souvent très variés.

    Cette filière serait donc en principe ouverte à tous les lycéens mais elle requiert en réalité un très bon niveau, parfois discriminant, en Mathématiques (pondérées du même volume horaire que les sciences humaines).

    blankVolume horaire prépa B/L

     

    C’est pour cela, qu’à la différence de l’A/L, la spécialité Mathématiques sera inévitable jusqu’en Terminale. Il est essentiel que les élèves conservent au lycée, dans l’optique d’intégrer une B/L, le profil le plus équilibré et le plus complet possible. Par ailleurs, les enseignements Humanités, littérature et philosophie (HLP), Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), Sciences Économiques et Sociales (SES), Littérature, langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) ou Langues, littératures et cultures étrangères (LLCE) peuvent être un plus.

    L’École normale supérieure de la rue d’Ulm

    L’École normale supérieure de la rue d’Ulm

    Toutes les actualités Ipesup >      Suivre nos actualités sur Linkedin >



    Ma vie en école – Entretien avec Thomas, étudiant à HEC et à l’Ecole normale supérieure, passé par la prépa commerce d’IPESUP

     

    Quel a été ton parcours de lycéen ?

    J’ai passé 3 ans au lycée Saint Dominique de Neuilly sur Seine en effectuant un baccalauréat scientifique spécialité mathématiques.

     

    Pourquoi t’es-tu orienté vers une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce ?

    Ayant pour objectif à l’origine de faire de l’enseignement et de la recherche en astrophysique, je me suis aperçu pendant mes années de lycée que mon niveau en mathématiques et en physique serait probablement toujours insuffisant pour exceller dans le domaine un jour. Je me suis en parallèle découvert une passion pour la psychologie et la philosophie, et, voulant à la fois une classe préparatoire qui saurait exploiter mes points forts tout en gardant des mathématiques au programme et qui serait à terme un chemin pour rejoindre des études en sciences cognitives (ce que plusieurs écoles de commerce permettent en double diplôme), je me suis orienté vers une classe préparatoire ECE.

     

    Comment se passe ta vie en école ?

    Bien que marqué pour une bonne partie par l’épisode de la COVID-19, mon parcours au sein de l’école se déroule très bien : la rentrée a été marquée par l’apprentissage des traditions de l’école et la rencontre de nombreuses personnes et futurs amis ; en deuxième partie d’année, mon rythme de vie s’est ralenti alors que les cours passaient à distance. Cela m’a permis de commencer un projet entrepreneurial avec plusieurs amis – faisant suite à une réflexion commune développée en classe préparatoire –, au début accompagné par HEC, qui, aujourd’hui encore, me prend une partie importante de mon temps.

     

    Participes-tu à la vie associative d’HEC ?

    Mon implication a été très importante (et parfois un peu trop ambitieuse au vu de mes autres projets) ! Au sein d’HEC, j’ai pu co-créer ma propre association « Psych’HEC », une association de développement personnel et soutien psychologique : essayer de rassembler des personnes autour d’un sujet qui m’anime et me mettre dans une démarche active pour organiser des événements était très formateur et source de confiance en moi. Au-delà de cette expérience, j’ai pu participer à une campagne (gagnée) très prenante pour se faire élire au Bureau des Arts et m’engager un temps au sein de l’association « Fleur de Bitume » pour faire du tutorat à des élèves dans des collèges défavorisés.

     

    Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ?

    Mon cursus prévoit au minimum 40 semaines de stages et 6 mois à l’étranger. Au sujet des stages, j’ai déjà pu travailler au sein de Rising Up, une start-up qui vise à utiliser un savoir de pointe en sciences cognitives et management pour faciliter la transformation humaine des organisations et aider à développer les compétences des individus (et je vais peut-être y rester cette année à temps partiel). Pour partir à l’étranger, je reste ouvert pour ma recherche de stages futurs et j’espère particulièrement pouvoir faire 6 mois de recherche en sciences cognitives dans un autre pays en master 2.

     

    Quel est ton cours préféré ?

    Sans hésiter, parce qu’il mérite d’être cité, le cours FACT Entreprenor (coanimé par les excellents Frédéric Iselin et Etienne Krieger). C’est un cours qui vise à inviter les étudiants, accompagnés par des coachs et un MOOC coconstruit avec Polytechnique, à effectuer les premières phases de la création d’une start-up (notamment en interrogeant des personnes pour mieux comprendre leur cible), pour éventuellement continuer à terme leur création si l’idée peut se concrétiser. C’est pour moi un cours très enrichissant car il invite à apprendre à chercher soi-même les informations dont on a besoin (sur un domaine qui a priori nous intéresse beaucoup) et à oser contacter les personnes nécessaires pour avancer dans la bonne voie. 

     

    Quel est ton professeur préféré ?

    L’ineffable Gilles Stoltz, professeur émérite de statistiques. Au-delà de polycopiés extrêmement détaillés et parfaitement rédigés ou de son envie contagieuse de développer l’esprit critique de ses élèves à travers son cours, son humour et sa bonne humeur difficilement égalables font de son cours un rendez-vous régulier très agréable.

     

    Quelles sont à tes yeux les principales qualités de ton école ? 

    Je vois trois qualités principales : le grand campus à la campagne (tout le monde n’aime pas, mais je trouve ça assez enthousiasmant de parfois voir passer une biche en rentrant dans sa chambre le soir), la solidité et la cohérence du tronc commun de cours, et la présence d’un réseau d’anciens très important et actif. Au-delà de ces atouts assez standards, la première édition du programme « Sens et Leadership » lors de mon année d’intégration m’a particulièrement enthousiasmé : ce dernier commence par quelques jours dans un très bel endroit en France (au Mont-Saint-Michel pour ma part), puis se poursuit avec la réalisation d’un mémoire de recherche sur le sujet du sens en entreprise en parallèle de conférences avec des intervenants très bien choisis ; même s’il reste des marges d’amélioration importantes, ce début d’engagement pour pousser les étudiants à réfléchir au sens de leur travail dans notre société me semble déjà fondamental.

     

    As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ? 

    Je me rappelle simplement de cet instant de surprise que j’ai eu quand j’ai réalisé en début d’année que ma chambre était juste en face de la salle de soirée : déni, recherche de solution, puis acceptation… Certaines de mes nuits ont ainsi vu leur cours normal dévié par des chants gutturaux improvisés ou des danseurs au pas parfois un peu trop lourd !

     

    Tu as rejoint l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm pour étudier les sciences cognitives, en quoi cette formation complète-t-elle ton parcours à HEC ?

    C’est à l’ENS Ulm que se trouvent mes cours préférés : le contenu y est très poussé et un point d’honneur y est mis pour transmettre une méthodologie scientifique (pour savoir quoi penser sur un domaine et faire de la recherche). Cela me permet de continuer à développer de manière accompagnée mon intérêt pour la psychologie, la philosophie (de l’esprit), l’anthropologie, l’intelligence artificielle ou les neurosciences. A titre professionnel, l’établissement me forme à deux titres : il me prépare pour faire de l’entrepreneuriat dans le domaine des sciences cognitives (en se basant sur des connaissances solides) et il constitue un tremplin unique pour faire plus tard (voire en parallèle) de l’enseignement et de la recherche dans le domaine.

     

    Que t’a apporté la prépa ? 

    Je crois que le plus grand apport que je retire de ma classe préparatoire est qu’elle m’a poussé à développer considérablement ma capacité de travail et ma rigueur. De manière parallèle, j’en ressors également beaucoup plus capable de parler de manière structurée et spontanée sur n’importe quel sujet. Et au sujet du contenu, elle m’a permis de développer une culture générale très approfondie pour penser le monde contemporain. Enfin, et probablement l’élément le plus crucial pour ma vie future, j’y ai rencontré mes meilleurs amis et personnes avec lesquelles je crée mon projet entrepreneurial.

     

    Quelles ont été ses spécificités ? 

    Je trouve que le parcours permet peu à peu d’apprendre à bien se concentrer et à travailler plus efficacement : même déterminées, la plupart des personnes en début de première année essayent encore de trouver leurs marques (et ont du mal à travailler efficacement et longtemps), alors que le rythme de travail devient de plus en plus intense et naturel à mesure que le temps s’écoule. A partir de ce moment-là, j’ai pu réellement prendre plaisir à travailler avec des amis et à poursuivre un même but de manière constante. Et, constat le plus évident, cela reste très stimulant si l’on s’accroche de vraiment avoir à connaître pour la première fois une matière en profondeur, que ce soit les mathématiques, l’économie, la culture générale ou la culture étrangère.

     

    Conseillerais-tu la prépa HEC d’Ipesup ? Si oui, pourquoi ? 

    En règle générale, je conseille la classe préparatoire (dont la classe préparatoire commerciale) pour les élèves qui en ont l’envie et qui sont prêts à travailler (et qui ont un dossier suffisant pour être sélectionnés dans un établissement qui leur plaît). Pour la prépa HEC d’Ipesup en particulier, je pense que c’est un plutôt bon choix pour beaucoup de personnes assez autonomes et pour qui le prix n’est pas une barrière : les cours sont très bons, les professeurs ont une véritable connaissance de l’attendu des concours et cela reste un peu plus accessible que d’autres grandes prépas pour ce qui est du dossier.

     

    Quels sont tes projets ? 

    Je suis occupé par trois projets majeurs actuellement. D’abord, comme j’ai pu le mentionner, j’ai créé une start-up du nom de « DeepSelf », une plateforme RH intelligente qui se base sur des connaissances précises en sciences cognitives et théorie des organisations pour accentuer l’engagement en entreprise et accompagner les organisations vers des modèles plus humains et soutenables. Cela me conduit notamment à participer à des concours (Enactus Festival, AI For Tomorrow), accompagné par des coachs, et à rencontrer beaucoup de professionnels pour mieux comprendre leur quotidien et leurs problèmes. Par ailleurs, j’écris un livre sur l’intelligence artificielle en interrogeant des experts du sujet pour essayer de révéler le potentiel très important et les risques éthiques que cette technologie représente. Enfin, je suis activement engagé au sein de l’association Altruisme Efficace France, qui invite à réfléchir de manière rationnelle aux meilleurs moyens d’agir pour accroître son impact positif sur la société.

     

    As-tu un mot à adresser aux lycéens et préparationnaires qui te lisent ?  

    Au sujet de la classe préparatoire, encore une fois, n’hésitez pas à y aller si vous vous sentez prêts à travailler sérieusement et que votre dossier est potentiellement suffisant pour aller là où vous voulez ; pour les préparationnaires, simplement un message de courage, soyez fiers de votre parcours quoi qu’il en ressorte ! De manière générale, sans vouloir faire de référence un peu caricaturale à mon école, apprenez à oser : je ne parle pas seulement du domaine professionnel, ayez beaucoup d’ambition (et de compassion) pour la personne que vous êtes et que vous voulez devenir !

     Je découvre les formations HEC > Je m’inscris au réunion d’information >



    Quatre grandes étapes pour se préparer à Oxbridge

     

    I. Anticipez pour bien enrichir votre profil personnel

    Un dossier Oxbridge se prépare dès la classe de Seconde. Il vous faudra en effet dès cette année vivre des expériences et développer les compétences requises par le cursus convoité. Pour la médecine par exemple, il s’agira de faire des stages obligatoires. Pour Philosophy, Politics and Economics (PPE), il faudra avoir développé beaucoup de lecture personnelle, et éventuellement un engagement dans un partie politique ou du volontariat. En ingénierie il sera nécessaire d’avoir fait des stages et d’avoir développé des projets personnels en lien avec le cursus. Enfin, si vous envisagez de postuler en Computer Science il faudra être familier du coding et avoir un bon niveau en mathématiques.

     

    II. La rédaction du Personal Statement

    Toutes les universités d’élite ne donnent pas d’interviews. Celles qui le font utilisent le Personal  Statement (entre autres éléments du dossier comme les bulletins scolaires) pour les aider à décider qui convier.

    Le Personal statement peut vous permettre de vous démarquer des autres candidats : c’est le seul élément de votre candidature sur lequel vous avez un contrôle total.

    Ce court texte de 47 lignes doit être bien médité : chaque mot a son importance. Il faudra éviter le langage fleuri que n’apprécient guère les universités anglophones, proscrire les contractions et les fautes de grammaire.

    En règle générale, les universités britanniques s’intéressent largement à l’individu qui postule, son parcours, sa personnalité. Dans le cas des universités d’élite, c’est surtout le niveau académique qui importe. Votre Personal Statement sera donc axé votre cursus académique, sans pour autant répéter ce qu’indiqueront déjà vos bulletins scolaires et vos lettres de recommandation.

    Vous pourrez y montrer :

    • vos connaissances et votre curiosité
    • votre capacité à vous exprimer de manière claire et organisée
    • votre esprit critique

     

    Que pouvez-vous inclure ?

    • Vos études actuelles
    • Vos centres d’intérêts et activités académiques
    • Les cours en ligne auxquels vous avez participé (par exemple des MOOCs)
    • Vos lectures et participations à des conférences
    • Vos visites de musées et galeries
    • Vos stages rémunérés ou non
    • Vos activités de volontariat
    • Les clubs et associations dans lesquels vous vous êtes investi
    • Activités liées aux compétences requises
    • Les activités sportives que vous pratiquez
    • Vos hobbies

     

    L'université de Cambridge
    L’université de Cambridge (King’s College)

     

    Les étudiants qui postulent dans des universités de haut niveau sont donc censés fournir un travail académique bien structuré, comme l’explique la London School of Economics (LSE) sur son site web :

    « Votre Personal Statement doit porter essentiellement sur votre intérêt académique pour la matière que vous souhaitez étudier. Une façon de réfléchir au Personal Statement est de réfléchir à ce que nous attendons des étudiants de premier cycle : nous leur demandons de s’informer sur des sujets en rapport avec leur cours, par la lecture ou d’autres expériences, puis de discuter des idées qu’ils ont abordées dans un essai. C’est la compétence que nous recherchons dans votre Personal Statement et nous recommandons qu’au moins 80 % de votre rédaction soit consacrée à ce type de réflexion académique. »

     

    Pour vous aider dans la rédaction du Personal Statement, voici quelles questions vous pouvez vous poser :

     

    1. Pourquoi postulez-vous ?

    Montrez de l’enthousiasme et de la motivation pour le cursus choisi

    • Pourquoi ce sujet vous intéresse (études antérieures et actuelles, intérêts et activités, cours en ligne gratuits)
    • Quelles sont vos ambitions à la fin de votre cursus

     

    1. Qu’est-ce qui vous rend apte à postuler ?

    Démontrer votre compréhension du cursus choisi, et présentez vos expériences en lien avec le cursus choisi (des stages, un engagement citoyen pour PPE, etc)

    • Montrer que vous avez les traits de caractère nécessaires pour réussir
    • Tenez compte des aspects du sujet qui vous intéressent particulièrement et/ou débattez de points clés
    • Faites référence aux compétences et connaissances acquises, aux réalisations et expériences passées qui pourront vous aider à mener à bien votre formation avec succès (il peut s’agir d’études, d’un emploi ou d’une expérience professionnelle, ou encore de loisirs, d’intérêts et d’activités sociales.)

     

    1. Qu’est-ce qui vous distingue ?

    Montrez de l’enthousiasme pour les matières du cursus désiré

    • Développez une pensée indépendante et originale
    • Évoquez vos lectures personnelles (celles qui sont les plus pertinentes !), votre participation à des événements, conférences, MOOC, ou votre engagement associatif ou civique.

     

    1. Quelles sont vos compétences et expériences les plus pertinentes ?

    Faites le lien entre vos expériences/ compétences et les qualités que l’université recherche.

    Les meilleurs candidats sont ceux qui parviennent à établir un lien entre leurs activités extrascolaires et le programme d’études qu’ils proposent.

     

    III. Les examens et le travail soumis

    Oxford et Cambridge imposent des examens d’entrée (LNAT, TSA, CSAT, UKCAT, NSAA, ECAA, STEP – la liste est longue) qui ont lieu en général autour d’octobre/novembre. Selon le cursus souhaité, ces épreuves peuvent avoir lieu en pleine période du Bac.

    Votre candidature sera examinée exactement comme celle d’un candidat anglais, donc pour certains cursus tels les matières STEM il est nécessaire de se faire accompagner par un tuteur dès votre entrée en classe de Première pour vous mettre au même niveau qu’un étudiant de A levels (surtout en mathématiques, physique, chimie et SVT). Il n’existe aucune dispense liée à votre nationalité ou votre système d’éducation.

    Certains cursus exigent par ailleurs que vous transmettiez une ou deux rédactions scolaires (misez sur un travail ayant obtenu une note supérieure à 16/20). Il convient de bien anticiper la préparation de ces rédactions, qui doivent être de 2000 mots environ : si tous vos DST ou DM sont beaucoup plus courts ou beaucoup plus longs que le format exigé, consultez vos professeurs et demandez-leur s’ils peuvent, exceptionnellement, accepter deux rédactions à la bonne longueur.

    Choisissez des rédactions dans des matières en lien avec le programme choisi et qui vous enthousiasment (par exemple, si vous envisagez le cursus Human Social and Political Sciences, soumettez une rédaction en SES et une rédaction en HGGSP). Vous devez traduire vous-même votre rédaction en anglais et la soumettre avant la Toussaint avec une page de garde tamponnée par votre école.

     

    IV. L’entretien

    Cette étape décisive a lieu début/mi-décembre et a été longuement entourée de mystère et de légendes, mais depuis quelques années les deux établissements tentent de la démystifier. L’entretien reste néanmoins un challenge de taille. Sachez que vous serez uniquement convié à un interview que si vous avez passé toutes les étapes précédentes avec succès.

    Vous passerez normalement au moins deux entretiens (il arrive que l’Université en fasse passer jusqu’à quatre).  A Oxford, il faut prévoir deux nuitées sur place (vous serez hébergé dans un Collège), à Cambridge une seule nuit suffit. Si vous n’avez pas eu d’examen d’entrée à passer vous aurez un examen court sur place avant l’entretien.

    La veille de l’entretien, relisez de près votre Personal Statement et vos rédactions soumises.  Lors de l’entretien, les premières questions ont pour objectif de vous mettre à l’aise, mais montent rapidement en puissance. Dans les matières scientifiques, attendez-vous à une colle et à ce que l’on vous pose des questions de plus en plus complexes jusqu’à ce que vous ne connaissiez pas la réponse – l’idée étant de voir comment vous réfléchissez.

     

    Présentation de l’interview d’admission à Oxford :

     

    Présentation de l’interview d’admission à Cambridge :

     



    L’épreuve du « Grand Oral » dans le nouveau baccalauréat 2021 : ses modalités pratiques, ses exigences et ses enjeux

    On sait que le philosophe Platon, dans son dialogue du Phèdre, mettait en garde contre ce que l’on pourrait appeler les « effets pervers » de l’écriture, à savoir notamment affaiblir la mémoire et scléroser la pensée. Le maître de Platon, le philosophe Socrate, ne nous a laissé quant à lui aucune œuvre écrite, mais il est passé à la postérité comme le philosophe qui ne pouvait penser qu’au travers du dialogue et de la parole vivante. Comment se peut-il que notre système d’enseignement soit devenu aujourd’hui si dépendant de l’écrit, si attaché à la lecture et à l’interprétation des textes, au détriment du dialogue et de la prise de parole vivante?

    Il est vrai que l’Ecole française a fait le choix de valoriser les travaux écrits de façon quasi-exclusive et elle a bien souvent relégué les épreuves orales à un rang subalterne – comme en témoigne le fameux « oral de rattrapage » du baccalauréat, c’est-à-dire un ensemble d’épreuves orales qui permettent de « repêcher » les candidats ayant été recalés aux épreuves écrites. Seules les langues dites « vivantes » ont eu jusqu’à présent en charge de développer la prise de parole chez les élèves de l’enseignement secondaire français.

    Dans ce contexte, la réforme du baccalauréat voulue par le ministre de l’Education Nationale, Monsieur Jean-Michel Blanquer, introduit un changement profond, on peut même dire : une véritable révolution de la philosophie éducative française qui était centrée jusqu’ici sur la prééminence de l’écrit. Un ancien inspecteur général et expert en éducation, Roger-François Gauthier, a souligné dans une tribune du Monde (publiée le 15 octobre 2019) la « force de la nouveauté » liée à cette réforme qui consiste, au fond, à « changer le positionnement symbolique de l’oral » au sein du système éducatif français.

    Les modalités pratiques de cette nouvelle épreuve du baccalauréat, qui sera inaugurée cette année scolaire, ont été définies dans une note du Bulletin officiel de l’Education Nationale du 13 février 2020. Cette épreuve, qui sera précédée d’un temps de préparation de vingt minutes, durera elle-même vingt minutes, qui se décomposeront en trois temps comme suit :

    1°) cinq minutes d’exposé oral, debout et sans notes, devant un jury composé de deux professeurs (de deux disciplines différentes, dont l’un doit obligatoirement enseigner la discipline de spécialité du candidat) – l’exposé consistant à présenter une question choisie par le candidat entre deux questions proposées par le jury, et portant sur un des deux enseignements de spécialité de Terminale (ou bien sur les deux enseignements de spécialité conjointement) ;

    2°) dix minutes d’entretien entre le candidat et le jury, portant sur le programme des spécialités suivies par le candidat en Première et en  Terminale ;

    3°) cinq dernières minutes d’échange, durant lesquelles le candidat doit synthétiser la discussion afin notamment de préciser son projet d’orientation concernant la suite de ses études et/ou un éventuel projet professionnel. Cette épreuve obligatoire pour tous les candidats sera notée sur vingt points et figurera parmi les cinq épreuves finales du baccalauréat (aux côtés du français, en Première, de la philosophie et des spécialités 2 et 3, en Terminale) et comptera, parmi les autres épreuves, à raison d’un coefficient 10 en voie générale (contre un coefficient 10 en français, 8 en philosophie et 16 pour chacune des deux spécialités).

    Grand oral du bac

    Les exigences de l’épreuve sont définies également dans la note du B.O.E.N. du 13 février 2020 : il y est ainsi souligné que le candidat doit « montrer sa capacité à prendre la parole en public de façon claire et convaincante », à « utiliser les connaissances liées à ses spécialités pour démontrer ses capacités argumentatives » et enfin à démontrer « la maturité de son projet de poursuite d’études, voire professionnel ». Ces exigences traduisent ainsi tout particulièrement la volonté de développer et valoriser la prise de parole orale des élèves, conformément à l’esprit et à la lettre du rapport : « Faire du grand oral un levier de l’égalité des chances », remis le 24 juin 2019 par Monsieur Cyril Delhay, professeur d’art oratoire à Sciences Po Paris, au Ministre de l’Education Nationale, Monsieur Jean-Michel Blanquer.

    Dans ce rapport, Monsieur Delhay écrivait ainsi, en introduction de son mémoire: « La mise en place du grand oral du baccalauréat dans les voies générales et technologiques comme la présentation du chef-d’œuvre dans la voie professionnelle donnent une opportunité historique. L’objectif est que tout élève issu du système scolaire français sache non seulement parler en public mais s’y exerce avec plaisir.

    Que chacun(e) trouve, dans la pratique de l’oral en classe et dans les dynamiques de groupe qu’elle suscite, un chemin personnel de progression et, dans l’élaboration, l’interprétation et l’incarnation de sa parole en public, un moyen d’être soi ». Dans le cadre de la préparation à cette nouvelle épreuve, l’accent devra donc être mis non seulement sur l’aisance verbale et oratoire du candidat, mais également sur son aisance posturale, sur le placement de la voix ainsi que sur le langage non verbal (tenue vestimentaire, mimiques, gestuelle etc.), ou encore sur la conscience de la respiration et la gestion du stress en situation d’examen, de sorte que la performance de l’élève apparaîtra comme une prestation totale impliquant non seulement l’esprit mais également le corps, non seulement l’aptitude au discours rationnel et argumenté mais également la maîtrise des émotions, et ce afin de se montrer pleinement persuasif devant le jury.

    On notera au passage que Monsieur Delhay s’appuie en outre, dans son rapport de 2019, sur l’apport scientifique récent des neurosciences afin de rappeler l’importance de la coordination entre la pensée et le corps, entre la prise de parole et l’engagement physique du candidat.

    Quels sont les aspects qui peuvent sembler positifs, mais aussi les aspects qui peuvent éventuellement susciter des inquiétudes au sujet du « grand oral » ? Et qu’en est-il, plus particulièrement, de la question de l’égalité des chances soulevée par le rapport Delhay, qui inspire la réforme du baccalauréat et la création de cette nouvelle épreuve ? Du côté des apports incontestablement positifs, on retiendra : l’éveil d’une pensée vivante et spontanée reposant sur la maîtrise du discours oral, la promotion de l’interdisciplinarité, la valorisation d’une compétence, la prise de parole orale, qui est extrêmement utile socialement et professionnellement, ou encore la réévaluation d’une exigence démocratique fondamentale, à savoir : l’engagement des individus et des futurs citoyens dans le débat public et politique.

    Du côté des inquiétudes, on mentionnera : le danger du formalisme (il convient de veiller à ce qu’une codification excessive de l’épreuve ne nuise pas à la spontanéité de l’oral), le caractère intimidant du « grand oral », une épreuve inspirée des concours d’entrée aux grandes écoles les plus prestigieuses, ou encore le caractère socialement discriminant d’une épreuve qui fait appel à des compétences qui relèvent bien souvent de l’héritage familial. Sur ce dernier point, toutefois, il convient de nuancer : s’il est vrai que l’expression orale obéit à des codes sociaux qui sont inégalement maîtrisés en fonction des milieux sociaux d’où proviennent les candidats, tout l’enjeu de la formation au « grand oral » sera précisément de corriger les inégalités en préparant spécifiquement aux exigences de cet examen d’un nouveau genre.

    Comme l’écrit Madame Marie Duru-Bellat, professeur émérite en sociologie à Sciences Po et spécialiste des questions d’éducation, dans le journal Le Monde (23 février 2018) : « Ce n’est pas parce qu’une épreuve est discriminante qu’il faut la supprimer. Selon qu’ils ont plus ou moins de vocabulaire en entrant à l’école, les élèves ne sont pas égaux devant la lecture par exemple. Mais on ne va pas renoncer à l’enseigner ! La question est de savoir ce que l’on veut que les élèves sachent. S’ils doivent maîtriser l’expression orale, il faut les y former. C’est une décision politique ».

    Ainsi, la préparation au Grand Oral devra répondre à ces inquiétudes et permettre de relever le défi de l’égalité des chances, en proposant aux élèves de classe de terminale un enseignement adapté aux exigences de cette épreuve.

    Par Jean-Claude Poizat, professeur agrégé de philosophie, docteur en Sciences politiques à Sciences Po Paris et professeur à Ipesup.

    Participer à une réunion d’information >





    Réforme du lycée : présentation et analyse

    Effectif dès 2020, la réforme du lycée à réussi tant bien que mal à s’implanter comme nouveau système d’enseignement du secondaire supérieur. Cette refonte du lycée a introduit des nouveautés dans chaque classe du lycée, permettant ainsi aux élèves de pouvoir construire leur propre chemin vers l’enseignement supérieur.

    Quelles ont été les principales nouveautés de cette réforme dans chaque classe de lycée ? Qu’en dit le rapport Mathiot remis au ministre de l’Éducation nationale ? Cet article présente les principaux changements que connaissent les classes de Seconde, Première et Terminale, et en propose une analyse.

     

    Une nouvelle organisation

    La mesure la plus retentissante de la réforme du lycée est bien entendu la fin des filières, dans la mesure où celle-ci affecte matériellement l’organisation complète des lycées. Le Lycée général était marqué jusqu’ici par une certaine prépondérance des Mathématiques, discipline où excellent en général les Français (et procurant à nos Grandes Écoles une reconnaissance internationale). Il en découlait un certain biais élitiste poussant tous les bons profils – scientifiques comme littéraires – vers la voie S. Ainsi les Mathématiques ne deviennent qu’un enseignement de spécialité parmi douze autres dès la classe de Première : les élèves pourront faire leurs choix en fonction de leurs affinités et leurs objectifs sans craindre de se retrouver dans une « mauvaise classe » ES ou L.

    Le nouveau Lycée valorise désormais certaines disciplines parfois négligées que l’on retrouve pourtant dans les filières les plus sélectives et prestigieuses (Lettres et Philosophie en Khâgne, Géopolitique en ECS, SVT/Biologie en BCPST etc.). Les lycéens pourront, à l’issue de la Seconde, sélectionner les matières qu’ils souhaitent approfondir sans être pour autant catégorisés.

    Ce mécanisme devant disparaître avec la réforme, les premières années d’application de la réforme du lycée montrent un remaniement de certaines matières jugés comme propice à l’admission aux études prestigieuses (les Mathématiques, la Physique Chimie et la SVT étant la première combinaison demandée chaque année depuis la mise en place de la réforme et représentant respectivement 64%, 43% et 48% des choix des élèves rentrant en Première).

    Plus généralement, la réforme du lycée prend en compte des problématiques en apparence « simples » : notamment uniformiser le niveau des lycéens dans les matières fondamentales telles que le Français, les Mathématiques et les langues vivantes. Les élèves doivent impérativement bénéficier à la sortie du Lycée de très bonnes capacités rédactionnelles et de réflexion. La réalisation de cette ambition passe par la constitution d’un tronc commun pertinent et d’un objectif clair de sensibilisation des jeunes à la culture humaniste et scientifique. Afin d’accompagner les lycéens au sein de cette nouvelle organisation, une attention particulière est accordée à une implication des établissements du Supérieur au sein du Lycée. La réforme devrait introduire des cours de découverte de disciplines, des interventions d’universités et écoles, voire des stages d’immersion et de découverte professionnelle dès la Seconde. Les établissements devraient a priori disposer d’une certaine autonomie dans la mise en place de ces mesures.

     

    La Seconde comme classe d’accueil

    La classe de Seconde est expressément décrite comme endossant un double rôle d’accueil et de stimulation. Le premier semestre permettrait donc aux jeunes lycéens de prendre leurs marques et d’adopter un nouveau rythme de travail. L’enjeu pour les enseignants sera principalement d’appréhender le niveau souvent hétérogène des classes et donc de permettre aux élèves les plus fragiles de se remettre à niveau et à leurs camarades d’avancer quant à eux à un rythme plus soutenu. Par ailleurs, au cours de la seconde quinzaine de Septembre, l’ensemble des élèves de Seconde sera soumis à un « test de positionnement » comprenant une épreuve de Mathématiques et de Français. Ce test numérique constitue le premier élément de l’accompagnement personnalisé et permettra aux enseignants de s’adapter au niveau de leurs classes.

    Le test de Français se déroulera en un temps imparti de 50 minutes et évaluera les compétences suivantes :

    • Étude de la langue
    • Compréhension écrite
    • Compréhension orale

    L’épreuve de Mathématiques aura de même une durée de 50 minutes et s’articulera autour des domaines suivants :

    • Organisation et gestion des données
    • Nombres et calculs
    • Géométrie
    • Calcul littéral

    Tant en Français qu’en Mathématiques, le processus est majoritairement adaptatif. Ainsi, après une première série d’exercices, l’élève est orienté vers une seconde série en fonction de ses résultats. Les réponses aux questions ne nécessitent pas de rédaction.

    Il est évidemment important que les élèves abordent la classe de Seconde avec le plus grand sérieux possible pour les raisons suivantes :

    •  Le programme de Seconde (voir ci-après) constitue le socle commun à tous les lycéens, il est donc crucial de n’y accumuler aucune lacune.
    • Les notes de Seconde seront très probablement étudiées par certains établissements (par exemple : examen du dossier dans la nouvelle procédure de sélection de Sciences Po Paris). Les résultats seront d’autant plus étudiés qu’ils concernent l’ensemble des lycéens (i.e. évaluation de tous les lycéens sur le même programme).
    • C’est à l’issue de cette classe de Seconde que les lycéens formuleront leurs choix d’enseignements de spécialité. Ils doivent donc durant cette première année de Lycée s’interroger avec sérieux sur leurs affinités pour certaines matières et leurs objectifs d’orientation et se donner les moyens d’accéder aux enseignements de spécialité de leur choix.

    Nos offres Seconde

     

    Le Cycle Première/ Terminale

    C’est lors du « Cycle Terminal » (i.e. les quatre semestres de Première et Terminale) que les élèves vont progressivement affiner leurs choix d’orientation et approfondir les matières correspondant le plus à ces derniers. Rappelons que jusqu’ici le BAC S rassemblait 52% des élèves de filière générale et 40% d’entre eux n’envisageaient pas de poursuivre un cursus scientifique. Afin de mettre fin à ce choix presque obligé de la série S, le nouveau Lycée entend favoriser une personnalisation du parcours qui s’organisera autour de 3 unités que nous allons nous attacher à détailler ci-après.

     

    DE NOUVEAUX PILIERS D’ENSEIGNEMENTS

    Les trois années de Lycée (et particulièrement le cycle Première / Terminale) seront désormais organisées autour de 3 unités :

    1. L’unité générale : elle constitue le tronc commun à tous les lycéens, décrite par le rapport Mathiot comme constituée d’enseignements « relevant de la culture de l’honnête homme ».
    2. L’unité d’approfondissement et de complément : elle regroupe les nouveaux enseignements de spécialité choisis par les élèves ainsi que les options.
    3. L’unité d’accompagnement : c’est la nouveauté de la réforme du Lycée dont les modalités pratiques ne sont pas encore totalement précisées. L’unité d’accompagnement correspondrait à un volume horaire dédié à la préparation des élèves à la poursuite d’études supérieures.

    Les unités d’enseignement en Seconde

    Sans grande surprise, l’unité d’enseignement général accapare la majeure partie du temps (26 heures) des élèves de Seconde.

    Réforme du lycée

    Le programme s’avère pluridisciplinaire et plutôt équilibré. A noter l’introduction d’un module d’enseignement des sciences numériques et technologiques qui devrait fournir aux élèves les bases de programmation de langages informatiques et algorithmiques et les sensibiliser à la collecte et l’utilisation des données numériques, le rôle des réseaux sociaux etc.

    Le Français occupe par ailleurs le premier poste de volume horaire (avec les Mathématiques) en vue de la préparation des épreuves anticipées du Baccalauréat. Le programme attache une grande importance à la consolidation et au renforcement des acquis grammaticaux, syntaxiques et lexicaux afin de donner à l’ensemble des lycéens une aisance orale et écrite en Français. Les professeurs effectueront un travail autour d’un corpus littéraire s’inscrivant dans les thèmes suivants :

    • La poésie du Moyen Age au XVIIIe siècle ;
    • La littérature des idées et la presse du XIXe siècle au XXIe siècle ;
    • Le roman et le récit du XVIIIe siècle au XXIe siècle ;
    • Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle.

    Les Mathématiques pures seront enseignées de manière magistrale uniquement en classe de Seconde. Le programme s’articulera autour de cinq grands chapitres :

    • Nombres et calculs
    • Géométrie
    • Fonctions
    • Statistiques et probabilités
    • Algorithmique et programmation

    Ce programme entend bien entendu consolider les acquis du Collège et préparer les choix d’orientation des lycéens pour l’unité d’enseignement d’approfondissement.

    Le programme d’Histoire entend quant à lui synthétiser les « Grandes étapes de la formation du monde moderne » alors que le programme de Géographie s’articulera autour de la notion d’« Environnement, développement, mobilité : les défis d’un monde en transition ». Fait intéressant : contrairement aux Mathématiques, l’Histoire-Géographie demeure obligatoire jusqu’en Terminale. Preuve que la réforme du lycée atténue l’hégémonie des Mathématiques, matière que les élèves devront choisir délibérément en cycle terminal. Le tronc commun de la  Seconde ne néglige néanmoins pas les disciplines scientifiques en accordant 3 heures à la Physique Chimie et 1h30 à la SVT.

    L’enseignement de la SES permettra aussi aux élèves de se confronter dès la Seconde à des problématiques économiques et sociologiques, ce qui devrait les aider dans leur orientation. Enfin, les élèves de Seconde auront l’opportunité de choisir des enseignements optionnels : ils pourront suivre 1 ou 2 options et une troisième pour les étudiants latinistes ou hellénistes (Langues et Culture de l’Antiquité : Latin ou Grec).

    Réforme du lycée

    Les unités d’enseignement en cycle terminal

    L’unité d’enseignement général apparaît toujours comme celle dispensant des enseignements élémentaires à tous les lycéens. Le rapport Mathiot vise particulièrement six domaines de compétences :

    • L’ancrage historique et territorial
    • Les Sciences
    • La Langue
    • L’international
    • Le corps
    • La réflexion sur le monde

    L’enseignement classique des disciplines scientifiques est par ailleurs évacué du tronc commun et laisse place à un module d’enseignement scientifique concentré autour de quatre thématiques (matière, soleil, terre, son et musique).

    Dès la rentrée 2023, l’enseignement scientifique sera marqué par la réintégration d’une heure et demie de Mathématiques en tronc commun. Cette intégration tardive permettra aux élèves n’ayant pas choisi la spécialité Maths de pouvoir bénéficier d’un enseignement général, leur permettant ainsi de prendre l’option Maths complémentaires en Terminale. Une bonne opportunité pour avoir la chance de peser dans la procédure d’admission à une filière sélective requérant le suivi de cours de Mathématiques.

    Les modalités d’enseignement du Français devront quant à elles demeurer les mêmes dans la mesure où les épreuves anticipées de Français conservent leur architecture actuelle. Le principal défi pour les Lycées sera d’organiser les classes d’élèves, puisque seulement 17h30 d’enseignements ont lieu en commun.

    blank

    L’unité d’approfondissement sera au cœur des questionnements des lycéens. Ils devront choisir parmi douze matières trois enseignements de spécialité en Première (3 x 4 heures) puis en conserver seulement deux en Terminale (2 x 6 heures). Un des enseignements de spécialité sera donc abandonné en fin de Première. Les deux autres seront poursuivis en Terminale.

     

    LES DOUZE ENSEIGNEMENTS DE SPÉCIALITÉ 

    blank

    blank

    C’est donc dans cette unité d’approfondissement que l’on retrouve les disciplines scientifiques prépondérantes. D’autant plus que les Mathématiques pourront être renforcées par une option Mathématiques expertes en Terminale. Une option Mathématiques complémentaires est également proposée à tous les élèves, dont ceux ayant abandonné la spécialité Mathématiques en Première. Un enseignement de spécialité pourra également renforcer l’Histoire-géographie, déjà présente dans le tronc commun. Il en va de même pour la Philosophie que l’on retrouve dans l’enseignement Humanités, Littérature et Philosophie. On retrouve dans cette large proposition d’enseignements de spécialité les prémices de l’enseignement supérieur et il est facile de se figurer des découpages plutôt littéraires ou scientifiques. Les enseignements peuvent en outre – comme en Seconde – être complétés par des options :

    • En Première : 1 option possible. Une seconde option est ouverte pour les élèves choisissant l’option Langues et cultures de l’Antiquité.

    blank

    • En Terminale : 1 option supplémentaire parmi

    blank

    Le ministère a par ailleurs publié les statistiques de choix d’enseignement de spécialité formulés par les lycéens intégrant une classe de Première en Septembre 2022.

    blank

     

    LES DOUZE COMBINAISONS LES PLUS FRÉQUEMMENT CHOISIES PAR LES ÉLÈVES

    blank

    Les Mathématiques seules et la combinaison scientifique répliquant la maquette de la Première S arrivent très largement en tête de ce classement. Les disciplines scientifiques apparaissent encore comme des valeurs refuge du Lycée. Il est aussi intéressant de constater un certain succès des Sciences Économiques et de l’Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques. La SES devance d’ailleurs peut-être l’Histoire dans la mesure où cette dernière est déjà présente dans le tronc commun.

    Enfin, l’unité d’accompagnement devrait représenter un volume horaire sanctuarisé afin d’initier une réflexion sur l’orientation (54h dès la Première). Bien que le nouveau Lycée s’organise pour accompagner les élèves, il est primordial pour chacun d’entre eux d’adopter une démarche active et de multiplier les opportunités d’échanges au sujet de leur orientation.

    Un nouveau rythme en expérimentation

    Cette fin des filières et le passage à une articulation en unités d’approfondissement ont amené le rapport Mathiot à proposer un rythme semestriel. Plusieurs lycées adoptent cette recommandation depuis l’application de la réforme.

    Une organisation en semestres apparaît plus pertinente en face de la nouvelle architecture en unités du Lycée tournée vers l’enseignement supérieur. En effet, l’organisation trimestrielle ne convient plus forcément dans la mesure où les résultats du premier trimestre arrivent trop vite en Seconde et Première. Et le troisième trimestre souvent tronqué est peu utile pour l’orientation en classe de Terminale. Un passage au rythme semestriel permet non seulement d’adopter la même nomenclature que l’enseignement supérieur et surtout d’inscrire le travail des élèves dans une certaine continuité. Ils pourront ainsi disposer d’un plus grand nombre d’évaluations afin de mieux appréhender leur progression, que ce soit en vue de Parcoursup ou de l’examen du Baccalauréat.



    Ma vie en école. Entretien avec Alexandre, étudiant en 3ème année à Sciences Po Paris et à Assas

     

    Quel a été ton parcours de lycéen ? 

    Élève au lycée Janson de Sailly à Paris dans l’ancienne filière ES, les matières telles que les SES et l’histoire-géographie m’intéressaient particulièrement. Cependant je n’éprouvais aucune aversion pour les mathématiques et le français, bien au contraire. Mon choix de formation post-lycée a donc difficilement émergé car j’aimais à peu près toutes les matières dispensées. 

     

    Pourquoi t’es-tu orienté vers Sciences Po Paris ? 

    Avec une formation pluridisciplinaire, exigeante et ne l’oublions pas, prestigieuse, je me suis dit que Sciences Po Paris serait une école où je pourrais m’épanouir sans me fermer trop de portes. Ce sont des discussions familiales, des réunions d’informations justement proposées par Ipesup mais aussi des échanges entre amis et professeurs qui ont donné naissance à ce nouvel objectif : celui d’intégrer Sciences Po Paris.

     

    Comment se passe ta vie en école ? 

    Super bien ! A travers ces cours variés et ces professeurs qui viennent de divers horizons, aussi bien académique que professionnel, on ne peut que s’épanouir d’un point de vue intellectuel dans cette école. De surcroît, ce 27 rue Saint-Guillaume est aussi mythique car nous rencontrons des personnes formidables, avec qui on se lie très vite d’amitié. 

     

    Pourquoi as-tu choisi de compléter ton cursus à Sciences Po par une licence de droit à Assas ? 

    En première année, on découvre une matière intitulé « Institutions politiques », une forme d’introduction au droit constitutionnel. J’ai trouvé ce cours extrêmement intéressant, il m’a donné envie d’en savoir plus concernant ce vaste domaine qu’est le droit, et je me suis donc inscrit en parallèle à une licence de droit à Assas. Bien que cela demande une charge de travail supplémentaire, c’est extrêmement enrichissant et je le recommande vivement. 

     

    Participes-tu à la vie associative de Sciences Po et/ou d’Assas ? 

    J’ai la joie de participer à deux associations : Sciences Po Nations unies, association qui organise des rencontres informelles avec des diplomates autour d’un jus d’orange et d’un croissant, mais aussi Sciences Po TV, une sorte de web télévision qui anime grandement la vie associative de cette école. Pour ce qui est d’Assas, puisqu’une journée ne dure seulement et malheureusement que 24h, je n’ai pu pour le moment m’engager dans une association.

     

    Ton cursus prévoit-il des stages ou des séjours à l’étranger ? 

    L’un des atouts de Sciences Po est qu’il prévoit lors de la troisième année du Collège universitaire une année à l’étranger, parmi un choix de 471 universités partenaires dans le monde. J’avais choisi Shanghai, mais en raison du Covid 19, mon séjour a été annulé pour le premier semestre.

     

    Quel est ton cours préféré ? 

    Le cours de Sciences Politiques dispensé au second semestre de la première année en TD (en petite classe). N’ayant jamais abordé cette matière dans le secondaire, ce fut une vraie découverte et un réel plaisir que d’assister à ce cours. 

     

    Quel est ton professeur préféré ? 

    C’est justement mon professeur de conférence de Sciences Politiques, Ulysse Korolitski. Pédagogue, bienveillant et disposant d’un certain humour, c’était vraiment agréable d’aller à ce cours. 

     

    Quelles sont à tes yeux les principales qualités de Sciences Po et d’Assas ? 

    Avec d’un côté l’ouverture d’esprit, l’enseignement pluridisciplinaire, et l’engagement civique demandé à Sciences Po, et de l’autre une rigueur méthodologique, une exigence académique et une pédagogie remarquable à Assas, ces deux prestigieuses écoles se complètent parfaitement. 

     

    As-tu une anecdote à nous raconter sur ta vie en école ? 

    « Soyez des ponts » prononça un professeur de Sciences Po lors de ma 1ère conférence de pré-rentrée. Il sous-entendait par cela non pas une figure acrobatique, mais d’être flexible, d’être l’individu qui va vers les autres même si autrui semble, a priori, différent de nous. 

     

    Comment t’es-tu préparé au concours ? 

    Je me suis inscrit à Ipesup en classe de 1ère et de Terminale. Tous les samedis matin, et parfois les dimanches, j’assistais à des cours afin de me préparer au mieux au concours. Ipesup, à travers les concours blancs et les discussions avec les professeurs, m’a fait comprendre à quel point la sélection allait être rude pour intégrer Sciences Po. En somme, Ipesup m’a permis de combler cet important écart de niveau qui existe entre le lycée et Sciences Po. 

     

    En quoi a consisté ta préparation ? 

    J’ai suivi le cycle continu d’Ipesup qui comprenait des cours tous les samedis matin, des concours blancs les dimanches, et deux à trois oraux de préparation à l’oral d’admission. 

     

    Qu’est-ce que ta préparation t’a apporté ? 

    De la méthodologie tout d’abord. Un excellent lycéen, s’il n’acquiert pas les outils méthodologiques propre à Sciences Po, aura du mal à franchir la grille du 27 rue Saint-Guillaume. Ipesup m’a ainsi permis d’obtenir ces outils mais m’a aussi rendu plus rigoureux. Il est vraiment important de souligner l’écart de niveau entre le lycée et Sciences Po : la prise de conscience de cet écart a aussi été un élément important que m’a apporté le groupe Ipesup. 

     

    Conseillerais-tu la prépa Sciences Po Paris d’Ipesup ? 

    Incontestablement. Il m’eut vraiment été difficile, pour ne pas dire impossible, d’intégrer Sciences Po sans Ipesup. La qualité et l’exigence des professeurs de cet établissement sont de vrais atouts. De plus, rencontrer d’autres élèves d’Ipesup et se dire qu’on n’est pas seul à travailler les samedis et dimanches, nous incite et motive d’autant plus à préparer ce concours. 

     

    Quels sont tes projets ? 

    Ils sont encore assez flous. Initialement je souhaitais devenir diplomate. Mais à travers différents cours, je constate que le monde de l’entreprise m’attire aussi. J’espère que le séjour à l’étranger et les stages m’aideront à préciser mon projet professionnel. 

     

    As-tu un mot à adresser aux lycéens qui te lisent ?  

    Le concours est sélectif certes, mais il est loin d’être impossible à réussir. Si vous êtes déterminés, que vous avez confiance en vous, et que surtout vous êtes préparés à ce concours, il y a de grandes chances pour que vous franchissiez le seuil du 27 rue Saint-Guillaume. Renseignez-vous bien sur l’école, ses origines, son histoire, ses disciplines, car le jour de l’oral, nombreux sont les candidats qui sont déstabilisés car ils n’ont pas réussi à citer les enseignements fondamentaux de première année. 

     

    Merci à toi Alexandre d’avoir accepté cet entretien !

    Pour en savoir plus sur le concours de Sciences Po, nous vous invitons à rejoindre nos réunions d’information.

    Je m’inscris à une réunion >