Entretien avec Marc, détenteur de la Certification Cambridge C1

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Marc, j’ai 17 ans et je suis en Terminale Scientifique avec options Mathématiques et Physique. L’an passé, j’ai suivi une formation de préparation à la Certification Cambridge C1 avec la School of English.

 

Quel stage as-tu suivi au sein de la School of English d’Ipesup ?

J’ai tout d’abord commencé pendant l’été 2020 par la Summer Session avec Fabrice Picon, directeur de la School of English, pendant 2 semaines. J’ai ensuite suivi une deuxième Summer Session l’été suivant avec Nicolas Carel, cette fois-ci pour axer davantage sur les classes préparatoires. Cela faisait partie d’un Cycle annuel pour la préparation à la Certification Cambridge niveau C1 à distance, puisque je n’habitais pas à Paris. De fait, toute l’année j’ai eu des cours en visio de manière hebdomadaire pour finir par passer l’examen il y a 2 mois.

 

Pourquoi avoir choisi de rejoindre la School of English ? 

Quand je suis arrivé en Seconde, j’avais un niveau d’anglais très faible alors même que c’était déjà une matière importante au lycée. Par la suite, j’ai décidé de m’orienter vers les classes préparatoires et il me fallait arriver avec un certain niveau d’anglais pour avoir un bon dossier. J’ai donc entrepris de m’améliorer et de passer une certification. J’avais conscience que de passer le niveau C1 pouvait être un bon indicateur de mon niveau actuel.

 

Qu’est-ce qui différencie la School of English d’une prépa classique ?

L’avantage principal est la proximité avec les professeurs. Ils m’ont beaucoup suivi, peut-être plus que dans d’autres écoles. Le deuxième point très avantageux pour moi a été le fait que les stages soient très intensifs et finalement très efficaces : en une à deux semaines, on acquiert beaucoup de connaissances, beaucoup plus que durant l’année en cours de langues.

 

Recommanderais-tu les stages de la School of English ?

Bien sûr ! Pour la simple et bonne raison que j’ai moi-même réussi à obtenir la Certification Cambridge de niveau C1 grâce à la School of English. Donc je ne vois pas pourquoi cela ne marcherait pas pour d’autres élèves.

 

Un dernier mot ?

Je tiens à insister sur le fait que j’ai été très satisfait du contact avec tous les professeurs d’anglais. Ils étaient tous super ! Cela motive d’avoir des professeurs qui nous suivent tout au long de notre progression et qui sont derrière nous pour nous pousser à donner le meilleur de nous-mêmes.

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Entretien avec Dominique*, élève en première année au Collège universitaire de Sciences Po sur le campus de Dijon

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Dominique*, je suis en première année au Collège universitaire de Sciences Po sur le campus européen de Dijon, focalisé sur l’Europe centrale et orientale. Parallèlement, je suis une licence de droit à distance au sein de l’université Panthéon-Assas, également en première année.

En ce qui concerne mon parcours, je viens d’une famille multiculturelle, à savoir française, russe et grecque et j’ai effectué mon cursus scolaire dans une école internationale à côté de Paris. Cet aspect a forgé en moi une réelle appétence pour les langues : je parle couramment mes trois langues maternelles auxquelles s’ajoutent l’anglais et l’espagnol, et j’ai aussi essayé d’apprendre le néerlandais (Rires). Concernant mes centres d’intérêt autres que les langues, il y a la diplomatie, un domaine qui m’intéresse beaucoup. J’ai notamment pu faire un certain nombre de stages dans des ambassades, au Parlement européen et je pense que c’est vraiment la conjugaison entre l’appétence pour la diplomatie et pour les langues, tout en ayant un profil international, qui m’a donné l’envie de postuler à Sciences Po, école qui propose une ouverture sur un grand nombre de matières et de zones géographiques.

 

Cette dimension internationale a-t-elle motivé le choix du programme européen Europe centrale et orientale de Dijon ?

J’ai choisi le campus de Dijon parce que les stages que j’avais effectués étaient à l’ambassade de France à Moscou et parce que je parle russe et que je viens d’une famille en partie russe. J’avais donc plus de facilité à justifier ce choix-là et peut-être à me démarquer des autres candidats. J’avais aussi demandé Paris.

 

Selon vous, votre quadrilinguisme a-t-il été un facteur décisif pour votre admissibilité puis admission à Sciences Po ?

Honnêtement, je pense que oui, mais peut-être parce que j’ai mis l’accent dessus. J’ai vraiment axé ma candidature autour du dénominateur commun des langues. A chaque oral, j’ai commencé par évoquer les langues et l’aspect international, ce qui fait que, que ce soit durant les oraux blancs ou à l’oral d’admission, on m’a beaucoup questionné sur le sujet, jusqu’à me poser des questions étymologiques pour vérifier l’authenticité de mes propos et pour essayer de tisser des liens entre les langues et l’actualité, particulièrement avec la Russie. Aussi, peut-être qu’en orientant les oraux sur des zones comme celle-ci, cela a fait pencher le jury en faveur du campus de Dijon.

 

Quelles sont les particularités du campus dijonnais ?

Ce qu’il est important de mentionner c’est que le campus de Dijon est particulièrement petit. Il y a environ 70 élèves par promo ce qui fait que chaque promo est très soudée, tout le monde se connait ; d’autant plus que c’est un campus délocalisé dans une petite ville, de fait tout le monde habite aux alentours du campus et, à chaque fois que nous sortons dans la rue, nous rencontrons des personnes de notre promo ou de l’unique autre promo que forment les Deuxième année, les Troisième année étant à l’étranger. Les cours de langues, divisés par niveaux et réservés sur des créneaux spécifiques, sont aussi mélangés avec les Deuxième année. Cela crée donc un vrai esprit de campus, une sorte de deuxième famille.

 

Comment s’est passée votre rentrée sur le campus ?

Elle a eu lieu assez tôt… le 23 août, si je ne me trompe pas. Il y avait toute la semaine d’intégration qui était à la fois organisée par les professeurs, à raison de deux heures de cours par jour, une heure le matin une heure l’après-midi, avec des questions méthodologiques pour mettre les étudiants dans le bain de la « méthode Sciences Po ». Il fallait faire des exposés, une dissertation, passer un oral devant un jury… en définitive, se préparer aux exercices typiques du semestre sans être noté. Et puis, après, il y avait aussi tout l’aspect de la vie étudiante, c’est-à-dire des événements nous permettant de rencontrer les autres élèves de la promo, continuer un peu l’été ; mais également la rentrée des associations organisées lors d’un forum au cours duquel elles présentaient ce qu’elles faisaient et démarchaient les étudiants. Personnellement, je souhaitais m’engager chez les Jeunes Européens en entrant à Sciences Po mais cela ne s’est pas fait. J’ai alors intégré la Junior Entreprise avec laquelle nous n’avons pas encore eu le temps de faire beaucoup de projets mais par laquelle nous essayons tout de même de créer des initiatives avec la ville de Dijon et les communes alentours.

 

Comment avez-vous vécu la réforme et l’impact qu’elle a eu sur votre préparation ?

Le concours écrit a disparu entre mon année de Première et celle de Terminale. En termes de préparation, pour être honnête, j’ai beaucoup aimé les deux formats proposés par Ipesup. La prépa de Première parce qu’on allait beaucoup plus loin sur les cours de spécialités … En Terminale, ce qui a vraiment été déterminant, c’était l’aide personnelle d’Ipesup et le travail sur les écrits personnels, à la fois sur la forme, à savoir comment rédiger des écrits qui vont faire la différence à Sciences Po, et sur la mise en contact avec des professionnels qui sont passés par Sciences Po. Il y a eu la plume du gouverneur de la Banque de France, un diplomate, mais également des étudiants de Sciences Po. Je pense que ce qui m’a vraiment permis d’intégrer, c’est d’avoir des personnes qui ont regardé mes écrits, qui m’ont fait passer des oraux blancs et avec qui j’ai pu parler de Sciences Po. Ce contact avec des personnes qui sont passées par là, que ce soit des professionnels de la question ou des étudiants de la rue Saint-Guillaume, a été fondamental.

 

De manière rétrospective, quel regard adoptez-vous sur cette réforme de la procédure d’admission à Sciences Po Paris et aux campus délocalisés ?

Sachant que le nouveau processus est très jeune, moi-même je fais partie de la première promo ayant passé la nouvelle procédure, c’est peut-être encore difficile d’être péremptoire. Je crois que le nouveau concours peut permettre de recruter un corps étudiant plus diversifié, même si cela se fait de manière un peu moins méritocratique qu’avec le concours écrit.

 

Qu’est-ce que vous redoutiez en préparant ce « nouveau concours » ?

Ce qui m’a vraiment inquiété au départ ce n’est pas forcément le changement du concours en tant que tel pour une procédure sur dossier et écrits personnels ; pour me préparer aux universités américaines, j’avais déjà essayé de « cultiver » mon profil et de mettre en avant différentes activités « extrascolaires » qui pouvaient favoriser mon dossier. Par contre, ce qui m’a inquiété c’était vraiment d’être… la première promotion, la « génération test » de la réforme. D’autant que cela s’additionnait avec le nouveau Bac…

 

Comment avez-vous vécu la préparation de votre oral d’admission ?

Je dirais que le premier oral blanc n’était pas forcément très satisfaisant. A force d’en faire (je crois que j’en ai fait quatre ou cinq au total !), j’ai finalement vu pas mal de questions qu’on pouvait me poser et les derniers oraux blancs se sont vraiment bien passés. Mes jurys partaient de l’image analysée en partie 2 afin d’établir une sorte de conversation. En revanche, le jour de l’oral d’admission, les questions posées n’avaient pas forcément de liens explicites, par exemple : j’ai eu une photo d’autoroute avec une voiture électrique et les membres du jury m’ont demandé ce qu’était la vulgarité et si les élites pouvaient se permettre d’être vulgaires.

 

Qu’est-ce que vous en retirez en tant qu’expérience ?

Je pense que l’important c’est de garder son sang-froid, de prendre un peu de recul, de prendre le temps de réfléchir et de répondre du mieux qu’on peut et de manière structurée à des questions inattendues.

 

Sur la continuité pédagogique, diriez-vous que ce que vous avez appris à Ipesup vous est encore utile maintenant que vous êtes à Sciences Po ?

En Terminale, les enseignements d’Ipesup apprenaient bien à « parler de son parcours de manière cohérente et structurée ». Je trouve que chercher toujours la cohérence dans ce qu’on dit et ce qu’on écrit est quelque chose d’indispensable, indépendamment du concours de l’IEP de Paris. Et ces enseignements sont tous très utiles au sein même de Sciences Po, notamment à l’oral, pour les exposés.

 

Avez-vous beaucoup de présentations à faire en public au sein de Sciences Po ?

Dans l’absolu, il faut faire une présentation par cours et par semestre a minima. L’exposé, c’est vraiment un aspect central du cursus de Sciences Po.

 

Comment décririez-vous la « méthode Sciences Po » ?

C’est la méthode du « deux parties, deux sous-parties » ! (rires) Mais je pense que qu’en creusant un peu plus, c’est une méthode qui… pousse les étudiants à raisonner de manière analytique et pas simplement à se contenter de restituer des connaissances qui nous été enseignées, parce que le Collège universitaire n’est pas forcément un cursus de… « hard skills », comme on dit, mais c’est vraiment une formation qui repose grandement sur l’analyse et l’esprit critique.

 

Pourquoi avoir choisi IPESUP pour vous préparer au concours de Sciences Po Paris ?

J’ai choisi Ipesup parce qu’on me l’a conseillé ! Je connais plusieurs personnes qui sont allées à Ipesup avant moi et qui avaient trouvé que c’était une préparation de qualité pour rentrer à Sciences Po. Et d’ailleurs, toutes les personnes que je connais qui sont passées par Ipesup ont réussi le concours !! Le choix s’est fait assez naturellement : elle était la seule prépa sur laquelle j’avais des retours directs et exclusivement positifs.

 

Qu’est-ce qui vous a marqué dans la préparation IPESUP ? Qu’y avez-vous appris ?

L’approfondissement des spécialités en Première a vraiment été quelque chose qui m’a fait grandir parce que nous avions des professeurs passionnants et des contenus additionnels sur des cours déjà choisis et donc qui nous plaisaient.

En Terminale, l’approche a complètement changé, parce que c’était une préparation axée sur les « soft skills » et les conférences d’actualité. C’était une toute nouvelle approche, étonnante au départ, et que j’ai vraiment appréciée par la suite : avec cette réflexion sur soi, on réalise qu’avant ce travail-là nous ne savions pas grand-chose de nous-mêmes et encore moins comment parler de soi. Ce travail d’introspection a été très formateur.

 

Quel a été votre meilleur cours, professeur ou intervenant à IPESUP ?

C’était le professeur d’ HGGSP lors de mon année de Première. C’était un des cours les plus passionnants que j’ai eu de toute ma scolarité, car il partait d’une base d’acquis que nous étions censés avoir grâce au programme scolaire, puis le professeur apportait une sorte de vision complémentaire et analytique sur les sujets donnés. Il considérait que les connaissances pures et dures relevaient de l’enseignement du lycée et que son rôle à lui en tant que professeur de la prépa Sciences Po était vraiment de nous faire réfléchir, soit sur des cas très particuliers notamment liés, je me rappelle, au domaine militaire, soit sur des aspects plus panoramiques. Ses cours ont été une véritable initiation à cette fameuse méthode « Sciences Po », à savoir une analyse du sujet dans sa totalité et une réflexion sur ses enjeux.

 

De la même manière, avez-vous eu des professeurs marquants lors de ces premiers mois à Sciences Po ?

La professeure que j’avais au premier semestre pour la conférence de méthode en Histoire. Nous étions censés lire un corpus de textes chaque semaine. Mais, à chaque séance, dès que nous commencions un texte, cela créait une vraie discussion entre la professeure et nous-mêmes. Nous allions dans le détail de chaque texte, et le fait d’avoir toutes ces discussions permettaient aussi de faciliter nos révisions pour les partiels : nous avions très rapidement en mémoire les références d’auteurs ou d’idées vues en cours.

 

Quel conseil donneriez-vous à un ou une élève qui souhaiterait rejoindre Sciences Po ?

Le principal conseil que je pourrais donner c’est … de ne pas faire semblant de s’engager. Il faut poursuivre ses passions, et se donner les moyens de prouver qu’on est passionné. C’est, selon moi, la clef pour faire la différence.

 

Un mot de la fin à adresser aux lycéens et lycéennes qui vont découvrir votre portrait ?

Aux Terminale qui sont en train de se préparer : il faut garder confiance en vous ! IPESUP donne tout qu’il faut pour se préparer au mieux. Ce qui fait la différence, c’est de parler de façon authentique de ce qui vous tient à cœur !

 

* Le prénom a été modifié.

 

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Sciences Po Paris : Analyse de la photographie «Bolides» par Robert Doisneau

L’oral d’admission de Sciences Po Paris, modifié avec la réforme du concours en 2021, obéit désormais à une nouvelle ritualisation au sein de laquelle est remis en selle le « commentaire d’image » déjà utilisé par le passé.

Les membres de la commission soumettront au candidat deux images d’actualité aussi bien que de la culture populaire ou du champ artistique. Le candidat aura quelques instants pour les observer et en choisir une. Il pourra alors expliquer son choix, décrire l’image, la mettre en contexte, l’interpréter … lors d’un échange de 10 à 15 minutes avec le jury sur les 30 minutes théoriques de l’oral. Le commentaire d’images vise à vérifier compétences de synthèse et d’analyse, capacités d’interprétation et d’argumentation. Mais c’est un exercice assez risqué, en réalité, qui, du point de vue des compétences, n’est pas moins discriminant que l’écrit.

Nous vous proposons de le découvrir ici, à travers un exemple de sujet.

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Photographie « Bolides » par Robert Doisneau

 

Description

Couleurs

Nous sommes en présence d’une photographie en noir et blanc.
Sur cette photographie, l’emploi du noir et du blanc permet de lui donner une dimension intemporelle, de faire le récit d’une histoire. Par ailleurs il accentue l’aspect poétique de l’image.

 

Lumière

Sur cette photographie, la lumière est douce et naturelle. Nous pouvons noter qu’il y a beaucoup de contrastes.

 

Cadrage

Cette photographie a été cadrée verticalement. Le photographe semble s’être agenouillé pour réaliser cette photographie.

 

Plan

Nous sommes en présence d’un « plan de demi-ensemble« . Il offre une parfaite visibilité de l’action qui se déroule mais aussi des éléments du décor qui l’entourent.

Sur cette photographie, nous pouvons voir, au premier plan, un jeune garçon en train de conduire une voiture à pédales. Il arbore un képi semblable à ceux portés par les policiers et tient fermement son volant des deux mains. Sa voiture est en approche du photographe et elle déambule de manière parfaitement rectiligne : sa trajectoire est parallèle à l’alignement du trottoir. Le garçon détourne son regard de l’objectif car il semble préoccupé par la présence du pneu crevé d’une réelle voiture mal garée. En effet, sa roue surplombe le trottoir.
L’arrière-plan est seulement composé de bâtiments. Il est toutefois possible de voir, au second plan, un camion en train de sortir de, ce qui semble être, un garage.

 

Profondeur de champ

L’arrière-plan est relativement net et permet de mettre en avant de fortes lignes de forces.

 

Lignes directrices

Nous pouvons observer, sur cette photographie, la présence de nombreuses lignes obliques provoquées par l’alignement du trottoir et des éléments architecturaux qui lui offrent un rythme dynamique et une certaine profondeur.

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Un point de fuite se détache au niveau du pare-brise du véhicule garé sur le bord du trottoir.

 

Règle des tiers

La photographie respecte la règle des tiers.

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Le garçon conduisant sa voiture est dans l’alignement de l’une des lignes verticales « du rectangle des tiers » tandis que la roue (dont le pneu est crevé) de la voiture garée en bord de route et le « nez » du camion (situé au deuxième plan) sont alignés à l’autre. De la même manière, tous ces derniers éléments sont aussi alignés aux lignes horizontales du rectangle. L’horizon qu’on ne parvient pas clairement à observer semble lui aussi être aligné à l’une des lignes horizontales du rectangle.

 

Mise en contexte  

Robert Doisneau est un photographe français (1912-mort le 1er avril 1994). Il est notamment reconnu pour ses nombreuses photographies de rues à Paris empreintes d’humour, de nostalgie et de tendresse. La photographie « Bolides » a été réalisée en 1956 à Paris.

 

Story telling 

Le format « portrait » est idéal pour les images d’action, car il donne plus de dynamisme aux photographies. En visualisant cette photographie, notre regard se balade du haut vers le bas ; on focalise donc rapidement notre intérêt sur l’enfant en train de conduire sa voiture.

Par les vêtements qu’il porte et son attitude, le garçon semble vouloir ressembler à un adulte. Par ailleurs, le fait qu’il porte un képi similaire à ceux portés par les policiers et qu’il conduit sa voiture de manière parfaitement rectiligne me laisse à penser qu’il apprécie l’ordre et l’obéissance. Il y a une énorme opposition de taille entre celle de la voiture à pédales et celle de la réelle voiture se trouvant à sa gauche. L’enfant semble perplexe voire furieux vis-à-vis du non-respect de l’ordre et de la loi commis par le conducteur de la voiture mal garée. Agissant tel un policier, il semble avoir noté une infraction. Son regard préoccupé peut également s’expliquer par le fait que la roue du véhicule, en plus d’avoir un pneu crevé, outrepasse son propre droit de circulation sur le trottoir. La roue n’a selon lui rien à faire là, car il s’agit de son territoire.

 

Interprétation 

De par ces différents éléments, je pense que, dans un certain sens, le trottoir symbolise ici le monde de l’enfant tandis que la route est celui de l’adulte.

Il y a donc sur cette photographie, une opposition entre deux mondes mais aussi entre ordre et désordre. En effet, par ses vêtements et son comportement, l’enfant représente l’ordre tandis que la voiture mal garée au pneu crevé qui empiète sur le trottoir (le monde de l’enfant) représente, lui, le désordre, la désobéissance.

Par ailleurs un autre élément ne respecte pas l’ordre imposé par l’enfant puisqu’un camion qui sort de son garage fait également intrusion dans son monde. Ceci est assez ironique car, en règle normale, c’est l’adulte qui est censé être un modèle en termes d’ordre et d’obéissance et l’enfant est reconnu pour être quelque peu indiscipliné. Les rôles semblent donc ici être inversés !

Cette photographie peut montrer, d’une certaine manière, l’ironie des espoirs que se forgent les enfants concernant le monde des adultes. L’enfant présent sur cette photographie semble aspirer à appartenir au monde des adultes qu’il idéalise en pensant qu’il y règne ordre et obéissance alors qu’en réalité il s’agit d’un monde de chaos, de mauvaise conduite où les gens empiètent sur les droits des uns et des autres.

 

Critique 

Cette photographie me paraît intéressante car, au travers d’une scène totalement banale, elle nous laisse la possibilité de construire des tas d’histoires dessus.

Car nous pouvons aussi imaginer que cette photographie témoigne du fait que, même en étant adulte, une part d’enfant demeure en chacun de nous (c’est la raison pour laquelle les deux véhiculent empiètent quelque peu sur le monde de l’enfant).

Robert Doisneau s’illustre ici comme l’un des principaux représentants du courant de la photographie humaniste française.

 

Sources :

 

ACTUALITÉS SCIENCES PO >



L’organisation des études et les opportunités de doubles diplômes à HEC

Après deux années (ou trois pour les plus courageux) de classe préparatoire et une fois les concours des Grandes Écoles de Commerce et de Management passés, l’arrivée à HEC se fait en Licence 3 (L3), qui est une première année généraliste permettant aux étudiants de s’investir et de découvrir les associations du campus. Dès cette première année, plusieurs parcours sont proposés aux élèves. Il leur est possible de s’inscrire en licence en parallèle de leur formation à HEC, de faire un séjour à l’étranger appelé « Global Exchange Program » (GEP, également accessible en deuxième année), ou encore de passer un certificat d’entrepreneuriat, programme récemment instauré dans le cursus d’HEC.

 

Panorama de la scolarité à HEC

Les matières enseignées en Première année (L3) sont assez généralistes et permettent aux élèves d’avoir une première approche du monde du travail, après deux années d’enseignement purement théorique en classe préparatoire.

Parmi les cours obligatoires à valider au cours des deux premières années, on trouve notamment la microéconomie, la macroéconomie, le droit des contrats, les statistiques, la finance d’entreprise, la comptabilité, le sport (obligatoire au premier semestre), le management and cost accounting, la business performance, le strategic marketing, la marketing science, la stratégie, le droit des sociétés, le décision and data modeling, ainsi qu’une LV1 et une LV2 à choisir en début d’année.

À ces cours obligatoires s’ajoutent pendant les deux premières années quelques 150 cours parmi lesquels les étudiants peuvent choisir leurs électifs. Il peut s’agir de cours de spécialisation ou de renforcement des compétences (finance, stratégie, marketing, droit), douverture culturelle (géopolitique, culture, grands enjeux du monde contemporain), d’électifs appelés « FACT » qui valorisent les expériences de terrain, ou encore d’électifs liés à des associations (Junior Entreprise, Backstage l’association de comédie musicale, sports, etc.)

Il y a également au mois de janvier de L3 ou de M1 (selon le cursus choisi) une « académie » à choisir parmi 35 possibles, qui s’éloigne du format du cours magistral et s’effectue très souvent sur le terrain pour permettre aux étudiants de découvrir un métier ou un secteur : entrepreneuriat, digital, journalisme, politique, commerce, art, culture, urgences, pompiers, associations…

À la fin de la L3, les étudiants passent en deuxième année (équivalent d’un Master 1) ouvrant ainsi le cycle Master (d’une durée de 4 ans maximum) axé sur le management. L’année de M1 est elle-même suivie par une année de stage obligatoire (qui peut éventuellement être reconduite), et enfin une année de M2, au cours de laquelle on choisit sa spécialisation, sa « majeure », ou au cours de laquelle on obtient son double-diplôme. 

Les majeures en M2 sont très variées : management, droit, affaires publiques (double diplôme avec Sciences Po Paris), médias, art et création, sciences cognitives (double diplôme avec l’ENS UIm) ou encore journalisme.

 

Les parcours et doubles diplômes à HEC

Il existe 4 filières différentes à HEC Paris :

  • La filière universitaire (aboutissant à l’obtention d’un double diplôme)
  • La filière certificat entreprenariat
  • La GEP (Global Exchange Program) L3
  • La GEP M1

Chaque étudiant doit choisir sa filière en début de L3 et ne peut en changer, sauf circonstances exceptionnelles (GEP annulée pour cause de Covid-19 par exemple).

 

La filière universitaire

Les élèves ayant choisi cette filière ont le choix entre différentes licences, et arrivent directement en 3ème année du cursus universitaire. Pour l’obtenir, ils devront suivre durant toute l’année de L3 des cours à l’université et passer des partiels en parallèle de ceux d’HEC. Cette filière universitaire permet de sortir d’HEC avec le diplôme de l’école de commerce ainsi qu’un diplôme universitaire.

Les parcours de licences à HEC sont les suivants : 

  • Mathématiques appliquées (Université Paris Panthéon-Sorbonne ou Paris-Saclay) ;
  • Humanités (Université Paris-Sorbonne) ;
  • Economie (Université Panthéon-Sorbonne) ;
  • Droit (Université de Versailles St Quentin) ;
  • Théologie (Institut Catholique de Paris).

 Certaines Grandes Écoles proposent également des doubles diplômes en partenariat avec HEC : 

 

La filière certificat entrepreneuriat

Celle-ci dure seulement un semestre (le deuxième semestre de L3) et se fait en partenariat avec l’incubateur de start-ups parisien Station F. Durant cette période, les étudiants n’ont aucun cours à HEC.

Cette filière consiste en une initiation à l’entrepreneuriat dans tous ses aspects : créativité, développement de produit, business plan, organisation… Chaque étudiant participe à la vie d’une start-up, accompagné par un mentor. Il est noté sur la base d’un rapport final et de ses contributions tout au long du projet. Une participation à l’incubateur d’HEC et le suivi de cinq cours en anglais 100% en ligne sont également requis.

Le GEP L3 :

Le GEP L3 est un échange académique qui s’effectue au cours du deuxième semestre de L3, avec l’une des 50 destinations d’échange, sur tous les continents. Parmi les universités partenaires d’HEC, on trouve : NYU, London School of Economics, la National University of Singapore et bien d’autres.

La GEP M1 :

La GEP M1, s’effectue au premier semestre de M1, sur le même principe que la GEP L3.

 

Les professeurs

Le corps professoral d’HEC Paris compte plus de 160 professeurs, de 25 nationalités différentes, qui ont obtenu leur doctorat dans les meilleures universités du monde. Ils travaillent dans tous les domaines principaux de l’économie et de la gestion.

Il y a également énormément d’intervenants, dans le cadre des conférences et électifs. A titre d’exemple, on peut citer le Général de Villiers, intervenu dans le cadre d’une conférence, ou encore Gaspard Gantzer, qui intervient en cours de « Politique, crises et communication ».

 

La vie de campus

La vie associative à HEC est fondamentale. Elle permet d’encourager les étudiants à développer leur sens des responsabilités, encourager leur créativité et leur esprit d’initiative. La vie sur le campus d’HEC est très animée, et elle l’est restée malgré les contraintes sanitaires liées au Covid-19. Il y a 130 associations sur le campus, la plupart des étudiants s’investissent dans plusieurs d’entre-elles. Il existe des clubs professionnels dans différents domaines (finance, conseil, luxe…), des associations événementielles qui organisent croisières, galas, voyages, concours littéraires, ou encore des festivals, des associations humanitaires, des associations civiques et des associations culturelles (cinéma, théâtre, comédie musicale…)

La vie du campus est aussi rythmée par les trois campagnes de la Junior Entreprise, du Bureau Des Arts (BDA) et du Bureau des Élèves (BDE), qui se succèdent et animent la scolarité des étudiants.

Reflet de l’importance que revêt le sport à HEC, le campus est très bien aménagé en infrastructures sportives et de loisir. Il compte plusieurs terrains en plein air (un terrain de rugby, trois terrains de foot, cinq courts de tennis, plusieurs terrains de beach volley…)

 

Les spécificités d’HEC

Dès la rentrée, des séminaires sont organisés pour développer un sens de leadership chez les étudiants. Un parcours « Pursposeful Leadership » de 100 heures réparties sur les quatre années de scolarité, propose aux étudiants de « comprendre quelle place le leader doit donner au sens (et quel sens) afin de susciter l’adhésion ». Ce parcours débute en L3 avec trois jours de réflexion, d’activités et de rencontres sur le campus début septembre. La formation se poursuit ensuite dans différentes régions de France, au Mont Saint-Michel et à Saint-Cyr notamment, pour se conclure par la rédaction d’un mémoire par groupe de quatre étudiants sur un thème en rapport avec le sens dans le travail. Un directeur de mémoire supervise ce travail et met les étudiants en relation avec des entreprises partenaires.  

HEC a aussi intégré un programme Climate and Earth à son cursus, qui présente les enjeux du développement durable en entreprise. Ce programme s’ouvre sur une rencontre avec des intervenants et plusieurs étudiants des années supérieures et permet d’aboutir à une « Fresque du climat ». Il est enrichi par des modules en ligne tels que « Sustainable Transition Management Course », et par un parcours en ligne « MySezame », qui apprend à conjuguer commerce et impact positif sur l’environnement. Un cours en ligne est également à valider par les élèves, sur les objectifs de développement durable. Cette initiative assez récente tient à cœur à beaucoup d’étudiants, qui se tournent de plus en plus vers des projets professionnels en lien avec l’environnement ou l’entrepreneuriat social.

Actualités Prépa HEC >



Comprendre les classements des classes préparatoires aux Grandes Ecoles de Commerce et de Management

Les résultats des prépas du groupe IPESUP, excellents et constants sur les cinq dernières années

Cette année encore, les résultats d’Ipesup-Prépacom, regroupant l’intégralité de nos élèves, témoignent de la qualité de l’encadrement et des enseignements dont bénéficient nos préparationnaires. Ces performances s’inscrivent dans la durée : en moyenne sur cinq années, 56,2% des préparationnaires intègrent l’une des trois premières écoles de commerce de France (HEC, ESSEC, ESCP BS). L’Etablissement rivalise ainsi avec les toutes premières classes préparatoires publiques et privées sous contrat.

Avec la fusion des deux voies économique (ECE) et scientifique (ECS) et la généralisation de certaines pratiques de distorsion des classements, il est essentiel, cette année plus que d’ordinaire, d’apporter quelques précisions méthodologiques à la lecture des palmarès.

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Des classements pas toujours lisibles

Certains classements ont pris le parti pour 2021 de fusionner dès cette année les voies économique et scientifique pour ne présenter qu’un seul classement « ECG », ce qui revient à classer une filière qui n’existe pas encore. Ce choix a pour qualité d’offrir aux lycéens issus du nouveau bac un classement qui emploie les termes de la réforme, mais a pour défaut d’aboutir à un classement qui n’est pas homogène, puisqu’il réunit des établissements ne proposant pas les mêmes parcours. Pour comparer les performances des établissements de façon fine et juste, il convient de maintenir une distinction par voie (économique ou scientifique), qui se transformera probablement, à partir de 2022, en une distinction par électif.

 

Attention aux établissements qui présentent sans le dire leurs élèves en candidats libres !

Par ailleurs, certains établissements obligent une part importante (voire majoritaire !) de leurs préparationnaires à se présenter aux concours autrement que par la voie normale, c’est-à-dire en candidats libres de façon à ce que leurs résultats, jugés a priori mauvais, ne soient pas associés à leur nom dans les classements officiels.

 

Qu’est-ce qu’un élève inscrit en candidat libre par son établissement ?

C’est un élève de prépa qui, après avoir été admis en deuxième année dans un établissement, se voit interdire par ce même établissement de s’inscrire sous son nom aux concours. Autrement dit, l’étudiant se trouve contraint, pour pouvoir passer les concours, de s’inscrire en candidat libre (hors établissement), comme s’il avait été déscolarisé, alors qu’il a suivi une scolarité intégrale dans sa prépa. Des candidats autrement ?

Inutile de préciser que cette pratique, symboliquement violente, est très déstabilisante pour des élèves à qui l’on explique, avant même qu’ils n’aient présenté les concours, qu’on ne croit pas en leurs chances et que leurs résultats ne seront jamais à la hauteur de ceux qui ont pourtant accepté de les préparer.

 

Pourquoi certaines classes préparatoires agissent-elles ainsi ?

En ne déclarant pas des pans entiers de leurs promotions (les élèves jugés moins performants), ces « prépas » maquillent leurs résultats réels en affichant des taux d’intégration purement et simplement faux ; les classements officiels s’en trouvent complètement biaisés. Cette conduite délétère finit par jeter l’opprobre sur tous les établissements hors contrat, y compris ceux qui présentent loyalement tous leurs élèves et fournissent un travail pédagogique sérieux depuis des décennies,

Nous regrettons qu’avec l’émergence de nouvelles prépas autrement moins respectueuses des familles que notre établissement, et qui généralisent ce système pour exister, cette pratique ne prenne de l’ampleur et ne trompe de plus en plus de parents.

Rappelons dans ces circonstances que notre établissement ne présente aucun élève en candidat libre, ne l’a jamais fait et ce quelle que soit la formation (ENA, Sciences Po, HEC, etc.) Nous accompagnons nos élèves jusqu’au bout, sous nos bannières Ipesup et Prépacom, et préférons accentuer l’effort pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs que nous désolidariser de leurs résultats.

Notre objectif premier est et demeure d’offrir à nos préparationnaires les meilleures conditions de réalisation de leurs ambitions grâce à un corps professoral de très haut niveau (académique et connaissance des concours), un emploi du temps enrichi et un encadrement attentif, rigoureux et bienveillant.

Pour en savoir plus sur les classements des classes préparatoires et sur nos méthodes pédagogiques et sur nos procédures de sélection, n’hésitez pas à suivre l’une de nos nombreuses réunions d’information « Classes préparatoires HEC ».

 

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Témoignage Alumni – Prépa Sciences Po Ipesup

Tous admis à Sciences Po Paris au concours 2021

L’Institut d’Etudes Politiques de Paris est réputé pour avoir un taux d’admission sélectif. Les élèves doivent conjuguer dans leur dossier parcours scolaire exemplaire, rédaction de trois écrits personnels (EP) et connaissance fine de l’IEP et de ses campus. Il est donc primordial de vous mettre dans les meilleures conditions pour passer la phase d’admissibilité.

Ipesup propose une préparation adaptée à la réforme, innovante, aux premiers résultats prometteurs : 49% d’admissibles, avec un taux de conversion admissible / admis de 83% au concours 2021.


Résultats 2021

  • 49% d’admissibles
  • 83% de transformation admissibles/admis
  • De nombreux bi-admissibles (mono-cursus + bi-cursus) et un record avec une élève admissible à 4 programmes et admise à trois d’entre eux

 

Retrouvez en vidéo le témoignage de quatre de nos alumni, admis au concours de Paris en 2021, qui évoquent avec vous le nouveau concours et comment notre prépa Sciences Po a contribué à le réussir.

 

Pour en savoir plus sur notre Prépa Sciences Po Paris accessible en Seconde, Première et Terminale, rendez-vous :

 

Ou venez assister à nos réunions d’informations (à distance en zoom meeting) ouvertes à tous et programmées ici.



DSCG Droit des sociétés : commentaire d’arrêt

Cass. com., 27 mai 2021, n° 19-18.983 (Droit des sociétés)

Dans le cadre de ses préparations au DSCGIpesup propose un commentaire des principaux arrêts en relation avec le programme de Droit en UE 1, par Stephen ALMASEANUvice-procureur chargé des affaires commerciales au tribunal de commerce de Paris et professeur à l’Ipesup.

Droit des sociétés : “Qualification distincte des apports d’un associé et des avances en compte-courant; conséquences”.

https://www.legifrance.gouv.fr

(Bull. Joly Sociétés, n° 07-08, juillet 2021, n° 200g6, p. 18, note J.-F. Barbièri)

 

Il est toujours bienvenu de lire les arrêts de la Cour de cassation dans lesquels cette dernière a l’occasion de rendre des décisions claires sur la nature du compte courant d’associé, et sur la dissociation qui en découle nécessairement entre l’associé en tant que tel d’un côté, et l’associé en tant que prêteur en compte courant de l’autre. En effet, la distinction n’est souvent pas aussi évidente pour les praticiens, ce qui conduit à de sérieuses déconvenues.

 

En l’espèce, un associé d’une SARL avait un compte courant créditeur au moment où en 2004, il cédait ses actions. En 2013, donc neuf années après avoir quitté la société en tant qu’associé, il demanda à la société le remboursement de son compte courant, ce qu’elle refusa en relevant la prescription : selon la société, le délai de prescription de l’action en remboursement du solde créditeur étant de cinq ans – il était auparavant de 10 ans, mais la loi n° 2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription a en effet ramené à cinq le délai de droit commun de l’article 2224 du Code civil comme celui des obligations commerciales de l’article L. 110-4 du Code de commerce – et ce délai ayant commencé à courir lors de la perte de la qualité d’associé de l’intéressé, en 2004 donc, date de vente de ses parts sociales.

 

La Cour d’appel d’Amiens, dans son arrêt du 28 mars 2019, rejeta cet argument, en donnant raison au titulaire du compte courant : son action n’était pas prescrite puisque c’est sa première demande de remboursement – en 2013, rappelons-le – qui a rendu les sommes exigibles, et absolument pas la perte de sa qualité d’associé, les deux qualités, associé et prêteur en compte courant, étant indépendante. Ici, l’ex-associé avait demandé son remboursement le 5 juin 2013 : il avait donc cinq ans à compter de cette date pour faire valoir ses droits en justice, ce qu’il avait finalement fait en saisissant un tribunal le 27 décembre 2016.

 

La Chambre commerciale rejette le pourvoi formé par la société, la Cour d’appel d’Amiens ayant parfaitement appliqué le droit existant en la matière :

 

« 4. Après avoir rappelé que le compte courant d’associé dont le solde est créditeur s’analyse en un prêt consenti par l’associé à la société et qu’en l’absence de terme spécifié, l’avance ainsi consentie constitue un prêt à durée indéterminée dont le remboursement peut être sollicité à tout moment, sauf stipulations contraires, l’arrêt énonce que les qualités d’associé et de prêteur de l’associé titulaire du compte sont indépendantes, de sorte qu’à défaut de clauses contractuelles contraires, la cession de ses titres par un associé n’emporte pas cession de son compte courant, faisant ressortir qu’elle n’emporte pas non plus sa clôture, l’associé cédant conservant sa qualité de créancier de la société. L’arrêt énonce ensuite que le délai de prescription de l’action en remboursement du solde créditeur du compte, passé de dix à cinq ans depuis l’entrée en vigueur de la loi du 17 juin 2008, ne court qu’à compter du jour où l’associé cédant en demande le remboursement, ce qui le rend exigible. De ces énonciations, la cour d’appel a déduit exactement que la cession de ses titres par [l’intéressé] n’avait pas eu d’incidence sur la possibilité, pour celui-ci, de solliciter le remboursement de son compte courant, que le délai de prescription de l’action en paiement de son solde n’avait couru qu’à compter du 5 juin 2013, date de la demande de remboursement de [l’intéressé], et que l’action, introduite par ce dernier le 27 décembre 2016, n’était ainsi pas prescrite ».

 

La logique est donc claire : les apports font de celui qui les effectue un associé, les avances en compte courant, elles, font de celui qui les effectue un prêteur, qualification distincte, même si elle peut concerner la même personne, qui a alors les deux qualités de façon indépendante. C’est la raison pour laquelle il ne faut absolument pas céder à la pratique des affaires qui parle « d’apports en compte courant » puisque cette expression mélange les deux situations juridiques… Du côté du compte courant, et donc du prêt, on applique le contrat alors conclu, notamment quant à sa durée et l’existence ou non d’intérêts, à la déductibilité fiscalement limitée, on le sait ; profitons de cette occasion pour rappeler l’assouplissement par la loi Pacte du 22 mai 2019 de la réglementation des comptes courants contenue dans l’article L. 312-2 du Code monétaire et financier – car les avances en compte courant sont des exceptions au monopole bancaire de réception des fonds remboursables au public –, le nouveau texte permettant qu’une avance soit consentie par un associé quel que soit le niveau de sa détention de capital de la société, l’expression « détenant au moins 5 % du capital » ayant été supprimée ainsi que la précision nouvelle donnée de la validité des avances en compte courant effectuées par les directeurs généraux, les directeurs généraux délégués et les présidents de sociétés par actions simplifiées.

 

C’est en raison de cette distinction juridique normalement claire que le professeur Barbièri, dans sa note au Joly Sociétés sous le présent arrêt, en profite pour rappeler son incompréhension de l’arrêt dans lequel la Cour de cassation a interdit à un associé, par ailleurs prêteur en compte courant, de se fonder sur l’article 1857 du Code civil pour obtenir le remboursement de son compte en exécution du contrat passé, par  un autre associé de la société civile emprunteuse au titre de l’obligation aux dettes de ce dernier, après de vaines et préalables poursuites contre la société. La Cour avait alors considéré que seuls les « tiers » pouvaient ainsi agir contre les associés au titre de l’obligation aux dettes sociales de ces derniers, et que l’associé prêteur en compte courant n’était à cet égard pas un tiers (Cass. com., 3 mai 2012, n° 11-14.844, Bull. Joly Sociétés, juillet 2022, p. 18, note crit. J.-F. Barbièri)…

 

Espérons que le présent arrêt, classique mais particulièrement clair, soit annonciateur d’un revirement par rapport à la décision beaucoup plus critiquable de 2012 !

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Bac 2022 : épreuves de spécialité reportées à mi-mai, stages d’Hiver adaptés en Terminale

Sur l’annonce rendue publique, ce vendredi 28 janvier, du report des épreuves de spécialité du Bac 2022.

 

Les épreuves de spécialité, fixées à mars, sont exceptionnellement déplacées au mois de mai (11-12-13/05) pour les bacheliers 2022.
Mais:
      1. le programme d’examen reste inchangé
      2. il n’excèdera pas l’ensemble des chapitres initialement prévus pour mars.

 

Ce changement de positionnement de l’examen final des enseignements de spécialité a, selon nous, quatre conséquences :

  1. Dressant le même constat que le Ministère de l’Education nationale quant au retard pris sur la maîtrise du programme de l’année, retard qui résulte des absences répétées d’élèves et de professeurs touchés par la Covid, nous adapterons le programme du stage d’Hiver pour permettre aux élèves de s’assurer de la maîtrise complète du programme prévu jusqu’à mars, tout en comblant les lacunes liées au contexte de la crise sanitaire.
  2. Il ne faut pas oublier que les élèves qui arrivent aujourd’hui en Terminale auront parcouru tout le lycée durant la crise sanitaire commencée par un confinement total en mars 2020. Durant ces trois années, la continuité pédagogique aura souvent été mise à mal et les programmes « modulés » (i.e. édulcorés) pour s’adapter à des examens passés en contrôle continu ou « aménagés » quand ils avaient lieu. Or, ce retard, ou cette maîtrise partielle des programmes, ne sera pas sans poser des difficultés au-delà du Baccalauréat, et ce, dans toutes les filières, sélectives ou pas.
  3. En raison du report des épreuves finales de spécialité à mai, les notes normalement obtenues lors des épreuves de mars seront remplacées dans Parcoursup par une moyenne calculée à partir des moyennes de Première et des deux premiers trimestres de Terminale. Une grande partie de la sélection postbac reposera de nouveau en 2022 sur la qualité du dossier et, donc, des notes de l’année. Il ne faut pas s’y tromper : le véritable enjeu, dès maintenant, sera d’augmenter les notes des prochaines semaines afin de déposer le meilleur dossier possible sur Parcoursup, à la clôture le 7 avril !
  4. Enfin, le report des épreuves constitue sans doute aussi pour les élèves l’opportunité d’anticiper dans des conditions plus sereines et avec suffisamment d’avance leurs examens de mai, et de viser ainsi une meilleure mention au Bac.

 

Pour la troisième année consécutive d’un Baccalauréat perturbé par la situation épidémique, le Groupe Ipesup se mobilise pour assurer à tous ses stagiaires une préparation d’excellence, avec le souci de leur pleine réussite tout au long de l’année et dans Parcoursup.



DSCG Droit des contrats : commentaire d’arrêt

Cass. com., 7 juillet 2021, n° 19-22.807 et 19-22.956 (Droit des contrats)

Dans le cadre de ses préparations au DSCGIpesup propose un commentaire des principaux arrêts en relation avec le programme de Droit en UE 1, par Stephen ALMASEANUvice-procureur chargé des affaires commerciales au tribunal de commerce de Paris, professeur à l’Ipesup.

 

https://www.legifrance.gouv.fr

Cet arrêt, qui n’innove guère, est toutefois extrêmement intéressant pour qui veut comprendre et réviser quelques principes fondamentaux du droit des contrats.

 

Dans cette affaire déjà passée devant la Cour de cassation (Cass. Com., 14 février 2018, n° 17-11.924) était en jeu un contrat de télésurveillance de service de sécurité ainsi qu’un contrat « multi-services » de maintenance ou de télé-maintenance. Une société, qui avait souscrit un tel contrat, fut tout de même cambriolée, sans que l’alarme ne fonctionne d’ailleurs. Elle fut alors indemnisée par son assureur qui, subrogé dans ses droits du fait du paiement, assigna la société fournisseur en responsabilité, en demandant que cette dernière soit condamnée à hauteur de 95 % des conséquences du vol et à des dommages-intérêts.

 

La Cour d’appel avait rejeté la demande de l’assureur. Pour cela, elle avait appliqué une clause présente dans le contrat d’installation et de maintenance du système d’alarme, clause qui subordonnait justement le succès de l’action en responsabilité contre l’installateur de l’alarme à la preuve de la faute de ce dernier en cas de dysfonctionnement (article 5.6 du contrat). Elle avait considéré que le non déclenchement de l’alarme en l’espèce ne prouvait pas, en soit, que l’alarme était défaillante.

 

Le demandeur à la cassation faisait valoir des arguments faisant appel à des notions que tous les étudiants en droit des contrats doivent connaître.

 

Il affirmait tout d’abord que l’installateur d’une alarme est toujours tenu d’une obligation de résultat, le rendant responsable de tout dysfonctionnement. Il n’y avait ainsi pas d’autre preuve à réclamer de l’assuré : le fait que l’alarme ne se soit pas déclenchée suffisait, sans qu’il y ait de faute à démontrer. Il ajoutait que la Cour d’appel avait eu tort d’appliquer la clause prévue à l’article 5.6 du contrat de télésurveillance, car cette clause, en faisant peser sur le client le risque d’un dysfonctionnement inexpliqué, déchargeait le fournisseur de son obligation essentielle, et devait donc être réputée non écrite.

 

On retrouve ainsi, dans cette riche argumentation :

 

1) la grande distinction entre obligation de moyens et obligation de résultat, introduite par le grand professeur René Demogue dans les années 1920. Il s’agit ici d’expliquer que, dans les contrats, selon leur nature même ou selon les prévisions des parties, la portée de l’engagement de ces dernières peut varier : parfois, elles s’engagent tout simplement à s’exécuter (par exemple à payer, ou à construire une maison, donc à un résultat) et parfois, parce qu’il est impossible ou difficile de garantir un tel résultat, à mettre en œuvre tous les moyens possibles pour y parvenir (c’est ainsi que la cour de cassation a choisi en 1936, dans l’arrêt Mercier, de faire porter au médecin, concernant les soins, une obligation de moyens [avec, toujours, un « s » à « obligation de moyens »] – soigner le patient conformément aux données acquises de la science – et non de résultat – le guérir ; il en est de même de l’avocat, et de beaucoup de professions libérales, conformément d’ailleurs aux prescriptions initiales de Demogue).

 

Concrètement, cette distinction a bien sûr des conséquences sur la responsabilité contractuelle : en cas d’obligation de résultat, le contractant est toujours responsable, sauf force majeure – par exemple dans le contrat de transport de personnes depuis 1911 –, alors qu’en cas d’obligation de moyens la victime du dommage devra prouver sa faute dans l’exécution du contrat. Il faut d’ailleurs voir les choses ainsi : la logique contractuelle est celle de l’exécution, donc de l’obligation de résultat, mais cette dernière est parfois impossible ou difficilement atteignable, ce qui explique les obligations de moyens.

 

2) la question lancinante du sort à donner aux clauses élusives ou réductrices de responsabilité. On le sait, la cour de cassation, à partir d’un arrêt aussi célèbre que discuté, l’arrêt de la chambre commerciale Chronopost du 22 octobre 1996, avait décidé, sur le fondement de la théorie de la cause (article 1131 du Code civil de l’époque), que les clauses qui contredisent l’obligation essentielle née d’un contrat doivent être réputées non écrites, car on ne peut pas promettre quelque chose à titre principal, et vider cette promesse de toute substance en stipulant dans le même temps son absence de responsabilité en cas de non-succès. L’idée semblant logique, au-delà de la technique juridique, le législateur a considéré que la règle devait survivre à la suppression de la cause lors de la réforme du droit des contrats opérée par l’ordonnance du 10 février 2016, et a, pour ce faire, ajouté l’article 1170 dans le Code civil, aux termes duquel « Toute clause qui prive de sa substance l’obligation essentielle du débiteur est réputée non écrite ».

 

La question posée par notre affaire démontre qu’il ne faut bien sûr pas confondre les deux questions. On peut la résumer ainsi : est-il possible, pour un contractant, d’aménager son obligation essentielle née du contrat en en faisant une obligation de moyens ? Ou alors, au contraire, une obligation essentielle ne peut-elle être qu’une obligation de résultat ?

 

La réponse de la Cour de cassation, qui valide l’application de la clause par la cour d’appel, est très claire :

« 14. L’arrêt retient encore que la clause litigieuse n’a pas pour effet de décharger par avance [le fournisseur] de sa responsabilité en cas de manquement à une obligation essentielle lui incombant et qu’en répartissant expressément le risque et la limitation de responsabilité qui en résulte, elle ne prive pas la société [cliente] de toute contrepartie. Il en déduit exactement que cette stipulation n’a pas pour effet de vider de toute substance l’obligation essentielle de bon fonctionnement de l’installation et que sa contrariété avec la portée de l’engagement [du fournisseur]n’est pas établie ».

 

En effet : rien n’interdit d’aménager, dans un contrat, son obligation essentielle comme une obligation de moyens, sauf à démontrer que cela vide cette obligation essentielle de toute substance au sens de l’article 1170 précité du Code civil (ainsi, pour ne prendre que cet exemple, le fait que l’obligation de l’avocat concernant le procès soit une obligation de moyens ne la vide nullement de sa substance : simplement, pour engager sa responsabilité, il faudra prouver une faute… comme ici).

 

C’est une évidence, mais dont le rappel est loin d’être inutile : une obligation essentielle peut être une simple obligation de moyens, sans être pour autant vidée de sa substance.

Bandeau actu DSCG