Ma vie en école – Willow*, en première année de programme général à Sciences Po Paris, campus de Paris
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?
Bonjour. Je m’appelle Willow*. Avant d’entrer en cursus général à Sciences Po Paris, j’ai étudié dans un lycée dominicain avec pour spécialités Histoire-Géopolitique-Sciences politiques et Anglais. En parallèle, je suis très impliqué en politique.
Avez-vous une expérience internationale particulière ? Etes-vous bilingue ?
Je ne dirais pas bilingue mais j’ai bien passé le C1 de Cambridge l’été dernier en ayant fait toute la formation Ipesup durant les vacances scolaires. Je n’ai pas non plus d’expérience particulière à l’étranger mais de nombreuses heures d’anglais au lycée, en spécialité et en section Euro, ont réellement consolidé mon niveau.
Comment s’est déroulée votre rentrée ?
Plutôt bien ! Nous avons commencé la semaine de pré-rentrée avec plusieurs heures d’art oratoire, sans cours véritablement, pour nous encourager à faire de nouvelles rencontres. Avec les autres élèves, tout se passe également très bien. Nous avons même créé un vrai esprit de cohésion au sein de ma triplette. J’ai d’ailleurs déjà croisé pas mal de personnes dont je connaissais le visage depuis ma prépa à Ipesup… (Rires)
Quelles sont vos implications en politique et les avez-vous reproduites au sein de la vie associative de Sciences Po ?
D’abord, je tiens à dire que nombreuses sont les personnes qui pensent que, lorsqu’on veut entrer à Sciences Po, il faut être engagé en politique. Ce n’est absolument pas le cas : la grande majorité des admis ne l’ont même jamais été ! Me concernant, cela fait maintenant 2 ans que je fais partie des Républicains, et que je participe à plusieurs campagnes et m’occupe des Lycéens Républicains de ma région. En entrant à Sciences Po Paris, j’ai donc rejoint les Républicains Sciences Po, pour la continuité politique, … mais aussi le bureau du club d’œnologie « In Vino Veritas » pour ma passion des terroirs et des vins et mon envie de passer un bon moment toutes les semaines, comme cela a été le cas lorsque nous avons reçu la maison Ruinart. J’avais d’ailleurs mentionné ces deux associations lors de mes écrits personnels et de mon pitch !
En évoquant les écrits personnels, que pensez-vous de la polémique autour de la réforme de la procédure d’admission ?
Les « deuxième année » avec qui j’ai pu échanger à Sciences Po Paris se montrent parfois envieux du fait que les « première année » soient passés par cette procédure avec des écrits qui ne sont plus sous forme d’épreuves sur table. A titre personnel, je suis content d’avoir eu cette procédure, mais, d’un point de vue plus objectif, je pense que le concours était la solution la plus méritocratique. Une épreuve comme une dissertation d’histoire met tout le monde sur un pied d’égalité.
En adoptant un regard rétrospectif, qu’est-ce que vous a apporté Ipesup à l’aune du nouveau concours Sciences Po ?
La formation Ipesup concorde parfaitement avec cette nouvelle procédure d’admission. Ne serait-ce que revoir les écrits avec les professeurs au cours de deux corrections, c’est fondamental. Je m’étais amusé à regarder un peu l’évolution du premier brouillon que j’avais fait, je crois… en décembre, et la version finale d’avril : la progression est considérable ! Les formateurs nous guident, nous font réfléchir, ce qui pousse vraiment à se projeter aussi bien méthodologiquement que sur l’aspect créatif.
Les apports étaient-il similaires dans le cadre de la préparation à l’oral ?
Oui. Cette préparation permet surtout de mieux appréhender les questions qui peuvent être posées et de ne pas être déstabilisé par celles-ci. De même, il y a plusieurs attitudes à adopter qui nous ont été inculquées lors de la formation. Par exemple, les enseignants nous ont répété : « lorsque vous ne connaissez pas une réponse, n’hésitez pas à dire : ‘je ne sais pas’ », ce qui m’a servi jusqu’à mon oral d’Institutions Politiques à Sciences Po, qui met énormément en avant les présentations orales. Dans toutes les matières, nous avons une, voire deux, présentations à faire sur des sujets comprenant tout autant « l’organisation des pouvoirs publics au Royaume-Uni depuis vingt ans » qu’une courte revue de presse hebdomadaire en langues. On voit, finalement, qu’Ipesup aide bien au-delà du concours ! (Sourire)
Comment s’est déroulé votre oral d’admission ?
Pour les questions de la première partie d’oral, le jury est resté focalisé sur mon engagement politique, mes stages. Lorsqu’on a dix minutes sur son parcours, c’est toujours agréable, car on sait quoi répondre (Rires). Dans la deuxième partie, ils ont insisté sur la situation aux Etats-Unis, étant donné que je demandais en deuxième vœu le programme EURAM de Reims.
Durant l’analyse d’image, j’ai eu le choix entre une œuvre de Kandinsky, qui ne m’inspirait pas grandement, et une photo des Forces de l’ordre sécurisant le Capitole en janvier 2021. Je crois que la facilité était quand même d’aller au Capitole (Rires). Les formateurs d’Ipesup nous avaient pourtant prévenus : « attendez-vous à avoir des œuvres d’art ». On avait une véritable préparation là-dessus. Je crois que sur les quatre oraux, il y en a deux où j’avais eu une œuvre d’art. Au vrai oral d’admission de Sciences Po, beaucoup des personnes avec qui j’ai discuté ont eu un tableau parmi les deux images proposées.
Que redoutiez-vous en préparant le concours ?
J’avais une vraie crainte de l’oral d’admission. Je me souviens que les jours précédents, j’étais constamment en train de regarder des vidéos de géopolitique. Finalement, il faut en connaitre les grandes lignes, mais ce n’est pas pénalisant si nous ne maîtrisons pas tous les détails du conflit israélo-palestinien, par exemple.
Qu’en retirez-vous en tant qu’expérience ?
Je pense qu’une fois que l’oral est passé, il ne faut pas se poser de questions. Nous avons souvent tendance à ressasser puisque les résultats ne sont communiqués qu’un mois plus tard. Que ce soit après ou même pendant l’oral, il ne faut pas interpréter ce que disent les membres du jury et simplement faire du mieux qu’on peut.
Que ce soit pour la constitution du dossier ou la préparation à l’oral, pourquoi avoir choisi Ipesup ?
Je m’étais renseigné sur plusieurs prépas. Plusieurs de mes professeurs m’avaient alors conseillé de faire Ipesup : ils m’ont expliqué que c’était une vraie préparation de qualité. D’ailleurs, on était je pense… au moins sept ou huit de mon lycée à être venus à Ipesup et nous sommes cinq à avoir été admis !
Qu’est-ce qui vous a marqué durant votre formation ? Quel a été votre meilleur cours, professeur ou même intervenant ?
J’ai toujours en mémoire la conférence d’un diplomate, qui a été le conseiller spécial de François Mitterrand à l’Elysée. Il nous a maintenu en haleine pendant deux heures et nous a donné quelques clés permettant de mieux comprendre la manière dont la diplomatie s’articulait entre les pays. C’était vraiment passionnant et utile pour l’oral !
Recommanderiez-vous la préparation Sciences Po d’IPESUP ?
Oui, d’abord grâce aux intervenants qui se déplacent : nous avons eu un diplomate, la plume du gouverneur de la Banque de France, un expert qui gère la dette du Liban et de la Turquie… Ils nous apportent des notions de politique, de diplomatie, d’économie.
Ensuite, beaucoup d’élèves de Sciences Po dispensent de petites formations pour l’écriture des EP et pour l’oral. Enfin, le suivi est très régulier et personnalisé : lors de la correction des EP, je me souviens avoir eu un conseil par ligne, parfois simplement pour me rassurer et me motiver en écrivant « continue comme ça ».
Enfin, les cours sur le « grand Syllabus » sont essentiels, car le jury de l’oral est dans une posture où, même si nous sommes au lycée, il nous faut connaitre tout le fonctionnement de Sciences Po. Personnellement, j’ai fait quatre stages sur cinq, pendant les vacances. J’ai regretté d’avoir manqué le stage d’été. C’est toujours un plus de le faire, parce que je me dis que si on m’avait posé à l’oral certaines questions sur l’organisation de l’école ou son histoire, je n’aurais pas bien su comment répondre.
Quel conseil donneriez-vous à un ou une élève qui souhaiterait rejoindre Sciences Po ?
Il faut une certaine appétence pour l’actualité, et puis parler avec honnêteté. Il ne faut pas se dire « je vais le faire faire par mon cousin qui est à Sciences Po », mais rester authentique, c’est ce que Sciences Po recherche, que ce soit pour les écrits ou pour l’oral.
Auriez-vous un mot de la fin, quelque chose que vous aimeriez partager avec les lycéens et lycéennes qui découvriront votre portrait ?
Je dirais de « garder le cap » ! C’est toujours rassurant de l’entendre quelques mois avant l’oral. Si on a vraiment envie de faire Sciences Po, comme j’ai pu l’avoir dès le début de ma Seconde, il ne faut pas écouter ce qui se passe autour, ne pas se laisser démoraliser et puis se dire que tout le monde a sa place. Pendant ma préparation, je me sentais quelque peu intimidé face à d’autres élèves d’Ipesup qui possédaient des connaissances et une curiosité dans tous les domaines. Et pourtant, j’ai bien réussi mon oral d’admission et in fine j’ai été admis.
* Le prénom a été modifié.