Matthieu Pelloli, 39 ans, journaliste au Parisien. Diplômé de l’IEP Paris, ancien élève de l’ESJ Lille et de la Prépa Journalisme de l’Ipesup en 2004. Journaliste d’investigation, spécialiste des questions économiques et pilier des conférences de presse à Bercy.

Matthieu Pelloli est aujourd’hui l’un des professeurs majeurs de la Prépa Journalisme de d’Ipesup. Il intervient tous les ans à différentes périodes de l’année pour aider les étudiants à réussir leurs épreuves écrites comme leurs épreuves orales. Avec succès. Et en suscitant la confiance et l’enthousiasme des étudiants.

Nous lui avons posé quelques questions à un mois du début de la préparation au journalisme :

Qu’est-ce qui vous fait venir retrouver chaque année la Préparation Ipesup aux écoles de Journalisme ?

« D’abord le contact avec la jeune génération. Retrouver à la fois l’enthousiasme et les questions des étudiants. Et les aider à revenir aux réalités.

 Ma première mission est de leur montrer ce qu’est le métier dans ces différents aspects et de leur montrer la diversité et l’intérêt profond d’une telle profession. Paradoxalement, nos étudiants de 2019 sont mal informés des opportunités offertes par le Journalisme numérique, faiblesse constatée aussi par les grandes écoles de journalisme françaises.

 Et puis, il est important de leur donner des conseils fondamentaux sur le suivi de l’actualité et aussi sur la nécessité de la culture générale. Leur montrer la voie vers la réussite professionnelle et vers le journalisme de qualité est une satisfaction. Chaque année est un nouveau défi. »

Quelles sont les qualités requises pour intégrer une grande école de journalisme et, in fine, réussir dans le métier ?

« Il faut aimer l’actualité et les médias. Bien connaître le monde de la presse écrite, les grands titres, les grands groupes de presse, les matinales des radios généralistes, le journalisme Web sans oublier la télévision et la grand-messe du 20 heures. Un étudiant en journalisme doit s’intéresser à tous les sujets et à tous les médias. Pas question de se contenter d’un seul titre ou d’un seul sujet comme le sport. Cela n’empêche pas que l’on puisse avoir un sujet de prédilection et un faible pour un magazine comme les Inrocks que les étudiants affectionnent particulièrement. Il faut suivre l’actualité au quotidien étant donné aussi l’importance des questionnaires d’actualité aux différents concours. Et faire des fiches

Il faut avoir des idées de sujet et faire preuve d’originalité…bref, avoir une forme de créativité, indispensable aux épreuves de libre propos et d’écriture.

On peut parler aussi de débrouillardise et de curiosité pour les épreuves d’enquête-reportage. Qualités qui ne sont pas purement scolaires.

Une personnalité déterminée et une dose d’originalité sont également très recherchées par les jurys d’admission et l’oral permet de faire le tri entre les journalistes par défaut et ceux qui ont le dynamisme et des idées ad hoc pour le métier.

Bien sûr, on ne peut réussir dans le journalisme sans une bonne maîtrise de la langue française. Les épreuves de Français sont toujours aussi importantes aux concours, sans parler du fait que les fautes d’orthographe pénalisent directement les étudiants dans toutes les épreuves écrites comme les articles ou les synthèses.

Rappelons aussi qu’il n’y a pas de Voie Royale pour l’accès aux écoles et que celles-ci recherchent des profils variés. Et qu’une bonne connaissance du monde du numérique est bien perçue. Comme des notions sur le Data Journalisme. »

 Objectivement, quel est votre véritable apport à la Prépa ?

« Bien que ma présence comme étudiant à l’Ipesup remonte à l’année 2004, je crois bien connaître les besoins des étudiants, même si le temps a passé… Il n’y a pas de rupture fondamentale entre le monde d’il y a quinze ans et celui d’aujourd’hui. J’ai l’expérience du professeur et aussi l’expérience de l’étudiant en prépa et, bien sûr, mes 12 ans d’expérience au Parisien. Ces trois casquettes me servent beaucoup dans la préparation aux écrits comme dans les jurys de simulation d’entretien.

 Je les aide aussi à trouver un stage, très utile aussi pour une candidature crédible et je leur donne des conseils pour leur CV ou leur dossier personnel, comme celui du CFJ.

 Tout en leur disant que les concours sont sélectifs et qu’il faut beaucoup s’investir pour réussir, je les rassure et leur donne des conseils pratiques come la mise au point de fiches d’actualité et les petits trucs pour réussir les épreuves d’écriture.

 Bref, mon apport est spécifique et je me sens toujours très utile auprès d’étudiants qui ne sont pas au fait de toutes les subtilités des concours, surtout au début de la Prépa.

 Avec Eric Duquesnoy, Matthieu Suc et Emmanuel Valette, nous formons une équipe très complémentaire et les étudiants apprécient d’avoir devant eux des formateurs au courant des changements du métier et du déroulement des épreuves. Et j’ai le plaisir de revoir ensuite, quelques années plus tard, de jeunes journalistes en stage ou en CDD ou en CDI que j’ai naguère eus en cours à l’Ipesup. »



  • Témoignage Mathieu Pelloli : journaliste au Parisien et professeur de la prépa journalisme