Parcoursup 2019 : comment est étudié le dossier de l’élève ?

Quelles sélections des candidats à l’entrée des filières du supérieur ? Au-delà des informations fournies en ligne par les lycéens, les établissements disposent de données remontées par les lycées.

3 semaines entre avril et mi-mai, c’est en moyenne le temps dont vont disposer les commissions de sélection pour trier les candidatures déclarées sur Parcoursup 2019. A l’heure de se pencher sur les dossiers des lycéens et des lycéennes, les responsables disposent de 3 types d’informations :

  1. Une remontée automatique des notes de 1re et des épreuves anticipées du bac ;
  2. Une fiche, dite « fiche Avenir », fournie par le lycée d’origine pour chaque vœu formulé sur Parcoursup ;
  3. Une lettre de motivation, dite « projet de formation motivé », renseignée par l’élève pour chaque vœu formulé sur Parcoursup.

Si cette base est commune à tous les jurys de sélection, le prisme par lequel sont regardés ces éléments varie. Le point sur les informations fournies par les lycées.

« Les méthodes de sélection dans les écoles d’ingénieurs post bac sont très différentes selon les groupes d’écoles » Marc Renner, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) et directeur de l’Insa Strasbourg.

Pour un « juste » classement

Plus la sélection s’effectue sur dossier, plus les résultats scolaires seront au cœur des observations. Mais les jeunes et les familles savent bien que les notes varient selon le lycée, la classe, l’enseignant. De ce fait, plusieurs paramètres sont disséqués.

« Au-delà des résultats, nous regardons surtout l’évolution des notes entre la classe de 1re et de terminale, mais aussi entre les 2 trimestres de terminale. » précise Alain Joyeux, président de l’Aphec (association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales).

Dans une classe donnée. Pour atténuer les biais de notation, les résultats sont pondérés en fonction du classement de l’élève dans la classe : un 16 pourra être minoré quand un 13 pourra être valorisé. Cette information est combinée à un autre indicateur donné par le conseil de classe précisant si la classe de terminale est « très bonne », « bonne » ou « moyenne ».

Des matières privilégiées. Selon la filière visée, certaines matières auront bien sûr plus d’importance que d’autres. Sur Parcoursup, un examen attentif des onglets « Caractéristiques » et « Examen du dossier » de chaque formation souhaitée permet de cibler les enseignements priorisés. Une dimension qui peut aussi varier en fonction du profil détaille Frédéric Dardel, président de l’université Paris-Descartes, lors d’une rencontre organisée sur le salon Postbac en janvier 2019 à Paris.

« Selon les matières privilégiées, nous avons ajusté les coefficients en fonction des profils S ou ES par exemple. En droit, nous avons privilégié un S qui sait bien rédiger à un S qui a une bonne note en maths. Notre approche est adaptative en fonction du public ».

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© Concours Alpha (16 écoles d’ingénieurs).

Au-delà des notes dans les matières scientifiques, chaque école d’ingénieurs du concours Alpha définit les informations à prioriser lors de la sélection. Tous les éléments de motivation sont donc à finaliser avec soin.

Et le lycée d’origine ? L’impact du lycée d’origine dans le classement des élèves préoccupe souvent les familles. L’utilisation de cette donnée diverge à l’échelle des établissements voire de chacune des filières. A l’université Paris-Descartes, seules 2 filières sur 10 (PACES et droit) ont appliqué une légère pondération. Autre exemple du côté des Insa. Ce regroupement de 6 formations d’ingénieurs a adopté une démarche privilégiant l’équité entre les candidats. 2 traitements pour chaque candidat sont ainsi appliqués :

  • le premier porte uniquement sur les résultats avec des coefficients différents selon les matières, scientifiques ou non, et une pondération en fonction du classement de l’élève dans la classe ;
  • le second apporte en plus une pondération en fonction du lycée (appréciation des proviseurs sur leur terminale et résultats des mentions au bac des années antérieures).

Au final, l’élève est gagnant car seul le meilleur positionnement dans chacune de ces 2 listes sera pris en compte pour la sélection.

Appréciations appréciées ?

Là encore, le regard porté sur les appréciations transmises par le lycée varie en fonction des modalités de recrutement.

Matière par matière. « Bonne capacités », « participe bien en classe », « continue de progresser »… Les fiches Avenir reprennent une synthèse des commentaires des enseignants fournis dans les bulletins des deux derniers trimestres de terminale. « Un élément très regardé, qui en dit beaucoup sur l’élève » assure l’Aphec.

Regard global. A ces appréciations, s’ajoute un avis global autour de 4 items : méthode de travail, autonomie, capacité à s’investir dans le travail, engagement/esprit d’initiative. Ici le professeur principal coche des dominantes du type « très satisfaisante », « satisfaisante », « assez satisfaisante », « peu démontré » « absence d’éléments d’évaluation ». Dans certaines filières, c’est le cas à l’université Paris-Descartes, les éléments non scolaires de la fiche avenir sont transformés en coefficients, explique son président. A noter : les fiches Avenir pourront être consultées par les familles à partir du 15 mai 2019.

Les appréciations sont-elles lues ?

« Avec 16 000 candidats pour 250 places en licence d’économie, il ne nous était pas possible de tout lire. Nous avons donc utilisé les appréciations pour départager le centre du classement. C’est une matière extrêmement riche quand elle est bien faite. » Frédéric Dardel, président de l’université Paris-Descartes.

Vœux d’orientation. Enfin pour chaque vœu formulé, le chef d’établissement s’appuie sur le conseil de classe de mars (2e trimestre) pour formuler un avis sur la demande d’orientation (« favorable »…), la cohérence des vœux (« très cohérent », « cohérent »…), la capacité de l’élève à réussir dans la formation visée (« très satisfaisante », « satisfaisante »…). Un avis rendu avec « bienveillance et confiance » assure le ministère.

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