Les missions de la Banque de France

Contrairement à une idée reçue, la création en 1999 de la Banque Centrale Européenne n’a pas bouleversé l’organisation et les missions de la Banque. Certes, c’est bien la BCE qui définit la politique monétaire de la zone euro. Mais on a souvent tendance à oublier, un peu rapidement, que la BCE n’agit pas seule. La BCE est en fait au centre du système européen de banques centrales (SEBC, tous Etats membres de l’UE) et de l’Eurosystème (zone euro), et ce sont bien les banques centrales des Etats membres en zone euro qui sont chargées de la mise en oeuvre effective de la politique monétaire. Concrètement, toutes les opérations d’ “open market” (achat et vente de titres, mise en oeuvre effective des programmes de “quantitative easing”…) sont ordonnées par les banques centrales nationales. De façon analogue, l’adoption d’une monnaie unique n’a pas retiré à la Banque de France son privilège d’émission. La Banque de France est toujours la seule institution autorisée à “battre la monnaie”.

La Banque de France n’a pas, loin s’en faut, pour seules missions l’émission de la monnaie et la conduite de la politique monétaire. Aujourd’hui, la Banque exercice des missions de supervision, dont la crise de 2008 a montré le caractère stratégique. La Banque de France abrite en son sein plusieurs institutions-clés :

  • L’autorité de contrôle prudentiel (ACPR) agrée, supervise et contrôle les institutions financières. Elle participe aux travaux de Solvency II (réforme du contrôle prudentiel du secteur des assurances) et de Bâle III et bientôt Bâle IV… (dispositif de contrôle fin des risques bancaires). En lien avec la Direction du Trésor et le GAFI, l’ACPR lutte également contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
  • Les comités consultatifs, le CCSF (secteur financier) et le CCLRF (législation et réglementation financière) font également partie intégrante de la Banque de France. Le premier conduit des études diverses, notamment en matière de relation entre les différents fournisseurs de services financiers et leurs clients (exemples : taux de l’usure, tarifs bancaires, dispositifs bancaires liés au handicap, finance verte…). Le second, saisi par le ministre de l’économie, rédige un avis officiel sur tous les projets de textes normatifs relatifs aux acteurs financiers.
  • L’institut bancaire et financier international (IBFI), le comité européen des centrales de bilan (CECB) ou encore le groupe des superviseurs bancaires francophones (GSBF) assurent la liaison entre différentes autorités bancaires, membres ou non du Comité de Bâle : actions de formation, diffusion des bonnes pratiques, échanges et études…

La Banque de France accomplit aussi des missions de protection des consommateurs et des entreprises. Elle gère le centre national d’appel des chèques perdus ou volés (CNACP) et tient des registres d’incidents bancaires : fichier central des chèques (FCC), fichier national des chèques irréguliers (FNCI), fichier national des incidents de remboursement des crédits des particuliers (FICP), ainsi qu’un fichier bancaire des entreprises (FIBEN). Elle assure aussi le secrétariat des commissions de surendettement, et garantit le droit effectif au compte.

Enfin, la Banque conduit des enquêtes et des études sur la vie économique des entreprises, et plus particulièrement des institutions financières (banques, assurances…). Les études sont très diverses : délais de paiement, investissement et rentabilité de l’industrie, analyse des crédits des entreprises, enquête mensuelle sur la distribution du crédit, notes de conjoncture sur tel ou tel secteur d’activité, etc. A l’instar de l’INSEE ou de l’OCDE, la Banque produit de nombreuses bases de données statistiques (centrées sur les questions économiques et financières). Elle accomplit une véritable mission de veille économique générale à la fois performante et ciblée.

Au total, les missions de la Banque de France sont donc particulièrement larges et les carrières diverses et très intéressantes.

Banque de France : des carrières à l’échelle française, européenne et internationale

Le concours de cadre de direction de la Banque de France permet non seulement de rejoindre une institution centenaire mais ouvre aussi de nombreuses perspectives s’agissant de l’administration française, européenne et internationale.

En effet, le statut de « fonctionnaire assimilé » des cadres de direction offre une diversité de postes tout au long d’une carrière permettant tant d’acquérir des connaissances et des compétences économiques et financières, que d’occuper, à terme, des fonctions managériales importantes. Si nombreuses sont les possibilités d’évolutions de carrières au sein de l’institution, les détachements et les mises à disposition au sein des autres administrations nationales font également partie intégrante de la politique de mobilité de la Banque de France. Les liens entre la Banque de France et l’administration centrale sont ainsi forts, à l’image des échanges de personnels fréquents entre la Direction Générale du Trésor (DGT) ou bien les possibilités d’évolution multiples au sein de la Banque Centrale Européenne (BCE), la Commission Européenne, ou encore de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à l’échelle européenne.

Le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque des Règlements Internationaux (BRI), ainsi que le Groupe d’Action Financière (GAFI) font également partie des interlocuteurs privilégiés de la Banque de France, s’agissant de l’élaboration de normes économiques internationales communes (cf. Bâle 3) ou encore la promotion de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, à l’échelle internationale. L’anglais se révèle ainsi souvent comme étant la langue de travail du quotidien.

En outre, au cœur de l’Eurosystème, la Banque de France permet également aux lauréats du concours de cadre de direction de bénéficier, s’ils le souhaitent, de programmes d’échanges de plusieurs mois au sein d’autres Banques Centrales européennes ; la Banque d’Italie, la Banque d’Espagne et la Banque d’Allemagne étant ses principales partenaires .

Les Cadres de Direction de la Banque de France, au concours desquels IPESUP prépare, occupent des postes à responsabilité qui peuvent être très variés : contrôleur des banques et des assurances, auditeur, économiste, économètre, statisticien, actuaire, analyste de risques financiers, opérateur de marché, responsable de projet informatique, juriste, manager en région… Le salaire d’entrée se monte à 40 K€ brut, auxquels s’ajoutent diverses primes.